Ports africains: Vincent Bolloré en garde à vue pour des soupçons de corruption Bendaoud renoue avec les ennuis judiciaires pour des menaces de mort

Ports africains: Vincent Bolloré en garde à vue pour des soupçons de corruption

AFP/Archives / ERIC PIERMONT
L'homme d'affaires Vincent Bolloré et des cadres de son groupe ont été placés en garde à vue mardi matin à Nanterre, la justice enquêtant sur des soupçons de corruption entourant l'obtention par son groupe de concessions portuaires en Afrique de l'Ouest.
Le responsable du pôle international de Havas, Jean-Philippe Dorent, et Gilles Alix, directeur général du groupe Bolloré, ont également été placés en garde à vue, a précisé une source judiciaire.
L'homme d'affaires Vincent Bolloré et des cadres de son groupe ont été placés en garde à vue mardi matin à Nanterre, la justice enquêtant sur des soupçons de corruption entourant l'obtention par son groupe de concessions portuaires en Afrique de l'Ouest.
Le milliardaire breton de 66 ans, encore aux commandes du groupe Bolloré mais qui a récemment cédé les rênes de Vivendi à son fils Yannick, était entendu depuis 10H00 dans les locaux de la police anticorruption, ont indiqué à l'AFP des sources concordantes, confirmant une information du Monde.
Des juges d'instruction tentent de déterminer si le groupe Bolloré a utilisé les activités de conseil politique de sa filiale Havas pour se voir attribuer la gestion des ports de Lomé, au Togo, et de Conakry, en Guinée, via une autre de ses filiales, Bolloré Africa Logistics, anciennement appelée SDV.
Le responsable du pôle international de Havas, Jean-Philippe Dorent, et Gilles Alix, directeur général du groupe Bolloré, ont également été placés en garde à vue, a précisé une source judiciaire.
Dans un communiqué, le groupe Bolloré a "formellement" démenti avoir commis des irrégularités en Afrique.
"Le lien qui tente d'être fait par certains entre l'obtention de ces concessions et les opérations de communication est dénué de tout fondement économique et révèle une méconnaissance lourde de ce secteur industriel", a-t-il affirmé.
L'annonce de cette garde à vue a fait plonger l'action du groupe Bolloré à la Bourse de Paris: le titre a clôturé en baisse de plus de 6%.
Au coeur de l'enquête, initiée notamment par les plaintes d'un ancien associé franco-espagnol de Bolloré, Jacques Dupuydauby, se trouvent les conseils prodigués en 2010 par Havas lors des campagnes présidentielles victorieuses d'Alpha Condé en Guinée et de Faure Gnassingbé au Togo. Tous deux avaient eu recours aux activités de conseil d'Havas, pilotées par M. Dorent.
En Guinée, SDV avait obtenu la gestion du port de Conakry quelques mois après l'élection de M. Condé fin 2010. Et au Togo, la filiale avait remporté le marché peu avant la réélection en 2010 de M. Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005.
- "Je privilégie les amis" -
"Les concessions obtenues au Togo l'ont été en 2001, bien avant l'entrée du groupe dans Havas, et en Guinée, en 2011, à la suite de la défaillance du n°1 (le groupe étant arrivé en seconde position lors de cet appel d'offres), défaillance constatée avant l'élection du président", a fait valoir le groupe Bolloré dans son communiqué.
"Bolloré remplissait toutes les conditions d'appel d'offres. C'est un ami, je privilégie les amis. Et alors?", avait expliqué Alpha Condé au journal Le Monde en 2016, à propos de ce dossier.
Une perquisition avait eu lieu en avril 2016 à la tour Bolloré de Puteaux, près de Paris, siège notamment de la filiale Bolloré Africa Logistics, en particulier dans les bureaux de Vincent Bolloré lui-même.
C'est en enquêtant sur les relations de Francis Perez, président du groupe Pefaco, une société spécialisée dans l'hôtellerie et les jeux et très implantée en Afrique, que les enquêteurs ont été amenés à se pencher sur les activités africaines de Vincent Bolloré.
Francis Perez comptait notamment parmi ses relations Jean-Philippe Dorent.
A chaque fois, la désignation de SDV a donné lieu à une bataille judiciaire entre le groupe Bolloré et les anciens gestionnaires des ports.
Concernant le port de Lomé, Jacques Dupuydauby accuse la présidence togolaise d'avoir été corrompue par le groupe français. L'ancien associé de M. Bolloré a affirmé mardi, dans un communiqué à l'AFP, "se réjouir de voir ces instructions progresser". Ses deux plaintes, une d'avril 2012 pour "extorsions de fonds" et l'autre d'avril 2013 pour "trafic d'influence" et "corruption", sont également instruites par le juge Tournaire, selon son avocate, Me Sarah Maugier Polak.
Dans son bras de fer judiciaire avec l'industriel breton, Jacques Dupuydauby a cependant été condamné en Espagne à 3 ans et neuf mois de prison pour "détournement d'actifs" du groupe Bolloré. La cour d'appel de Paris doit examiner à nouveau le 16 mai la demande d'extradition de Madrid.
S'agissant de Conakry, Bolloré avait perdu sa bataille devant le tribunal de Nanterre face à Necotrans, l'ancien concessionnaire, et a été condamné en 2013 à lui verser plus de 2 millions d'euros. En juin 2017, Necotrans, spécialiste de la logistique en Afrique, a été placé en redressement judiciaire et racheté peu après par le groupe Bolloré.

