Manifestation contre des "hôtels taudis" à Paris Mayotte: marche pour la défense du statut départemental Entre "blessures" et "résistances", Philippe commémore l'esclavage et son abolition

Manifestation contre des "hôtels taudis" à Paris

AFP/Archives / JOEL SAGETLe président de l'association Droit au logement (DAL) Jean-Baptiste Eyraud lors d'une scéance photo à Paris, le 31 juillet 2017
Une cinquantaine de personnes, emmenées par des militants de l'association Droit au logement (DAL), ont manifesté jeudi à Paris contre des propriétaires d'"hôtels taudis" qui tentent d'en évincer leurs locataires, a constaté une journaliste de l'AFP.
Elles se sont rassemblées en début d'après-midi devant l'hôtel Bellevue, dans le 20ème arrondissement, en criant "y en a marre des souris et des cafards", "y en a marre des marchands de sommeil" ou encore "honte au proprio !".
"Derrière la façade de cet hôtel se cache en réalité un taudis", a affirmé Jean-Baptiste Eyraud, le porte-parole de l'association. Et "les locataires subissent depuis janvier des pressions et des menaces du propriétaire, qui veut les virer pour sans doute mener une opération spéculative", a-t-il poursuivi. Or pour expulser des locataires, "il faut une décision de justice, on vient lui rappeler qu'on ne se fait pas justice soi-même".
Quelque 22 locataires, majoritairement des travailleurs maghrébins "chibanis" ("cheveux blancs" en arabe), louaient des chambres dans cet hôtel, parfois depuis une dizaine d'années.
"Six ont accepté de l'argent du propriétaire pour quitter les lieux", a indiqué à l'AFP Rabah Chaleb, un des occupants qui loue depuis 2014 une chambre de 9m2 dans cet hôtel pour 430 euros par mois.
"Depuis plusieurs semaines, la situation est catastrophique", a-t-il expliqué. "Pour nous faire partir, le propriétaire a enlevé des portes des toilettes et des douches sur les paliers, la lumière dans les escaliers, a mis un chien dans une chambre qui hurle toute la nuit..."
Il aurait aussi coupé l'eau chaude et baissé le chauffage pendant l'hiver, selon le DAL.
Présent aux côtés des manifestants, Ian Brossat, adjoint (PCF) au Logement à la mairie de Paris, a jugé "invraisemblable d'intimider des gens qui habitent ici depuis des années".
Lundi, des services de la ville seront sur place pour rassembler des éléments permettant éventuellement de saisir la préfecture de police et la justice, a-t-il promis.
Les manifestants devaient ensuite se rendre dans un autre hôtel taudis, situé dans le 12ème arrondissement, propriété d’un marchand de biens qui projette là aussi "une opération spéculative, une fois qu’il aura évincé les locataires", selon le DAL.

Mayotte: marche pour la défense du statut départemental

AFP / Ornella LAMBERTIManifestation à Mamoudzou le 10 mai 2018 contre un éventuel changement de statut de Mayotte qui signerait selon eux la mort du département français
Plusieurs centaines de personnes, 1.400 selon la police, ont manifesté jeudi à Mamoudzou, chef-lieu de Mayotte, pour défendre le statut départemental de leur territoire au sein de la République française, a constaté l' AFP.
Les manifestants se sont regroupés sur la place de la République avant une marche de près de deux heures dans les rues de Mamoudzou.
Ils ont effectué des arrêts devant le service de l'immigration et de l'intégration, dont ils ont violemment secoué les grilles, le commissariat de police, l'hôpital, munis de pancartes et des banderoles sur lesquelles on pouvait lire: "Nous avons choisi d'être français pour être libres" (Comité de défense des intérêts de Mayotte)", "La dignité des Mahorais ne se monnaiera pas" ou encore "Emmanuel Macron, la guerre civile est en marche à Mayotte".
-"Karivendzé, Non, non, non à la Communauté de l'archipel des Comores", ont-ils également proclamé sur une banderole, dénonçant la rumeur d'un projet en catimini des gouvernements français et comoriens pour constituer une communauté de l'archipel des Comores qui inclurait Mayotte et les 3 autres îles comoriennes indépendantes (La Grande Comore, Anjouan et Mohéli.)
Les manifestants ont défilé avec un cercueil illustrant, selon eux, la mort et l'enterrement de ce qu'ils considèrent comme un sinistre projet.
Pour Estelle Yousouffa, journaliste et consultante à l'origine d'une pétition "Il faut sauver le 101e département" qui a récolté plusieurs milliers de signatures, ce projet "c'est l'annexion de Mayotte par les Comores, c'est la mort de Mayotte", a-t-elle déclaré lors de la manifestation.
Mercredi, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a réaffirmé devant l'Assemblée nationale que la rumeur sur un projet de communauté de l'archipel des Comores était "sans fondement". "Nous ne transigerons pas sur le statut de Mayotte au sein de la République française", a-t-il insisté.
Daniel Zaïdani, actuel conseiller départemental de Pamandzi, ancien président du conseil général de Mayotte a souligné auprès de l'AFP qu'il y a "incontestablement, un problème à nos frontières et la seule personne qui peut agir pour rétablir l'ordre, c'est le président Macron".
Dans la manifestation ont aussi été évoqués les heurts intercommunautaires qui ont eu lieu la veille à Sada. Dans cette ville de la côte ouest, près de 70 Mahorais ont manifesté pour demander aux étrangers en situation irrégulière de partir, selon la gendarmerie. Ce qui a ensuite suscité des réactions de Comoriens en situation régulière, venus réclamer des explications en mairie, selon la même source.

