Universités: cocktails Molotov découverts à Tolbiac, calendrier des examens maintenu
AFP / CHRISTOPHE ARCHAMBAULTDes étudiants sont escortés par des gendarmes hors du bâtiment de l'université de Nanterre, le 9 avril 2018
Des cocktails Molotov ont été découverts à la faculté parisienne de Tolbiac, l'un des points chauds de la mobilisation contre la réforme de l'université qui, après plusieurs semaines, ne menace pas les examens, selon le gouvernement.
2018 "ne sera pas une année perdue", a assuré lundi sur CNews la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal.
"Si c'est nécessaire, on peut toujours décaler un examen. Mais ce qui me remonte des différentes universités, c'est que les calendriers d'examens sont maintenus et que toutes les conditions sont réunies pour qu'ils se passent sereinement", a-t-elle poursuivi. Chaque fac décide de son calendrier.
La ministre chiffre à "six ou sept campus" le nombre de sites bloqués, sur les 400 répartis sur la France.
A Tolbiac (Paris-1), occupé depuis le 26 mars, la découverte dimanche de cinq cocktails Molotov à l'intérieur du bâtiment a déclenché l'ouverture d'une enquête, qui devra déterminer qui est à l'origine de la fabrication de ces engins explosifs.
Des échauffourées avaient éclaté vendredi soir devant cette tour de 22 étages. Six personnes ont été interpellées et devaient être présentées au parquet de Paris en vue d'éventuelles poursuites.
Trois universités sont entièrement bloquées depuis plusieurs jours, voire des semaines: Jean-Jaurès à Toulouse depuis décembre, Paul-Valéry à Montpellier depuis mi-février et Paris-8 en région parisienne, plus récemment. S'y est ajoutée lundi Rennes-2, tandis que Nanterre, en région parisienne, a été partiellement fermée.
AFP / CHRISTOPHE ARCHAMBAULTDes étudiants sont escortés par des gendarmes hors du bâtiment de l'université de Nanterre, le 9 avril 2018
A Montpellier, les entrées des étudiants et personnes étaient toujours soigneusement filtrées lundi matin à la faculté de droit, qui dépend non de Paul-Valéry mais de l'autre université de la ville. C'est dans ce bâtiment que se sont produites des violences contre des étudiants et militants qui occupaient un amphithéâtre dans la nuit du 22 au 23 mars, par un commando armé et cagoulé.
- Appel à la mobilisation mardi -
Ces violences ont amplifié la contestation contre la loi de Frédérique Vidal, qui avait peu mobilisé jusque-là. La loi, qui modifie les conditions d'accès à l'université, est accusée par ses détracteurs d'instaurer une "sélection".
A Rennes-2 (sciences humaines, langues, arts...), "tous les bâtiments sont bloqués depuis 06H30, sauf la bibiothèque et le restaurant universitaire. Une centaine d'étudiants ont commencé à installer des barricades", a indiqué le président Olivier David. "Les séances d'examen et les cours sont annulés", a-t-il ajouté.
A Nanterre, les forces de l'ordre intervenaient à la mi-journée pour mettre fin à l'occupation de plusieurs bâtiments par "une vingtaine de personnes", selon la préfecture de police de Paris. L'université n'assurait pas de cours cette semaine, consacrée aux révisions à l'approche des examens.
Réunie au sein de cette université ce week-end, la Coordination nationale étudiante (CNE) a appelé à une mobilisation mardi sur les campus. Elle a également encouragé les étudiants à manifester le 14 avril "en lien avec la grève des cheminots" et à se "joindre à la journée nationale de grève du 19 avril".
Alors que le climat social s'est tendu, une partie des étudiants mobilisés réfléchissent à une "convergence" avec d'autres mouvements sociaux, celui des cheminots notamment.
La mobilisation contre la loi Vidal touche aussi des enseignants. Des professeurs refusent ainsi de participer aux commissions d'examen des dossiers des bacheliers (prévues par la réforme), à l'appel du syndicat Snesup-FSU.
Un collectif d'enseignants de l'université de Lille a appelé à la grève et à ne pas participer à la tenue des examens. Examens qui se déroulaient lundi "a priori" normalement, selon le président de l'université.
La situation sur les campus restait mouvante, avec de nouveaux blocages ou des occupations levées chaque jour: les sites de Saint-Martin-d'Hères (université de Grenoble-Alpes), du Patio à Strasbourg, ou La Victoire à Bordeaux n'assuraient pas les cours. Des étudiants ont brièvement tenté de bloquer le campus de Pessac-Talence, avant d'y renoncer.
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