Attaque d'Orly: les motivations floues de Ziyed Ben Belgacem
AFP/Archives / Benjamin CREMELLes policiers du RAID sécurisent les abords de l'aéroport d'Orly après le passage à l'acte aux motivations encore floues de Ziyed Ben Belgacem, le 18 mars 2017rs 2017
Comment un délinquant multirécidiviste et toxicomane a-t-il pu passer à l'acte au nom d'Allah? Deux jours après l'attaque contre des militaires à l'aéroport parisien d'Orly, les enquêteurs cherchaient lundi à percer les motivations de Ziyed Ben Belgacem.
- Le contrôle routier a-t-il été le détonateur? -
Lorsqu'il est contrôlé samedi à 06H55 à Garges-lès-Gonesse (Val-d'Oise) par la police, Ziyed Ben Belgacem roule à vive allure et feux éteints. Il est également fortement alcoolisé, sous l'emprise de stupéfiants et en possession d'un revolver à grenaille. Nul doute que le contrôle va donner lieu à une verbalisation, voire à une révocation de son contrôle judiciaire prononcé en novembre 2016 et donc son retour en détention. Ziyed Ben Belgacem présente ses papiers au policier puis tire avec son revolver au niveau de la tête du fonctionnaire. C'est le début d'une "sorte de fuite en avant avec un processus de plus en plus destructeur", selon les mots du procureur de Paris François Molins, à la tête du parquet antiterroriste.
- A-t-il eu peur de retourner en prison? -
AFP / Benjamin CREMELPolice et secours à l'aéroport d'Orly, le 18 mars 2017
C'est une des hypothèses étudiées par les enquêteurs. A 39 ans, Ziyed Ben Belgacem a un casier judiciaire chargé (neuf mentions notamment pour violences, outrage, recel). C'est un habitué des tribunaux et des séjours en prison. Il est condamné en 2001 à cinq ans pour vol à main armée puis en 2009 successivement à trois puis cinq ans pour trafic de stupéfiants. Placé en détention provisoire mi-mars 2016 lors d'une mise en examen pour vols avec effraction, il est finalement mis sous contrôle judiciaire fin septembre. Son avocate Fatima Raji a expliqué à Europe 1 "avoir le sentiment qu'il souhaitait avancer, tourner la page sur son passé, se réinsérer, mener une vie tranquille". Peu après le contrôle routier, il a affirmé à ses proches "avoir fait une bêtise".
- Comment a-t-il choisi sa cible? -
Selon les témoignages à Orly, l'assaillant a dit: "Je suis là pour mourir par Allah, de toute façon, il va y avoir des morts." En s'attaquant à des militaires de l'opération Sentinelle en plein état d'urgence, Zyied Ben Belgacem semble chercher la mort, sans se revendiquer d'aucune organisation jihadiste. Un Coran en poche, il est abattu après avoir dérobé le fusil d'assaut d'une militaire au cours d'un long corps-à-corps que l'on peut voir sur des images de vidéosurveillance. "On est plutôt sur la dérive d'un délinquant de droit commun mais teinté d'une coloration islamiste", analyse une source proche de l'enquête. Un temps détecté par les services de renseignement pour des signes de radicalisation en prison, il avait fait l'objet d'une perquisition administrative en 2015, qui n'avait rien donné. Il n'était pas fiché au Fichier des signalements pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT).
- A-t-il été influencé par la propagande jihadiste? -
Aucun élément suspect n'a été retrouvé lors des perquisitions à son domicile, mais l'exploitation de son matériel informatique était encore en cours lundi. Le choix de la cible et le mode opératoire utilisé sont régulièrement exposés dans les revues de propagande jihadiste. Mais l'attaque n'avait toujours pas été revendiquée lundi, alors que la plupart des attentats similaires l'ont été dans les 24 heures par des groupes comme l'Etat islamique.
Un acte isolé, donc? Deux personnes "dans l'environnement de l'assaillant" ont été placées en garde à vue lundi, a dit à l'AFP une source proche de l'enquête sans fournir davantage de précisions. En revanche, les gardes à vue de ses proches ont été rapidement levées.
- L'assaillant était-il lucide? -
L'autopsie de l'assaillant a mis en évidence un taux d'alcoolémie de 0,93 gramme par litre de sang (quasiment le double du taux maximal autorisé au volant) et la présence de cannabis et de cocaïne. Il semble y avoir "un mélange détonnant d'alcool, de stupéfiants, de religion et de désespoir", estime une source proche de l'enquête. Pour le psychanalyste Fethi Benslama, très actif dans les travaux de prévention de la radicalité violente, "on est face à des personnes d'une extrême fragilité, qui peuvent entrer dans un processus incontrôlable, un phénomène très difficile à prévoir et à contrôler".
Présidentielle: le débat télévisé s'ouvre sur des critiques contre TF1
POOL/AFP / Patrick KOVARIKLe premier débat télévisé entre les principaux candidats à la présidentielle Francois Fillon, Emmanuel Macron, Jean-Luc Melenchon, Marine Le Pen, Benoit Hamon, le 20 mars à Aubervilliers
Le premier débat télévisé entre les principaux candidats à la présidentielle s'est ouvert lundi soir avec les professions de foi des cinq rivaux, mais aussi des critiques visant l'organisateur TF1.
