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« La FIFA est une mafia »

Un coup de filet anticorruption, mercredi 27 mai, a débouché sur l'arrestation de six dignitaires de la FIFA.
Ancien cadre de la Fédération internationale (1984-1995 puis 2001-2003), Guido Tognoni critique sévèrement son président, Joseph Blatter, dont il fut le conseiller personnel.






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    Suspectés de corruption, sept cadres de la FIFA arrêtés

    Le Monde.fr | • Mis à jour le




    Les sept hauts responsables de la FIFA qui ont été arrêtés mercredi 27 mai à Zurich.
    A deux jours de l’élection de son futur président, la Fédération internationale de football (FIFA) est dans la tourmente, mercredi 27 mai. Arrestations, accusations de corruption, perquisitions et soupçons de blanchiment d’argent : la matinée a été mouvementée pour l’institution du football désormais au cœur de deux procédures, l’une menée par la justice américaine, l’autre par la justice suisse.
    • Une procédure américaine visant 14 personnes, 7 arrestations
    Sept hauts responsables de la FIFA, dont le vice-président et membre du comité exécutif, Jeffrey Webb, ont été arrêtés par la police suisse mercredi matin à Zurich, à la demande de la justice américaine. Placés en détention, ils devraient être extradés vers les Etats-Unis pour répondre à des accusations de corruption pour des faits s’étalant sur les vingt-quatre dernières années.
    La justice new-yorkaise les soupçonne d’avoir accepté « depuis le début des années 1990 des pots-de-vin et des commissions d’un montant de plusieurs millions de dollars », précise l’Office fédéral de la justice suisse (OFJ) dans un communiqué. Le ministère suisse indique, par ailleurs, qu’il a fait bloquer des comptes dans plusieurs banques suisses par lesquels les sommes en question ont transité. D’après le New York Times, ces faits de corruption présumés visent notamment les conditions d’attribution de plusieurs éditions de la Coupe du monde ainsi que des contrats de marketing et de droits de retransmission télévisée.
    La justice américaine a précisé en fin de matinée qu’au total 9 élus de la FIFA et 5 professionnels du marketing sportif avaient été inculpés par les autorités dans le cadre de cette affaire de corruption. On ignore toutefois si les sept autres personnes concernées ont également été arrêtées.
    Selon le texte publié par le ministère de la justice américain, la corruption au sein de la FIFA est « rampante, systémique et profondément enracinée dans les pratiques de l’institution, tant à l’étranger qu’aux Etats-Unis ». Le siège de la Confédération de football d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et des Caraïbes (Concacaf), situé à Miami, a d’ailleurs été perquisitionné dans le cadre de la procédure.
    • Une enquête en Suisse pour soupçon de blanchiment d’argent
    Dans la foulée de ces arrestations, le parquet suisse a annoncé dans un autre communiqué avoir ouvert le 10 mars une procédure pénale contre X pour soupçon de blanchiment d’argent et gestion déloyale entourant les attributions des Coupes du monde de football de 2018 et 2022, respectivement en Russie et au Qatar.




    Le siège de la FIFA, à Zurich.
    Dans le cadre de cette procédure, des documents électroniques ont été saisis au siège de la FIFA, à Zurich. « Les enrichissements illégitimes se seraient déroulés en partie au moins en Suisse », précise le ministère de la justice.
    • La FIFA veut « collaborer pleinement »
    Ces arrestations et l’ouverture d’une procédure en Suisse surviennent à un moment crucial pour l’organisation sportive internationale. La FIFA tient en effet en cette fin de semaine son congrès annuel, où Sepp Blatter, son président depuis 1998, briguera un cinquième mandat.
    Dans ce contexte délicat, l’institution sportive – qui n’est pas connue pour sa transparence – a tenu une conférence de presse en fin de matinée. Walter De Gregorio, directeur de la communication de la FIFA, a tenu à rappeler que c’était cette dernière qui avait déclenché l’enquête suisse, en portant plainte le 18 novembre devant la justice suisse en raison de « possibles comportements répréhensibles » dans le cadre de l’attribution de la Coupe du monde 2018 à la Russie, et l’édition 2022, au Qatar. A cette époque, l’instance écrivait dans un communiqué qu’il semblait exister « des raisons de soupçonner que, dans des cas isolés, des transferts internationaux de patrimoine en relation avec la Suisse s[’étaient] sont produits, méritant un examen par les autorités pénales ».
    « Evidemment, le timing n’est pas le meilleur, mais la FIFA salue cette procédure et collabore pleinement », a déclaré M. De Gregorio, soulignant au passage que « le secrétaire général et le président [de la FIFA] n[’étaient] pas concernés par cette procédure ». « Les Coupes du monde 2018 et 2022 seront jouées en Russie et au Qatar, a-t-il ajouté. Vous n’allez pas me croire, mais [les interpellations d’aujourd’hui] sont une bonne chose pour la FIFA. Pas pour l’image, pas pour la réputation, mais pour clarifier les choses, c’est une bonne chose. »
    L’élection lors de laquelle Joseph Blatter, âgé de 79 ans, briguera un cinquième mandat reste toutefois prévue vendredi. Son seul adversaire, le prince Ali de Jordanie, a, quant à lui, évoqué dans un bref communiqué « un jour triste pour le football ».
    En France, le président de la Ligue de football professionnel, Frédéric Thiriez, s’est dit « profondément choqué et attristé par l’image du football que donnent [les] arrestations ».

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