La Russie annule le rabais sur le gaz acheté par l'Ukraine
Le nouveau tarif imposé par Moscou à Kiev représente l'un des prix les plus élevés appliqués aux pays européens.
- L'Ukraine accuse Ianoukovitch et la Russie d'être impliqués dans la tuerie de Maïdan
- De quelles troupes dispose la Russie à la frontière ukrainienne ?
- Russie-UE : quelles dépendances économiques ? Visuel interactif
- Après la Crimée, d'autres territoires convoités par Poutine ?
Visuel interactif
Le Monde.fr avec AFP | • Mis à jour le
La prise de distance de l'Ukraine avec la Russie coûte cher à l'ex-république soviétique. Jeudi, le premier ministre de la Russie, Dmitri Medvedev, a annoncé la fin du dernier rabais octroyé à l'Ukraine sur les livraisons de gaz. « Le prix du gaz pour l'Ukraine augmente et à partir d'avril s'établit à 485 dollars les 1 000 m3 », a déclaré Alexeï Miller, le patron du géant gazier russe, Gazprom, après une rencontre avec Dmitri Medvedev. Ce tarif représente l'un des prix les plus élevés appliqués aux pays européens.
La réduction de 100 dollars avait été accordée par la Russie en 2010, lors d'un accord entre Moscou et Kiev sur la prolongation du bail de la flotte russe de la mer Noire dans sa base historique de Sébastopol, en Crimée. Cette péninsule étant revenue dans le giron russe après un référendum contesté, Moscou considère que cet accord n'a plus lieu d'être. M. Medvedev s'en est expliqué :
« A l'avenir, dans nos relations avec nos partenaires ukrainiens, avec les consommateurs, il faudra s'aligner sur les droits de douane habituels sans appliquer de réduction ni de prix préférentiels. »
Kiev et Moscou ont commencé, jeudi 3 avril, de délicates négociations sur les livraisons de gaz à l'ex-république soviétique. Le ministre par intérim de l'énergie de l'Ukraine, Iouri Prodan, et le président de Naftogaz Ukraine, Andri Kobolev, accompagnés de parlementaires ukrainiens ont pour interlocuteur à Moscou Alexeï Miller.
Voir la carte interactive : Russie-UE : quelles dépendances économiques ?AGRESSION ET DÉPENDANCE
A Bruxelles, l'Union européenne (UE) et les Etats-Unis ont dénoncé cette utilisation de l'énergie comme « arme politique ou instrument d'agression ». Appelant les Européens à diversifier leurs sources d'énergie, Washington a évoqué notamment le gaz en provenance d'Azerbaïdjan, la construction de terminaux de gaz naturel liquéfié à travers l'Europe et la possibilité d'exporter du gaz de schiste américain en Europe.
Au sein de l'UE, les taux de dépendance au gaz russe varient considérablement. Ils vont de 11,2 % aux Pays-Bas et 15,6 % en France à 35,7 % en Allemagne, près de 80 % en Pologne et jusqu'à 100 % pour quatre pays (Finlande, République tchèque, Bulgarie et Lituanie).
Lire la chronique (édition abonnés) : Merci Gazprom !Jeudi, la capitale russe accueille également une réunion du chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, avec ses homologues des pays alliés de Moscou au sein de l'« OTAN russe », soit la Biélorussie, l'Arménie, le Kazakhstan, le Kirghizistan et le Tadjikistan. Une sortie de réplique au sommet de l'OTAN où le secrétaire général de l'Alliance atlantique, Anders Fogh Rasmussen, a jugé « incroyablement inquiétante » la présence massive de troupes russes à la frontière ukrainienne, disant n'avoir constaté « aucune réduction significative ».
COPY http://www.lemonde.fr/europe/
Nenhum comentário:
Postar um comentário