Des militants de l'Action française mis en examen pour "attroupement armé"
AFP/Archives / BERTRAND GUAYQuatorze militants et sympathisants de l’Action française ont été interpellés et placés en garde à vue le 27 avril à Saint-Etienne
Quatre des quatorze militants et sympathisants de l'Action française, arrêtés vendredi soir à Saint-Etienne en marge du lancement d'une section locale du mouvement, ont été mis en examen samedi pour "participation à un attroupement armé", a-t-on appris de source judiciaire.
Ces quatre militants, âgés de 17 à 34 ans, étaient porteurs de poings américains et de matraques télescopiques au moment de leur interpellation.
L'adolescent sera jugé par le tribunal des mineurs de Moulins (Allier), à proximité de son domicile. Les trois autres, également originaires de l'Allier, ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire et seront jugés devant le tribunal correctionnel de Saint-Etienne.
Des interpellations avaient eu lieu vendredi en début de soirée, dans le centre de Saint-Etienne, où une contre-manifestation réunissant 110 "antifas" avait été organisée pour tenter de s’opposer à la création de cette section locale de l’Action française, et à une conférence sur Charles Maurras.
Dix sympathisants de ce mouvement proche des milieux nationalistes et royalistes, qui portaient des bâtons, avaient aussi été placés en garde à vue plus tard dans la soirée, et remis en liberté samedi, après un rappel à la loi.
Une soixantaine de policiers avaient été mobilisés pour empêcher les "antifas" d’atteindre l'hôtel où le président du comité directeur et membre du bureau politique de l’Action française, Stéphane Blanchonnet, s’apprêtait à donner une conférence sur l'écrivain d'extrême droite, à l'occasion du 150e anniversaire de sa naissance.
Les membres de l’Action française présents dans l'hôtel, dont la direction avait reçu des menaces si la réunion se tenait, ont été exfiltrés par la police qui a empêché tout contact entre les deux groupes.
M. Blanchonnet a dénoncé "tout ce qui peut être fait dans ce pays pour tenter d’empêcher la tenue d’une conférence". Toutefois, a-t-il précisé, la section locale du mouvement a pu être créée et la conférence prévue être organisée dans une brasserie.
Manifestation à Nantes "contre la répression"
AFP / FRED TANNEAUManifestation "contre la répression" en général et en soutien à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, le 28 avril 2018 à Nantes
Quelques centaines de personnes ont manifesté samedi après-midi à Nantes pour protester "contre la répression" en général et en soutien à la ZAD (Zone à défendre, ndlr) de Notre-Dame-des-Landes, a constaté un photographe de l'AFP. "Solidarité avec la ZAD, les alternatives doivent vivre", "police partout, justice complice", pouvait-t-on lire notamment sur les banderoles brandies par les manifestants.
Parti de la préfecture, le cortège a parcouru sans incident notable le centre-ville jusqu'au château des Ducs de Bretagne avant de revenir à son point de départ. La manifestation s'est dispersée vers 17H30.
Outre la ZAD, l'appel à manifester "contre la répression" mentionnait parmi les nombreux motifs de mobilisation les "sans papiers", "les milices fascisantes" qui "attaquent des facs occupées", la mort de Zyed et Bouna en 2005 ou encore celle d'Adama Traoré en 2016.
Le premier ministre, Édouard Philippe, a accordé jeudi un nouveau délai, jusqu'au 14 mai, aux occupants de la ZAD pour se régulariser ou quitter la zone sous peine de nouvelles expulsions.
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