POOL/AFP / PHILIPPE WOJAZEREmmanuel Macron, candidat à la présidentielle pour le mouvement En marche!, visite le mémorial de la Shoah, le 30 avril 2017 à Paris
Face à un Emmanuel Macron déterminé à placer le débat présidentiel sur le terrain des "valeurs" et de la lutte contre les "extrêmes", Marine Le Pen a contre-attaqué dimanche avec une visite éclair sur le thème de l'écologie, signal adressé à l'électorat Mélenchon.
Après un hommage aux victimes du village martyr d'Oradour-sur-Glane vendredi, le candidat d'En Marche! s'est rendu en fin d'après-midi au Mémorial de la Shoah puis au Mémorial des Martyrs de la Déportation, à une semaine du second tour.
Cet hommage, c'est "ce devoir que nous devons à toutes ces vies fauchées par les extrêmes, par la barbarie", a déclaré le candidat d'En Marche! à l'issue de sa visite. Outre le mur où sont inscrits les noms des 76.000 déportés juifs de France, il a vu, entre autres, un document de la préfecture de police sur l'organisation de la rafle du Vélodrome d'Hiver, en 1942.
Au-delà d'un "devoir de mémoire", il a insisté sur "le devoir que cela n'advienne plus jamais, en n'acceptant en rien l'affaiblissement moral qui peut tenter certains, le relativisme qui peut en tenter d'autres, le négationnisme dans lequel certains trouvent refuge".
Son adversaire Marine Le Pen avait fait polémique début avril en déclarant que "la France n'est pas responsable du Vél d'Hiv". Par ailleurs, le président par intérim du FN Jean-François Jalkh, accusé de propos négationnistes qu'il a démentis, a été remplacé vendredi par le maire d'Hénin-Beaumont et eurodéputé Steeve Briois.
AFP / STRINGERMarine Le Pen à Gardanne, le 30 avril 2017
"Ne pas se souvenir c'est prendre le risque de répéter l'histoire", avait déjà plaidé vendredi M. Macron, qui entend mettre en exergue dans la dernière semaine de campagne ce qui le distingue de Mme Le Pen "sur les valeurs et sur le fond des politiques publiques".
La candidate FN a pour sa part rendu dimanche matin à Marseille un hommage discret aux victimes de la Déportation, en déposant une gerbe devant une stèle commémorant l'arrestation de trente enfants juifs et de leurs mères par la Gestapo en 1943.
"Je ne fais pas commerce des commémorations. Ce ne sont pas des événements électoraux", a-t-elle lâché au micro de BFMTV.
Sa nièce Marion Maréchal-Le Pen a accusé sur la même chaîne M. Macron d'"utiliser" les commémorations "pour essayer de faire passer des messages moraux" hostiles au Front national, jugeant cela "indécent".
- Nouvelle visite surprise -
Comme à Amiens, où elle avait brièvement rencontré des salariés de Whirlpool mercredi, Mme Le Pen a effectué dimanche une visite surprise sur le site de l'usine Altéo de Gardanne (Bouches-du-Rhône), connue pour la pollution liée au rejet de "boues rouges".
AFP / Vincent LEFAI, Jean Michel CORNUDates clés de la vie et carrière de Marine Le Pen, qualifiée pour le second tour de l'élection présidentielle
L'occasion pour la candidate FN, soucieuse d'attirer à elle les suffrages des "Insoumis" de Jean-Luc Mélenchon, de défendre sa vision d'une "planification écologique" orchestrée par un "État stratège" s'appuyant sur un "ministre de la Santé et de l'Environnement".
Jeudi, M. Macron avait aussi envoyé des signaux aux électeurs de M. Mélenchon et de Benoît Hamon, arguant que son projet "n'a rien à voir avec celui de Mme Le Pen, qui refuse de voir la transition écologique en face".
- Borloo 'sonne le tocsin' -
Emmanuel Macron a reçu un soutien de poids, celui de l'ancien ministre et ancien président de l'UDI Jean-Louis Borloo. "Heureuse nouvelle", pour François Bayrou, président du Modem et soutien de M. Macron.
"L'heure est grave, le ralliement de Nicolas Dupont-Aignan à Marine Le Pen confirme ma crainte. Face au danger, il faut sonner le tocsin", a justifié M. Borloo.
Le "marchandage" entre Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen les "rapproche encore plus du pouvoir", a jugé le président LR de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand, exhortant à une "mobilisation massive" mais appelant aussi M. Macron à "entendre le message de la France populaire".
Plusieurs élus ont encore condamné le fondateur de Debout la France pour avoir "trahi" sa parole, comme le secrétaire général d'En Marche! Richard Ferrand. M. Bertrand l'a comparé à Pierre Laval.
Le numéro 2 du FN Florian Philippot a salué à l'inverse cette "belle alliance" avec le souverainiste, satisfait aussi du soutien d'une gaulliste historique, Marie-France Garaud.
L'ancien secrétaire de Jean Moulin, Daniel Cordier, qui a apporté le sien à M. Macron, a jugé qu'une victoire de Mme Le Pen serait quelque chose de "monstrueux".
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