L’ancien président Lula bouscule la gauche brésilienne
Le fondateur du Parti des travailleurs critique sa formation et le gouvernement de Dilma Rousseff.
Le Monde.fr
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Par Nicolas Bourcier (Rio de Janeiro, correspondant)
L’ancien président Lula est un orfèvre du discours, une bête
politique à la voix rauque et chaleureuse, ciselée par des années
d’allocutions en plein air et un cancer du larynx qu’il a su vaincre
voilà quatre ans. Il fait partie de ces rares dirigeants capables
d’exploiter les pouvoirs de la rhétorique avec des mots simples et
précis, rythmés par une langue qui file la métaphore.
Luiz Inacio Lula da Silva sait aussi se taire, comme il l’a fait pendant de longs mois après la difficile réélection de sa protégée, Dilma Rousseff, en octobre 2014. Quelques sorties tout de même, pour lui conseiller de dialoguer davantage, de reprendre contact avec les électeurs qui, jour après jour, s’éloignaient d’elle, comme l’a révélé une interminable série de sondages. De défendre aussi, avec plus de fermeté, le géant pétrolier Petrobras, joyau national mis à mal par un gigantesque scandale de corruption impliquant des personnalités politiques issues en majorité de la coalition au pouvoir, et notamment l’ancien trésorier du Parti des travailleurs (PT, gauche), la formation qu’il avait créée lui-même, en pleine dictature militaire.
Mais la situation a empiré. La récession économique s’est enracinée. Les gens se sont lassés. La politique d’austérité du gouvernement a fini par créer une ligne de fracture au sein même du PT, qui s’est montré étonnamment aphone lors de son cinquième congrès, réuni à la mi-juin. L’affaire Petrobras, elle, a provoqué l’arrestation, le 19 juin, des cinq plus hauts dirigeants d’un autre géant brésilien, Odebrecht, numéro un du BTP, soutenu par Lula,...
Luiz Inacio Lula da Silva sait aussi se taire, comme il l’a fait pendant de longs mois après la difficile réélection de sa protégée, Dilma Rousseff, en octobre 2014. Quelques sorties tout de même, pour lui conseiller de dialoguer davantage, de reprendre contact avec les électeurs qui, jour après jour, s’éloignaient d’elle, comme l’a révélé une interminable série de sondages. De défendre aussi, avec plus de fermeté, le géant pétrolier Petrobras, joyau national mis à mal par un gigantesque scandale de corruption impliquant des personnalités politiques issues en majorité de la coalition au pouvoir, et notamment l’ancien trésorier du Parti des travailleurs (PT, gauche), la formation qu’il avait créée lui-même, en pleine dictature militaire.
Mais la situation a empiré. La récession économique s’est enracinée. Les gens se sont lassés. La politique d’austérité du gouvernement a fini par créer une ligne de fracture au sein même du PT, qui s’est montré étonnamment aphone lors de son cinquième congrès, réuni à la mi-juin. L’affaire Petrobras, elle, a provoqué l’arrestation, le 19 juin, des cinq plus hauts dirigeants d’un autre géant brésilien, Odebrecht, numéro un du BTP, soutenu par Lula,...
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