Lire aussi (en édition abonnés) : OMC : Roberto Azevêdo, le diplomate brésilien qui devra "ramer"
LE MONDE | • Mis à jour le | Par Alain Faujas
LE MONDE | • Mis à jour le | Par Alain Faujas
Le successeur de Pascal Lamy à la tête de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), Roberto Azevêdo, prend ses fonctions le 1er septembre. Son prédécesseur l'a prévenu : "L'OMC bouge comme un énorme pétrolier, et son directeur général n'est pas son capitaine. Il lui faudra ramer pour vaincre la tendance des diplomates à la procrastination."
Le Monde.fr a le plaisir de vous offrir la lecture de cet article habituellement réservé aux abonnés du Monde.fr.
Profitez de tous les articles réservés du Monde.fr en vous abonnant à partir de 1€ / mois | Découvrez l'édition abonnés
Diplomate, Roberto Azevêdo l'est jusqu'au bout des ongles. Originaire de Salvador de Bahia (Brésil), il est resté seize ans en poste à Genève. A 55 ans, il connaît par coeur la mécanique des négociations commerciales, pour avoir contribué à faire condamner les Etats-Unis pour leurs subventions à leur coton, et l'Europe pour les siennes en faveur de son sucre.
Pour le seconder dans sa tâche, il a choisi quatre directeurs adjoints, représentants ou anciens représentants de leur pays auprès de l'OMC : un Allemand, un Américain, un Chinois et un Nigérian. Son chef de cabinet sera l'ambassadeur australien. Tous les continents sont ainsi représentés, mais il n'y a plus de femme ni de francophone dans l'équipe de tête.BAPTÊME DU FEU À BALI
Roberto Azevêdo sait que l'OMC doit conclure d'une façon ou d'une autre les négociations du cycle de Doha car, dit-il, "le système commercial est affaibli par la complète paralysie des négociations". Il sait aussi que les Etats-Unis ont entrepris de cerner la Chine en proposant un partenariat transpacifique, et un autre à l'Europe. Et que le développement des accords bilatéraux pourrait porter atteinte à la légitimité de l'OMC, dont les règles s'appliquent encore pour 85 % des échanges mondiaux.
Bien qu'originaire d'un pays redevenu protectionniste avec sa présidente Dilma Rousseff, le nouveau directeur de l'OMC entend apporter "un nouveau souffle, vital pour débloquer le système commercial multilatéral". La conférence ministérielle de l'OMC à Bali (Indonésie) du 3 au 6 décembre devrait lui permettre de préciser comment.
Les choses ne se présentent pas trop mal pour son baptême du feu. En juillet, les représentants des Etats membres ont donné l'impression qu'ils étaient prêts à progresser vers une simplification des procédures douanières qui abaisserait sérieusement les coûts du commerce, notamment pour les pays enclavés. Il serait aussi question que les pays en développement soient autorisés sous certaines conditions à apporter une aide alimentaire à leurs populations menacées de disette et, pour cela, à protéger leur agriculture en dérogeant aux règles de l'OMC.
Proposera-t-il des réformes institutionnelles, pour que l'organisation sorte d'une torpeur qui n'épargne que son très redouté "organe de règlement des différends" ? Pour Richard Baldwin, professeur d'économie internationale au Graduate Institute de Genève, la question est mal posée : "Ce n'est pas l'OMC qui a besoin de réformes, mais ses Etats membres." En clair : ils doivent dépasser leur égoïsme sacré et leur myopie.COPY http://www.lemonde.fr/economie
Nenhum comentário:
Postar um comentário