Syrie : les bombardements se poursuivent sur Alep
Les quartiers rebelles de la grande ville du nord du
pays subissent une campagne de bombardements qui a fait au moins 44
morts dimanche, et 200 morts depuis le 15 décembre, selon l'ONG Human
rights watch.
Le Monde.fr avec AFP |
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Des raids aériens ont encore fait dimanche au moins 44 morts, dont 6 enfants, à Alep, dans le nord de la Syrie, où les zones tenues par les rebelles subissent depuis huit jours une campagne de bombardement des forces loyalistes. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), des dizaines de personnes ont été tuées ou blessées par des barils d'explosifs largués sur une autoroute près d'un marché et sur des quartiers à Alep.
Dans le seul quartier d'Hanano, l'un de ces raids a tué au moins 42 personnes, dont six enfants et fait 17 blessés graves, rapporte l'organisation basée à Londres, et qui s'appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales et militaires. Selon Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'OSDH, le régime « tente de monter la population vivant dans des zones rebelles contre ces derniers, et pour ce faire, il tue, et force les gens à fuir » .Le centre de presse d'Alep (opposition) a dénoncé « un massacre » sur l'autoroute et expliqué que les hôpitaux étaient confrontés à un afflux massif de blessés. Une vidéo diffusée par le centre montre des flaques de sang dans un car détruit, aux sièges arrachés et maculés de sang. La Commission générale de la Révolution syrienne (CGRS) évoque « un état de terreur et un exode de la population vers les terrains agricoles en dépit d'un froid glacial » . Elle a également identifié deux des victimes de dimanche comme étant des ambulanciers, tués alors qu'ils tentaient de sauver des blessés.
Le Conseil provincial d'Alep (opposition) a annoncé que les écoles seraient fermées pour une semaine dans les zones tenues par les rebelles « à cause des bombardements systématiques ». Il a ajouté que deux écoles avaient été touchés par les raids de dimanche. Sur une vidéo diffusée par Shahba Press, un réseau de militants, on peut voir un enfant au milieu de son école détruite à Maareh, affirmant que les attaques ont eu lieu pendant des heures de classe.
PLUS DE 200 MORTS DEPUIS LE 15 DÉCEMBRE
Samedi, Human Rights Watch avait évoqué « un désastre à Alep », avançant un bilan de plus de 200 morts du 15 au 18 décembre. Pour cette période, l'OSDH a fait état de 161 morts et Médecins sans frontières (MSF) de 189 morts. En outre, « au moins un demi-million de personnes ont été blessées dans le pays, tandis que des millions d'autres sont toujours déplacées et des dizaines de milliers privées de liberté », a expliqué Magne Barth, chef de la délégation du Comité international de la Croix Rouge (CICR) en Syrie.
« Les réserves de vivres et d'autres biens de première nécessité s'épuisent dangereusement, en particulier dans les zones assiégées (...). Et pourtant, malgré l'extrême urgence de la situation, il demeure extrêmement difficile de porter secours aux Syriens », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, le Comité de coordination pour le changement national et démocratique (CCCND), un parti d'opposition toléré, a annoncé la remise en liberté de Mounzer Khaddam, l'un de ses dirigeants brièvement arrêté à Tartous (ouest). Les militants d'opposition ont dénoncé ces derniers temps une série d'arrestations, en pleines négociations sur la composition des délégations pour la conférence de paix sur la Syrie, prévue le 22 janvier en Suisse pour trouver une solution politique au conflit qui a fait plus de 126 000 morts selon l'OSDH. A Londres, la dépouille d'Abbas Khan, un médecin britannique de 32 ans décédé en prison après plus d'un an de détention, a été rapatriée dimanche. Une nouvelle autopsie doit être menée, alors que le gouvernement britannique, qui a accusé les autorités syriennes d'être responsable de sa mort, a estimé qu'elles « devait fournir des explications » sur cette mort « ignoble et consternante ». Damas affirme que le chirurgien s'est pendu.
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