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« Schumi », icône du sport allemand

Michael Schumacher, le 4 novembre 2009 à Pékin lors d'une course exhibition.
Outre-Rhin, on guette avec anxiété les nouvelles en provenance du CHU de Grenoble. Car au « pays de la voiture », comme les Allemands aiment à surnommer leur patrie, Michael Schumacher est une fierté nationale.
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    « Schumi », icône du sport allemand

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    Michael Schumacher, le 4 novembre 2009 à Pékin lors d'une course exhibition.

    Schumacher en Allemagne, c'est l'équivalent de Franz Beckenbauer, de Steffi Graf, ou encore de Boris Becker. « Schumi » le champion a donné à la Formule 1 dans le pays une aura qu'elle n'avait jamais eue auparavant. Ses 91 victoires et 7 titres de champion du monde ont sorti le sport automobile du cercle des initiés pour devenir une fierté nationale.

    En 2006, peu avant que le champion fasse une pause dans sa carrière, les audiences de la chaine RTL avaient atteint des sommets qui restent aujourd'hui inégalés. « Autoland », le « pays de la voiture » comme aiment surnommer les Allemands leur pays, avait enfin un pilote à sa mesure, attentif à améliorer les performances techniques des machines qu'il conduisait, une qualité très appréciée.
     
     
    L' « effet Schumacher » est tel que Mercedes, pour faire revenir le champion en 2010 après 3 ans de pause, avait investi près de 200 millions d'euros, dont 7 millions par an rien que pour les gages du pilote vedette. Malgré les échecs en compétition, le constructeur a longtemps mis en avant les retombées médiatiques et publicitaires générées par Schumacher pour justifier son investissement… avant de mettre fin définitivement à son contrat en 2012. Beaucoup de fans en veulent à Schumacher d'avoir mené « la course de trop », lui qui s'est surtout illustré par sa constance et une solidité dans le succès. Deux traits de caractère qu'il applique aussi dans sa vie privée.
    GÉNÉRATION DE « BABY SCHUMI »
    Sa femme Corinna, dont il a deux enfants, se tient toujours à ses côtés, sans jamais faire les choux gras de la presse à scandale. Seule exception : quand le riche sportif s'est installé en Suisse en 1996, pour échapper à la pression fiscale de son pays. Mais Michael Schumacher s'est aussi illustré par sa générosité. Ambassadeur spécial de l'UNESCO depuis 2002 pour son engagement en faveur de l'éducation des enfants, il a fait un don de 10 millions de dollars en 2004 pour les victimes du tsunami en Indonésie et en Thaïlande et s'est engagé publiquement en faveur du don d'organes.
    L' « effet Schumacher », c'est également l'influence qu'il exerce sur une génération de pilotes en Allemagne, à commencer par le champion du monde actuel, Sebastian Vettel. La photo montrant le pilote né en 1987 posant à 12 ans avec son idole entre deux coupes de champion de karting est célèbre. Au point que Vettel, malgré son palmarès impressionnant, échappe encore difficilement aux comparaisons et au surnom de « baby Schumi ». D'autres jeunes coureurs automobiles allemands auraient pu revendiquer ce nom : Nico Hülkenberg (26 ans), Adrian Sutil (30 ans) et Nico Rosberg (28 ans) chez Mercedes. Tous ont rêvé des podiums en voyant Michael Schumacher triompher.
    PLUSIEURS POLÉMIQUES
    Si les jeunes pilotes germaniques s'inspirent des succès de Schumacher, ils prennent garde de ne pas reproduire ses erreurs. Lui-même a reconnu « avoir quelques taches sombres à sa veste ». Beaucoup lui reprochent son caractère difficile, arrogant, écho de son style de conduite sur la route, qui a fait l'objet de plusieurs polémiques importantes. La dernière, en 2006 au Grand Prix de Monaco, lui a valu les critiques acerbes de la profession après qu'il a empêché deux compétiteurs de poursuivre la course.
    Grand admirateur d'Ayrton Senna, Schumi a pourtant brillé par son absence lors de l'enterrement du champion brésilien en 1994. L'Allemand n'a pas non plus rendu le dernier hommage à Sid Watkins, célèbre médecin de la F1, disparu en 2012. Son excuse : il devait « urgemment se rendre aux toilettes ».
    Pour beaucoup d'observateurs, ce faux-pas est caractéristique d'un Schumacher trop préoccupé de lui-même pour atteindre véritablement le statut de mythe. A voir le nombre de ses soutiens depuis son très grave accident de ski, dimanche 29 décembre à Méribel, il reste une personnalité incontournable dans le paysage sportif outre-Rhin.
    Cécile Boutelet (Berlin, correspondance) 
  • copy  http://www.lemonde.fr/

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