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Faut-il avoir mauvaise conscience d'adorer le Mondial au Brésil ?

Le Monde.fr | • Mis à jour le
"La Coupe n'aura pas lieu" revendiquent les manifestants anti-Mondial, à Rio de Janeiro.

Albrecht Sonntag est sociologue à l'Ecole supérieure des sciences commerciales d'Angers (ESSCA), école de management (Angers, Paris), où il dirige le Centre d'expertise et de recherche en intégration européenne. Il coordonne actuellement le projet FREE (Football Research in an Enlarged Europe), qui regroupe dix-huit chercheurs de neuf universités européennes. Dans sa chronique, il revient sur l'envie de fête et le désir de reconnaissance qui caractérisent les nations participant au Mondial.

On s'attendait à une Coupe du monde des contradictions, on n'est pas déçu. Après une semaine, on s'attrape en flagrant délit d'enthousiasme devant les buts en cascade, la qualité esthétique du spectacle, l'intensité des oppositions, et le lot de surprises sportives qu'elle nous a déjà réservé. Bref : on prend du plaisir – beaucoup de plaisir – pendant que les manifestants pour une démocratie meilleure au Brésil se font refouler, arrêter, disperser par des forces de l'ordre, souvent de manière violente.
Le lecteur « chikito » (à moins que ce soit une lectrice cachée derrière un pseudonyme à la consonance masculine) qui a rebondi hier sur une métaphore faisant allusion au fameux « du sang, de la sueur et des larmes », triptyque de la rhétorique churchillienne, n'avait pas tort de souligner que contrairement au sang plutôt symbolique des combats dans les arènes, le sang versé sous les matraques des policiers était, lui, bien réel.
« Chikito » avait cependant tort d'affirmer que les médias étaient en train de « taire » le combat social et politique qui se déroule en marge de l'événement. Au contraire : il occupait une très large place en amont de la compétition et continue à être relayé à travers le spectre médiatique depuis le coup d'envoi du tournoi.
ARRIÈRE-PLAN POLITIQUE
Mais la question n'est pas là. Il s'agit plutôt de savoir s'il faut avoir mauvaise conscience de se laisser happer par le plaisir que ce jeu procure et le défi qui consiste à essayer de comprendre ce qu'il fait avec tous ceux qu'il passionne sincèrement, et se contenter de prendre note de l'arrière-plan politique du spectacle, sans aller plus loin, par exemple en boycottant l'événement.
Les psychologues parleraient sans doute d'une « dissonance cognitive », expression qui décrit, en gros, une incohérence entre les actes et les croyances d'un individu. Le propre d'une telle dissonance est, d'une part, qu'elle produit un certain malaise mental, une tension inconfortable, et d'autre part, qu'elle est difficile à résoudre et nécessite en général une adaptation soit des actions soit des croyances.
LA DISSONANCE COGNITIVE
La dissonance cognitive provoquée par la Coupe du monde au Brésil ne sera pas facile à réduire. D'autant que le football est plein d'ambiguïtés et de contradictions lui-même. Il met en scène des antagonismes entre les groupes, mais il conduit aussi à la fraternisation à laquelle faisait référence la
chronique d'hier. Il réveille des clichés et des stéréotypes obsolètes, mais en même temps il permet aux peuples de se rencontrer autour d'une même passion. Il suscite des identifications nationalistes, mais puisqu'il n'est, malgré tout, qu'un jeu, il permet aussi de les mettre en perspective et d'en dévoiler les limites.
Dans le cas concret de la démocratie brésilienne, on peut bien sûr regretter que le combat mené par une classe moyenne montante contre ses défaillances et ses injustices criantes soit partiellement couvert par le brouhaha d'un méga-événement irrésistible. Mais on peut aussi se féliciter que la Coupe du monde ait permis de faire éclater les agissements scandaleux d'une caste politique aux yeux du monde entier et qu'elle ait fourni une opportunité aux médias de présenter au grand public, souvent avec discernement, les ratés mais aussi les réussites récentes incontestables d'un pays particulièrement complexe.
Libre à chacun, finalement, de décider comment gérer la dissonance cognitive qui naît inévitablement quand on essaie de concilier tant bien que mal l'envie de donner libre cours au plaisir esthétique et à la curiosité intellectuelle que suscite le football, et le devoir moral de condamner le comportement conjoint de la FIFA et des gouvernants brésiliens autour de cette Coupe du monde. Faire un effort pour mieux comprendre ce qui se passe, sur les deux plans, c'est déjà ça. Pas sûr que cela suffise à faire disparaître la mauvaise conscience, mais cela aide à vivre avec.
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