Une vague de froid intense s'abat sur la France, des flocons à Nice
AFP / FREDERICK FLORINDes nageurs bravent le froid dans une piscine extérieure près du Parlement européen à Strasbourg le 26 février 2018
Jusqu'à -10°C dans l'Ain au petit matin avec -18°C ressentis sous une brise glaciale venue de Sibérie: le phénomène "Moscou-Paris" qui s'est installé sur le nord et l'est de la France, poussant même jusqu'à la côte-d'Azur, tient toutes ses promesses.
Comme prévu par Météo-France, les températures ont considérablement chuté en plaine : -10°C dans l'Ain, -9°C à l'aéroport de Bâle-Mulhouse, -8°C à Strasbourg et Nancy, ou encore -3°C à Montpellier, -1°C à Marseille ou -2°C à Brest.
L'épisode n'épargne pas la Côte-d'Azur. A Nice, de gros flocons saupoudrent la célèbre Promenade des Anglais et sa plage. L'aéroport, le deuxième plus important de France, affiche aussi quelques vols annulés ou retardés en raison de la météo, notamment à destination de la Corse.
"C'est très rare à Cannes, ça surprend", souligne André. Trois départements de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur ont été placés en vigilance orange neige-verglas.
Après un mois de janvier historiquement doux et un début février neigeux, cet épisode de froid, qui serait banal en plein cœur de l'hiver, est notable en raison de son caractère tardif. La France n'avait pas connu une telle vague de froid à pareille époque de l'année -fin février-début mars- depuis 2005.
L'épisode a déjà fait deux morts: un sans-abri de 35 ans dimanche à Valence (Drôme) et un autre, de 62 ans, vendredi dans sa cabane d'un bois des Yvelines.
Dans tout l'est de la France, les associations caritatives s'affairent à repérer les personnes les plus vulnérables pour les orienter vers les nombreux foyers ou gymnases réquisitionnés par les services de l’État.
Ces derniers ont déclenché le plan "grand froid" dans 37 départements, avec plus de 3.100 places temporaires d'hébergement supplémentaires pour les sans-abri, dont 500 à Paris.
AFP / Aude GENET, Sophie RAMISTravailler par "grand froid"
"On est sous tension mais encore en capacité d'héberger", selon Marie-Dominique Dreyssé, adjointe à la mairie de Strasbourg en charge de l'action sociale territoriale. Les dispositifs mis en place permettent de répondre à 95% des demandes même s'il reste des "personnes qui refusent de quitter leur bout de trottoir", déplore-t-elle.
A Villeurbanne près de Lyon, une soixantaine de migrants ont été évacués d'un "squatt", menacés par un incendie provoqué par un "moyen de chauffage improvisé", selon la municipalité. Indemnes, ils ont été mis à l'abri dans un gymnase de la ville où il demeureront jusqu'à jeudi ou vendredi, le temps de la vague de froid.
Même détresse lundi dans la zone du terminal ferry de Ouistreham (Calvados) où une trentaine de Soudanais emmitouflés se réchauffaient pieds et mains autour de trois feux dans des bois clairsemés.
- Girafes, éléphants et hippopotames au chaud -
A Paris aussi, on se réchauffe aussi comme on peut. "On m'offre des cafés quand je remets des recommandés, ça fait du bien!", sourit Mohamed Rimaoui, un postier qui effectue sa tournée dans le Xe arrondissement.
"1 euro la paire de gants, au lieu de 2 euros, la bonne affaire !". Sur le marché aux puces de Montreuil (Seine-Saint-Denis), Jacques Zouni, 38 ans a choisi de casser les prix pour attirer les passants. Et à l'entendre, c'est un franc succès: "Je pense vendre une centaine de paires contre 20 habituellement."
A Amnéville (Moselle), le zoo est sur le qui-vive. Girafes, éléphants, hippopotames sont consignés au chaud, à l'intérieur. "Les flamants roses restent sous surveillance, il faut faire attention que la glace ne les emprisonne pas", souligne le directeur Hervé Santerre.
AFP / PATRICK HERTZOGUne famille s'amuse sur le Lac vert gelé près de Soultzeren (Haut-Rhin) le 26 février 2018
Parmi les secteurs économiques les plus affectés, l'agriculture et notamment les arbres fruitiers menacés par le gel, selon la présidente de la FNSEA Christiane Lambert. Avec, à la clef, une possible hausse des prix de quelques centimes.
Après un pic de froid attendu mardi et mercredi, Météo-France prévoit toutefois un redoux "brutal" dans le Sud qui devrait se propager progressivement au reste du pays avant un week-end printanier.
"On va passer de l'hiver au printemps en une semaine", pronostique le prévisionniste Patrick Galois.
En attendant, Météo-France compte d'ici à mercredi sur des minimales de -6°C à -10°C sur une grande moitié Est, de 0°C et -4°C aux abords de la Méditerranée et de -2°C et -6°C sur l'Ouest.
Cette vague de froid s'est abattue sur toute l'Europe, de Bruxelles à Moscou et de Rome à Stockholm, faisant au moins neuf morts depuis trois jours.
copy https://www.afp.com/fr/
Nenhum comentário:
Postar um comentário