Pour cette nouvelle étape-clé et probable coup d'envoi véritable de la campagne à cinq semaines du premier tour, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron, Benoît Hamon et François Fillon ont ouvert le débat peu après 21H00 dans l'arène circulaire du plateau de la première chaîne.
En introduction, les candidats étaient invités à répondre en 1 minute 30 à la question classique "Quel président voulez-vous être?".
Le premier débat télévisé entre les principaux candidats à la présidentielle s'est ouvert lundi soir avec les professions de foi des cinq rivaux, mais aussi des critiques visant l'organisateur TF1.
Pour cette nouvelle étape-clé et probable coup d'envoi véritable de la campagne à cinq semaines du premier tour, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron, Benoît Hamon et François Fillon ont ouvert le débat peu après 21H00 dans l'arène circulaire du plateau de la première chaîne.
POOL/AFP / Patrick KOVARIKEmmanuel Macron à son arrivée pour le débat sur le plateau de TF1, le 20 mars à Aubervilliers
En introduction, les candidats étaient invités à répondre en 1 minute 30 à la question classique "Quel président voulez-vous être?".
Mais François Fillon, désigné premier orateur par tirage au sort, a entamé son propos en critiquant l'organisation d'un débat sans les six autres "petits candidats", moins bien placés dans les sondages.
"On est onze candidats à l'élection présidentielle, il y en a cinq ici, ça pose une question démocratique. Je sais que les sondages ont grande vertu pour les commentateurs mais avec cette règle-là, je n'aurais pas pu participer à la primaire de la droite et du centre", a souligné le candidat Les Républicains.
POOL/AFP / Patrick KOVARIKLe candidat socialiste Benoit Hamon dans les studios d'Aubervilliers, le 20 mars 2017
Emmanuel Macron a dit "partager les propos qui ont été tenus pour les autres candidats absents de ce débat" quand Marine Le Pen a estimé que TF1, qui diffusait le débat avec LCI, "pourrait s'honorer" en organisant un débat "dans les mêmes conditions" avec les six autres candidats.
"Je veux être le président du redressement national", a lancé dans sa présentation M. Fillon, "qui libérera les Français de la bureaucratie", "de l'excès de règlementation, d'impôts qui les empêche d'aller au bout de leurs rêves" et "qui placera la France sur un chemin qui la conduira en moins de dix ans à être la première puissance européenne".
Le candidat de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, serait lui le "dernier président de la Ve république" promettant que la "fin de la monarchie présidentielle" débouchera sur une VIe République.
POOL/AFP / Patrick KOVARIKLe candidat de La France insoumise, Jean-Luc Melenchon, prêt à débattre avec ses adversaires à la présidentielle, le 20 mars 2017 à Aubervilliers
L'ancien ministre de l'Economie Emmanuel Macron souhaite porter un "un projet d'alternance profonde avec de nouveaux visages, de nouveaux usages, un projet qui a confiance dans le pays, dans son énergie, avec un nouveau visage".
Quant à la candidate du Front national Marine Le Pen, qui a eu la première passe d'armes avec M. Mélenchon après vingt minutes, elle veut "être la présidente de la République française, mais vraiment", refusant d'"administrer ce qui serait devenu une vague région de l'Union européenne".
Benoît Hamon a préféré interroger d'entrée: "Quel peuple voulons nous être le 7 mai au soir?" Lui serait "un président honnête et juste", "indépendant par rapport à l'argent et aux lobbies".
- des millions d'indécis -
POOL/AFP / Patrick KOVARIKLa candidate d'extrême droite Marine Le Pen, avant le débat, le 20 mars 2017 à Aubervilliers
Quarante-trois ans après le premier débat télévisé de second tour entre Valéry Giscard d'Estaing et François Mitterrand, c'est la première fois qu'un débat voit s'affronter des candidats avant le premier tour d'une présidentielle.
Deux autres débats sont prévus d'ici au 23 avril, l'un sur BFMTV et CNews le 4 avril, l'autre sur France 2 le 20 avril, consacrant la télévision comme forum électoral incontournable, après déjà quatre affrontements télévisés de la primaire de la droite et autant à gauche.
Avec seulement 66% des Français certains d'aller voter, selon une enquête du Cevipof, un des principaux enjeux pour les candidats est de convaincre les quelque 15 millions d'indécis ou de possibles abstentionnistes.
POOL/AFP / Patrick KOVARIKFrançois Fillon quelques minutes avant le début du débat sur TF1, le 20 mars 2017 à Aubervilliers
"Quel modèle de société?", "quel modèle économique?" et "quelle place pour la France dans le monde?" sont les trois thématiques autour desquelles débattront pendant plus de 02H30 les cinq candidats, disposés en cercle afin de favoriser les confrontations.
Ce format à cinq est contesté car il exclut les six autres candidatures validées par le Conseil constitutionnel vendredi: les trotskistes Philippe Poutou (NPA) et Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière), les souverainistes Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) et François Asselineau (UPR), le centriste Jean Lassalle et le vétéran inclassable Jacques Cheminade.
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