En Ukraine, le dialogue de sourds s'installe 21

En Ukraine, le dialogue de sourds s'installe 21

Alors que l'opposition, par la voix de l'ancien boxeur Vitali Klitschko, refuse tout « compromis », la présidence a mis en garde contre « la voie de la confrontation et des ultimatum ».
Alors que l'opposition, par la voix de l'ancien boxeur Vitali Klitschko, refuse tout « compromis », la présidence a mis en garde contre « la voie de la confrontation et des ultimatum ».
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    En Ukraine, le dialogue de sourds s'installe

    Le Monde.fr avec AFP et Reuters | • Mis à jour le
    La police a renoncé à déloger les occupants de la mairie de Kiev et a quitté la place, toujours occupée par des milliers de manifestants.

    A Kiev, c'est un dialogue de sourds qui s'est engagé, mercredi 11 décembre, quelques heures après le retrait des forces antiémeutes ukrainiennes, qui ont renoncé dans la matinée à déloger par la force les milliers de manifestants proeuropéens rassemblés sur la place de l'Indépendance et dans la mairie de la capitale. Alors que l'opposition criait victoire, le président, Viktor Ianoukovitch, a appelé de son côté à la mise en place de pourparlers, après des affrontements avec la police qui ont fait des dizaines de blessés.

    « Pour parvenir à un compromis, j'appelle l'opposition à ne pas rejeter [le dialogue], à ne pas suivre la voie de la confrontation et des ultimatums ».
    L'opposant Oleh Tianibok a réagi en dénonçant « une farce grotesque ». Il a répété que lui et son camarade Arseni Iasteniouk ne parleraient avec le président qu'une fois leurs revendications acceptées : la démission de Viktor Ianoukovitch et de son gouvernement, la libération des prisonniers politiques et la sanction des policiers coupables de violences contre les manifestants.
    Quelques heures plus tôt, l'ancien boxeur Vitali Klitschko, chef de file du parti libéral Udar, avait exclu toute forme de « compromis » avec le gouvernement. « Nous avions prévu des discussions avec Ianoukovitch. Nous en déduisons [qu'il] ne souhaite pas discuter avec le peuple et ne comprend que la force physique, qu'il utilise contre les manifestants », a lancé M. Klitschko. En réponse, le président ukrainien a promis de ne « jamais recourir à la force contre des manifestants pacifiques ».
    PRESSION DE LA FOULE
    Dans la nuit de mardi à mercredi, les policiers ont pourtant commencé à franchir les barricades placées par les manifestants pro-Union européenne qui occupent la place de l'Indépendance. Les manifestants les plus radicaux semblaient prêts à l'affrontement tandis que d'autres lançaient des appels au calme et invitaient les policiers à désobéir, le tout dans une ambiance fervente et joyeuse, selon l'envoyé spécial du Monde sur place.
    « Ne nous faites pas de mal ! », avait lancé à l'aide d'un mégaphone la chanteuse Rouslana, qui a rejoint les opposants à la décision du chef de l'Etat, annoncée le 21 novembre, de renoncer à un accord d'association avec l'Union européenne et d'opter pour un rapprochement avec Moscou. « Nous ne pardonnnerons pas. Demain il y aura ici des millions de personnes et le régime coulera », a lancé de la scène Arseni Iatseniouk, ajoutant que le président Viktor Ianoukovitch avait « craché à la figure de l'Amérique et des vingt-huit pays de l'UE ».
    Sous la pression de la foule, les policiers ont finalement battu en retraite en milieu de matinée, laissant les manifestants crier victoire. « C'est ici que se fait le destin de l'Ukraine ! », a lancé de la scène installée parmi les tentes et les barricades Arseni Iatseniouk, un responsable du parti de l'opposante emprisonnée Ioulia Timochenko. « Nous l'avons fait ! », a lancé le leader nationaliste Oleg Tiagnybok.
    Le ministre de l'intérieur, Vitali Zakharchenk, a affirmé que les opérations policières de la nuit n'avaient en réalité été destinées qu'au... « déblaiement des voies publiques enneigées ». Il a par ailleurs assuré que la police ne mènerait pas d'assaut général contre les manifestants.
    « Je veux que tout le monde se calme. (...) Personne ne violera votre droit à manifester pacifiquement, mais prenez en compte les droits des autres citoyens. »

    L'UKRAINE DEMANDE 20 MILLIARDS D'EUROS À L'UE

    Dans le même temps, le premier ministre, Mykola Azarov, a affirmé que l'Ukraine avait besoin de 20 milliards d'euros d'aide européenne pour signer un accord d'association avec l'UE en limitant ses conséquences pour son économie.
    « Nous proposons de régler la question d'une aide financière à l'Ukraine. Nous avons défini son montant approximatif : 20 milliards d'euros. Nous ne parlons pas d'une aide à fonds perdus du budget européen, nous sommes réalistes, nous proposons que l'Union européenne participe aux investissements dans des projets communs mutuellement avantageux, comme l'élargissement et la modernisation des couloirs de transport. »
    L'Ukraine, en grande difficulté économique et financière, a renoncé en novembre à signer un accord d'association avec l'Union européenne prévoyant la mise en place d'une zone de libre échange, invoquant les pertes économiques qu'une crise avec Moscou ferait subir au pays.
    L'Union européenne a aussi rejeté la demande de Kiev. « Ces accords sont bons pour la prospérité de l'Ukraine. La prospérité de l'Ukraine ne peut pas être l'objet d'un appel d'offres où le mieux disant gagne le prix », a déclaré un porte-parole de la Commission européenne, Olivier Bailly, lors d'un point de presse. L'UE a réaffirmé que l'accord restait « sur la table » et qu'elle était prête à discuter de sa « mise en œuvre », mais en aucun cas à « rouvrir les négociations ».
    Les forces de l'ordre ont renoncé à déloger les occupants de la mairie de Kiev et ont quitté la place de l'Indépendance.
      COPY  http://www.lemonde.fr/

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