Violences du 1er Mai: gouvernement critiqué et syndicats frustrés Violences du 1er-Mai: 43 gardes à vue prolongées 1er-Mai: pas de "défaillance de l'Etat", possibles dissolutions de groupes (Philippe)

Violences du 1er Mai: gouvernement critiqué et syndicats frustrés

AFP/Archives / Alain JOCARDDes manifestants vêtus de noir et cagoulés, à la manière des "black blocs", défilent lors du 1er mai 2018 à Paris
La manifestation parisienne du 1er Mai, éclipsée par les violences de groupes d'ultragauche, a suscité frustrations syndicales - avec des craintes pour le droit de manifester - et polémique politique autour d'éventuelles défaillances policières, réfutées par le Premier ministre.
"Je peux vous dire qu'en aucune façon il n'y a eu défaillance de l'Etat" dans la gestion de la manifestation, a affirmé Edouard Philippe mercredi soir sur BFMTV, en critiquant des "spécialistes de la polémique".
Le Premier ministre a aussi indiqué qu'il "n'excluait pas" de demander la dissolution d'"associations" pour éviter de nouvelles violences.
Mardi, le défilé à Paris a été perturbé de bout en bout par de violents heurts commis en marge du cortège syndical par environ 1.200 militants radicaux, des "black blocs", qui avaient promis "une journée en enfer".
S'il y a eu moins de blessés que l'année dernière, les dégradations d'ordre matériel ont été spectaculaires, avec une trentaine de commerces dégradés, dont deux incendiés, et des véhicules brûlés ou dégradés.
Au total, 109 personnes ont été placées en garde à vue, selon l'entourage du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb. Mercredi soir, la garde à vue a été prolongée pour 43 d'entre elles, selon le parquet de Paris.
Ces dégradations, condamnées par Emmanuel Macron, ont été vivement critiquées côté politique comme syndical.
A une exception près: Philippe Poutou (NPA) les a justifiées. "Le gouvernement a semé la violence, et il la récolte", a réagi l'ex-candidat à la présidentielle. Le Nouveau parti anticapitaliste a semblé prendre de la distance, expliquant dans un communiqué "ne pas partager la politique des groupes autonomes".
Philippe Martinez, numéro un de la CGT, coorganisatrice de la manifestation avec Solidaires, la FSU et FO-Ile-de-France, a regretté que la présence de casseurs ait "masqué l'objet de cette manifestation, les revendications".
"Derrière", le risque est de "remettre en cause le droit de manifester" "au nom de quelques-uns", a-t-il craint, rappelant que "ça fait deux ans que ça dure", en référence aux débordements qui avaient déjà émaillé les cortèges contre la loi travail de 2016.
Des militants interrogés mardi par l'AFP ont également dit leur frustration de voir les violences "décrédibiliser" la manifestation en général, craignant aussi leur effet dissuasif.
"Casser une vitrine de McDo n'est pas une activité révolutionnaire", a de son côté réagi Jean-Luc Mélenchon, qui a dénoncé une "confiscation" et une "récupération" du 1er-Mai par "les violents".
- "Ceux qui donnent des ordres" -
Les projecteurs se sont rapidement tournés vers le ministère de l'Intérieur, et plus précisément la préfecture de police de Paris, avec des interrogations sur la gestion des débordement et des critiques sur la réaction, jugée tardive, des policiers.
AFP/Archives / Alain JOCARDDes CRS positionnés pour faire face aux débordements en marge de la manifestation du 1er mai 2018 à Paris
Le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a réclamé une commission d'enquête parlementaire, notamment pour faire la lumière sur la "chaîne de commandement": "La question qui est posée aujourd'hui est de savoir pourquoi les forces de l'ordre ont tardé à intervenir", selon lui.
La veille, le président des Républicains, Laurent Wauquiez, avait dénoncé la "faillite de l'Etat régalien", et Marine Le Pen a évoqué "une mansuétude" du gouvernement à l'égard de "ces milices d'extrême gauche".
Le préfet de police de Paris, Michel Delpuech, a défendu les ordres donnés. Il a expliqué que les forces de l'ordre "ne pouvaient pas intervenir" pour stopper les violences en marge du défilé "sans craindre de faire des dégâts collatéraux".
"Tout l'art des +black blocs+ est de se mélanger à des gens", pour que "la police intervienne et qu'à ce moment là il y (ait) des morts et des blessés", a assuré Gérard Collomb. Il a salué le bilan humain "limité" de la manifestation (quatre blessés très légers, dont 3 manifestants et un CRS).
Des justifications que n'entend pas Philippe Martinez, qui a invité le ministre de l'Intérieur et le préfet de police de Paris à donner "d'autres explications".
Les agents de police ne sont pas à "incriminer", a-t-il déclaré, mais "ceux qui donnent des ordres, des contre-ordres, ou ceux qui ne donnent pas d'ordre du tout".
Plusieurs syndicats policiers ont mis en cause mercredi, à divers degrés, la stratégie des autorités accusées d'avoir tardé à prévenir les dégradations commises en marge du défilé syndical.
Les organisateurs du défilé de samedi, baptisée la "Fête à Macron", notamment le député La France insoumise François Ruffin, ont annoncé mercredi qu'ils prévoyaient deux services d'ordre pour cette manifestation qu'ils veulent "joyeuse et festive".