Bendaoud renoue avec les ennuis judiciaires pour des menaces de mort

BFMTV/AFP/Archives / -Jawad Bendaoud d'après une vidéo réalisée le 18 novembre 2015 et diffusée le 25 novembre par BMFTV
Deux mois après sa relaxe, Jawad Bendaoud, logeur de deux jihadistes des attentats du 13-Novembre, a de nouveau affaire à la justice, cette fois pour des menaces de mort à son ex-compagne.
Il a été placé mardi matin en garde à vue en Seine-Saint-Denis pour "menaces de mort par conjoint ou ex-conjoint". Cette garde à vue a été levée en fin de journée, a indiqué le parquet de Bobigny à l'AFP. Transféré au tribunal, il doit être "présenté au parquet en vue d'une comparution immédiate" mercredi, a ajouté le parquet.
Les menaces qui lui sont reprochées remontent à "fin mars" et ont été délivrées "à distance" par "textos et appels", a précisé une source proche de l'enquête. "Je vais te tuer", "je vais t'égorger", a-t-il notamment déclaré à son ex-compagne, avec qui il a un fils, selon cette source.
Après la plainte de cette dernière, il a été interpellé à Saint-Denis et placé en garde à vue mardi matin au commissariat local, a détaillé la source.
Jawad Bendaoud, 31 ans, renoue ainsi avec les ennuis judiciaires alors qu'il a été relaxé en février par le tribunal correctionnel de Paris pour "recel de malfaiteurs terroristes". Il sera rejugé à partir du 21 novembre: le parquet, qui avait requis quatre ans de prison ferme à son encontre, a fait appel.
Depuis sa sortie de prison, l'homme, qui poste régulièrement photos et vidéos sur les réseaux sociaux, a donné plusieurs interviews. Début mars, il confiait à BFMTV que, pensant "être condamné à 80%", il ne s'était "pas du tout préparé" à sortir de détention, où il a passé 27 mois à l'isolement. Dans Libération, le 12 avril, il estimait sa vie "foutue".
Jawad Bendaoud a un lourd passé de délinquant multirécidiviste. Il a notamment été condamné en 2008 à huit ans de prison pour des "coups mortels" sur un ami, et pour détention de stupéfiants.
- "Plus rien d'illégal" -
Son procès à Paris avait été marqué par ses déclarations fantasques et autres coups d'éclat. Il comparaissait pour avoir mis à disposition d'Abdelhamid Abaaoud et de son complice, Chakib Akrouh, un squat où ils s'étaient repliés à Saint-Denis, le 17 novembre 2015, quatre jours après les attentats de Paris et de Saint-Denis, qui ont fait 130 morts.
Les deux jihadistes étaient morts le 18 novembre dans l'assaut mené par les policiers du Raid. Jawad Bendaoud avait accédé subitement à la célébrité pendant l'assaut: à l'AFP et BFMTV, ce jour-là, il avait expliqué que l'assaut en cours avait lieu dans un logement de Saint-Denis qui lui appartenait, avant d'être emmené par les policiers. "Jawad", comme l'ont dès lors appelé les Français, était devenu la risée d'un pays traumatisé.
Après sa sortie de prison, son avocat Xavier Nogueras s'était interrogé sur les capacités de son client à "résister" à la "pression médiatique".
"L'isolement l'a massacré", avait dit Me Nogueras dans Libération le 12 avril. "Jawad n'a pas l'autodéfense culturelle pour résister longtemps aux démons de la rue. Je le pousse à faire un dossier de RSA, mais il angoisse".
Au procès, lors d'une de ses sorties qui ont fait les délices des réseaux sociaux, l'homme s'était inquiété pour son avenir: "Je suis fini. (...) Qui va m'embaucher dehors? J'avais un projet de point de vente de cocaïne. Qui va s'associer avec moi?"
Il était ensuite revenu sur ces propos, promettant au tribunal: "Si je sors de prison, je fais plus rien d'illégal", et expliquant même qu'il voulait monter une chaîne de restaurants. "Il ne veut plus jamais, jamais, avoir affaire à la justice", avait dit à l'époque son avocat.
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