Entre "blessures" et "résistances", Philippe commémore l'esclavage et son abolition

POOL/AFP/Archives / Raphael BlochLe Premier ministre Edouard Philippe, le 8 mai 2018, à Orléans
Edouard Philippe a plaidé jeudi pour entretenir la "mémoire des blessures" mais aussi "des résistances" face à l'esclavage, lors d'une cérémonie à Paris pour la Journée commémorative du souvenir de l'esclavage et son abolition, le 27 avril 1848.
Ancien maire du Havre, qui fut comme de nombreux ports de la façade atlantique un haut lieu de la traite négrière, M. Philippe a souligné la "dette" de la France et mis en exergue "le devoir de mémoire", à l'occasion d'une allocution dans le jardin du Luxembourg.
"Plus largement, il faut entretenir la mémoire des blessures, mais aussi celle des résistances, ouvertes ou souterraines, car les esclaves ne se sont jamais résignés à leur condition", a poursuivi le Premier ministre, en arguant que le "calendrier commémoratif ne vise pas à figer un souvenir traumatique mais à activer des processus de mémoire, à la fois associatifs et politiques, populaires et universitaires".
Evoquant notamment le souvenir de Louis Delgrès, colonel dans l'armée qui lutta contre le rétablissement de l'esclavage en Guadeloupe après une première abolition en 1794, M. Philippe a affirmé que "le seul choix des esclaves a toujours été la liberté".
"Que ce soit par la religion, par la musique et la poésie ou par la lutte, laquelle n’était pas purement physique mais d’abord morale en ce qu’elle visait à préserver, au sein de la servitude, un espace au moins intérieur, minimal mais décisif, de liberté intellectuelle ou spirituelle", a-t-il ajouté.
"Avant de conquérir un droit à la reconnaissance politique, les esclaves ont inventé des modes d’expression, notamment musicaux, devenus universels. La résilience est d’abord passée par la créativité", a encore salué le Premier ministre, accompagné de plusieurs ministres (Jean-Michel Blanquer, Françoise Nyssen...) et anciens ministres (Jean-Marc Ayrault, Christiane Taubira...).
M. Philippe, qui a souligné l'importance du "travail pédagogique" et remis en ce sens des "prix de la flamme de l'égalité" à plusieurs écoliers et collégiens, a rappelé qu'un Mémorial national serait prochainement édifié à Paris, dans le jardin des Tuileries.
Il a également qualifié "d'immense" la "tâche" de la future Fondation pour la mémoire de l'esclave, présidée par l'ex-Premier ministre socialiste Jean-Marc Ayrault et qui sera créée cette année, comme annoncé le 27 avril par Emmanuel Macron.
Au sein de "l'archipel de dates" pour commémorer l'esclavage, a-t-il dit, celle du 10 mai correspond au vote en 2001 par le Parlement de la loi tendant à la reconnaissance de la traite et de l'esclavage en tant que crime contre l'humanité, dite loi Taubira.


 copiado https://www.afp.com/fr/i

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