Anonymous, pirates du Net aux multiples visages

Anonymous, pirates du Net aux multiples visages

LEMONDE | 31.01.12 | 11h25
 

En France, le groupe Anonymous revendique le blocage de plusieurs sites officiels : il s'oppose à toute régulation d'internet - ici, le 10 décembre 2011 à Paris.
En France, le groupe Anonymous revendique le blocage de plusieurs sites officiels : il s'oppose à toute régulation d'internet - ici, le 10 décembre 2011 à Paris.AFP/FRED DUFOUR

Blocages de sites institutionnels, divulgation de données concernant des policiers, mais aussi manifestations à visage couvert dans les rues de grandes villes françaises, samedi 28 et dimanche 29 janvier. Ces dernières semaines, les "hacktivistes" – contraction des mots "hackers" et "activistes" – d'Anonymous multiplient les actions d'éclat, particulièrement en France. Dimanche, ils revendiquaient le blocage du site du ministère de l'intérieur consacré à l'immigration. Mardi 31 janvier, c'est le site de la Révision générale des politiques publiques (RGPP) qu'ils ont piraté.

Qui sont les Anonymous? Derrière le masque qui est l'un de leurs symboles, c'est un mouvement aux multiples visages. Décentralisé, sans hiérarchie établie, Anonymous ne ressemble à aucun autre collectif de militants. Il n'est pas organisé en parti ou association, ni même en groupe se réunissant régulièrement. Tout un chacun peut se déclarer Anonymous, participer à une opération ponctuelle, parler en son nom – sans que ses propos n'engagent les autres internautes manifestant sous la même bannière.

"NOUS SOMMES LÉGION"
Les Anonymous défendent la liberté d'expression et la transparence, celle des entreprises et des Etats. Ils revendiquent le droit à la vie privée, le droit de s'exprimer sans entraves, et sont opposés à toute régulation du Web, vu comme le dernier espace de liberté réelle. Apparus pour la première fois en 2008, dans le cadre d'un mouvement de contestation contre l'Eglise de scientologie, ils ont adopté certains codes : le masque du révolutionnaire anglais Guy Fawkes, popularisé par le film V pour vendetta, mais aussi une rhétorique insistant sur le caractère mouvant et insaisissable du mouvement, comme le "Nous sommes légion" emprunté à la Bible.
Informel, le mouvement regroupe tous types de militants. En France, plusieurs personnes soupçonnées d'avoir participé à des actions d'Anonymous ont été arrêtées ces derniers mois: un adolescent de 15 ans, il y a un an, et, jeudi 26 janvier, un militant de la décroissance, soupçonné d'avoir participé au blocage du site Internet d'EDF en avril et juin 2011. Mis en examen pour "entente en vue de l'entrave au fonctionnement d'un système de traitement automatisé des données" et placé sous contrôle judiciaire, il nie toute participation aux fait qui lui sont reprochés.
Décidées collectivement sur des canaux de discussion en ligne, les actions d'Anonymous revêtent le plus souvent la forme d'"attaques par déni de service", une technique consistant à saturer un site Web en multipliant les requêtes. Après la fermeture du site de téléchargement direct Megaupload, le 19 janvier, le collectif a lancé des attaques de ce type contre le FBI, ou les sites d'artistes et de maisons de disques. Autant d'attaques ciblées très efficaces car tout un chacun peut y prendre part, en téléchargeant le logiciel, baptisé "LOIC" (pour "Low Orbit Ion Cannon"), sans grande connaissance technique. Anonymous a également utilisé récemment un nouvel outil tirant parti de la viralité des réseaux sociaux comme Twitter.
En France, le site de l'Elysée a aussi été détourné. Dans la barre d'adresse du site apparaissaient des messages comme "We are legion!"; "Sarkozy le peuple aura ta peau" ou "Megaupload". Le président de la République, Nicolas Sarkozy, avait été l'un des premiers à se féliciter de la fermeture du site de téléchargement.
DONNÉES PERSONNELLES
Mais si les Anonymous sont, pour la première fois en France, descendus dans la rue dans plusieurs villes ce week-end, c'est surtout pour protester contre la signature par l'Union européenne de l'accord commercial anti-contrefaçon (ACTA), qui vise les marchandises mais aussi le téléchargement illégal– un texte qu'ils jugent liberticide.
La contestation contre ce texte a également justifié, pour un ou des membres d'Anonymous, une attaque contre le site du syndicat Unité SGP-police FO (premier syndicat de gardiens de la paix). "Actuellement, Internet est une plate-forme mondiale pour le peuple et la liberté d'expression: il est inconcevable que cet outil soit muselé. Internet est aujourd'hui un support d'expression pour toute la planète", explique le collectif dans un communiqué. "Pour que vous compreniez l'importance de la vie privée et de la liberté, en représailles aux basses méthodes de l'Etat, nous vous divulguons les informations confidentielles de 541 policiers", poursuit-il. Une liste contenant les coordonnées et des informations personnelles de 500 délégués syndicaux circule depuis sur Internet. Violer la vie privée pour mieux la défendre? COPIADO : http://www.lemonde.fr/

Nenhum comentário:

Postar um comentário

Postagem em destaque

Ao Planalto, deputados criticam proposta de Guedes e veem drible no teto com mudança no Fundeb Governo quer que parte do aumento na participação da União no Fundeb seja destinada à transferência direta de renda para famílias pobres

Para ajudar a educação, Políticos e quem recebe salários altos irão doar 30% do soldo que recebem mensalmente, até o Governo Federal ter f...