Venezuela : conférence « pour la paix » et barricades à Caracas
Les étudiants vénézuéliens opposés au président Nicolas
Maduro ont maintenu la pression lundi, au moment où le gouvernement
entamait des consultations en vue d'un dialogue national.
Venezuela : conférence « pour la paix » et barricades à Caracas
Le Monde.fr avec AFP |
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Les étudiants vénézuéliens, qui manifestent depuis trois semaines contre la gestion du président Nicolas Maduro, ont maintenu leur mobilisation à Caracas et dans d'autres villes du pays, lundi 24 février, alors que le gouvernement entamait des consultations en vue d'un dialogue national.
Le président socialiste, au pouvoir depuis onze mois, est confronté à des manifestations contre l'insécurité et la vie chère soutenues par l'opposition. Ce mouvement a plusieurs fois dégénéré en marge de marches pourtant généralement pacifiques, et les affrontements avec les forces de l'ordre ont fait au total quatorze morts, dont au moins huit par balle, et 140 blessés.BARRICADES À CARACAS, HEURTS DANS L'OUEST
Lundi, des groupes de manifestants ont installé de nombreuses barricades à Caracas : matelas, mobilier urbain, poubelles ou pneus incendiés obstruaient de nombreuses artères de la capitale. « Nous n'avons plus peur », lisait-on sur la pancarte d'un manifestant près de l'autoroute reliant le centre de Caracas et sa périphérie est. La plupart des barricades ont été démontées sans heurts par les forces de l'ordre dans l'après-midi.
Dans d'autres villes, telle Valencia, troisième agglomération du pays, des incidents ont opposé des grappes de manifestants aux forces de l'ordre, qui ont tiré balles en caoutchouc et grenades lacrymogènes contre des jeunes bloquant un accès à la ville, selon la presse locale. A San Cristobal, dans l'ouest du pays, où a débuté le mouvement étudiant le 4 février, les brigades antiémeutes ont dispersé des manifestants en usant de gaz lacrymogène.
Les manifestations, initialement focalisées sur l'insécurité, se sont ensuite étendues à d'autres revendications sur les thèmes de la crise économique, la pénurie de nourriture et de produits de base ou la répression policière. Elles réclament aussi la libération des personnes arrêtées à l'issue des rassemblements.
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UNE CONFÉRENCE « POUR LA PAIX »Principale cible des manifestants, M. Maduro a ouvert la porte du dialogue samedi sur fond de condamnations et d'inquiétude au sein de la communauté internationale. Il a convoqué une conférence « pour la paix » prévue ce mercredi, à laquelle il a invité « tous les courants sociaux, politiques, corporatistes, religieux » du Venezuela.
M. Maduro devait rencontrer les gouverneurs des vingt-trois Etats du pays, y compris ceux qui appartiennent à l'opposition, parmi lesquels Henrique Capriles Radonski, candidat battu de peu lors de la présidentielle d'avril 2013.
Dans un autre geste d'apaisement, la responsable du ministère public Luisa Ortega a indiqué que la justice entendait faire la lumière sur tous les cas présumés de violations des droits de l'homme dénoncés depuis trois semaines.
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DOUTE SUR LES INTENTIONS DE MADUROMais plusieurs analystes doutaient de la portée du geste d'ouverture du chef de l'Etat. « Le gouvernement perçoit une pression croissante au sein de l'opinion publique nationale et internationale et trouve une opportunité d'apaisement avec ce dialogue », estimait notamment le politologue John Magdaleno. Le gouverneur du riche Etat de Miranda a notamment annoncé qu'il ne participerait pas à la réunion, dénonçant « répression et violations des droits humains ».
Des voix discordantes se sont fait entendre jusqu'au sein du propre camp de M. Maduro. Lundi, José Gregorio Vielma Mora, gouverneur du parti au pouvoir dans l'Etat de Tachira (ouest), a qualifié de « grave erreur » l'arrestation de l'opposant Leopoldo Lopez, détenu dans une prison militaire depuis près d'une semaine et accusé notamment d'incitation à la violence.
Nicolas Maduro, héritier politique de Hugo Chavez (1999-2013), mort d'un cancer le 5 mars 2013, voit dans ces troubles urbains la main de l'opposition soutenue par les Etats-Unis et l'ex-président colombien conservateur Alvaro Uribe. Ces « ennemis du pays » sont, selon lui, décidés à provoquer un « coup d'Etat » contre son gouvernement.
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COPY http://www.lemonde.fr/
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