Violences du 1er-Mai: 43 gardes à vue prolongées

AFP / ALAIN JOCARDUn manifestant envoie un pavé contre des CRS, en marge du défilé syndical du 1er mai 2018, à Paris
Quarante-trois personnes soupçonnées d'avoir pris part aux violences qui ont éclaté en marge du défilé du 1er-Mai ont vu leur garde à vue prolongées mercredi soir, a annoncé le parquet de Paris.
Cette prolongation des auditions pour une durée de 24 heures concerne 43 personnes - 38 majeurs et 5 mineurs - parmi la centaine qui se trouvaient en garde en vue depuis mardi. Quarante-neuf autres personnes ont en revanche été relâchées sans être poursuivies. Par ailleurs, deux majeurs et un mineur vont être déférés dans la soirée au palais de justice de Paris avant d'être présentés jeudi matin au parquet qui leur signifiera d'éventuelles suites judiciaires.

1er-Mai: pas de "défaillance de l'Etat", possibles dissolutions de groupes (Philippe)

Edouard Philippe a assuré mercredi sur BFMTV qu'il n'y avait eu "aucune défaillance de l'Etat" dans la gestion de la manifestation du 1er Mai à Paris, marquée par des violences, et évoqué de possibles dissolutions de groupes.
"Je peux vous dire qu'en aucune façon il n'y a eu défaillance de l'Etat", a déclaré le Premier ministre depuis Bourges où il est en déplacement, dans le cadre d'une "délocalisation" de Matignon de trois jours dans le Cher.
"Ce n'est pas parce que le président de la République part en voyage officiel en Australie et en Nouvelle-Calédonie (...) qu'il n'y a pas de pilote dans l'avion. Nous sommes là, nous gérons les choses, le préfet de police prend des décisions, le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur (Gérard Collomb) est à son poste, le Premier ministre également", a assuré le chef du gouvernement.
"Je vois beaucoup plus de spécialistes de la polémique que de spécialistes du maintien de l'ordre", a attaqué M. Philippe, alors que la gestion de cette manifestation est critiquée à droite comme à gauche.
L'Etat avait mobilisé "21 forces mobiles. L'année dernière pour le 1er mai 2017, c'est 16 unités qui avaient été mobilisées pour encadrer la manifestation". Soit "25% d'unités en plus" cette année, a-t-il argumenté.
"A 15h55 les premiers évènements ont commencé. A 16h00 le préfet de police (...) a donné l'ordre d'intervenir. (...) Une charge commandée à 16h00 qui aurait été réalisée immédiatement aurait immanquablement pris en étau des gens qui n'avaient rien à faire dans ce conflit, entre les casseurs et les forces de l'ordre", a-t-il développé.
Et "aujourd'hui (...) nous aurions une polémique sur pourquoi l'Etat est intervenu dans ces conditions, pourquoi y a-t-il des blessés à déplorer, peut-être des évènements tragiques à déplorer", a-t-il fait valoir.
M. Philippe a par ailleurs indiqué qu'il "n'excluait pas" de demander la dissolution d'"associations" pour éviter de nouvelles violences. "Je ne m'interdis en rien de proposer au président de la République de le faire", a-t-il dit.
Interrogé sur la manifestation prévue samedi à l'appel du député Insoumis François Ruffin, M. Philippe a répondu: "bien entendu le préfet de police aura à sa disposition le nombre d'unités qu'il demande".
Mais "j'en appelle à la responsabilité de chacun", de "tous ceux qui détiennent une responsabilité par leur mandat, par leur fonction, (qui) doivent toujours faire attention à ce qu'ils disent".
"Je constate qu'à l'extrême droite, à l'extrême gauche, on trouve souvent des gens qui attisent, attisent la peur, la colère, parfois la provoquent", a également déclaré le Premier ministre.
copy  https://www.afp.com/fr/



Nenhum comentário:

Postar um comentário

Postagem em destaque

Ao Planalto, deputados criticam proposta de Guedes e veem drible no teto com mudança no Fundeb Governo quer que parte do aumento na participação da União no Fundeb seja destinada à transferência direta de renda para famílias pobres

Para ajudar a educação, Políticos e quem recebe salários altos irão doar 30% do soldo que recebem mensalmente, até o Governo Federal ter f...