AFP / SAM JAHAN
Mohammad Ayaz et son
fils, seuls survivants d'une famille rohingya birmane, dans un camp de
réfugiés à Ukhiya, au Bangladesh, le 24 novembre 2016
La Birmanie a entrepris une campagne de "nettoyage
ethnique" contre la minorité des musulmans rohingyas, a affirmé un
représentant de l'ONU au Bangladesh, où se sont réfugiés ces dernières
semaines des milliers de familles fuyant l'armée birmane accusée
notamment de viols.Les récits d'agressions sexuelles sont légion parmi les femmes rohingyas interrogées par l'AFP au Bangladesh.
"Lorsque l'armée a attaqué notre village, ils ont mis le feu à la plupart des maisons, tué de nombreuses personnes, dont notre père, et violé beaucoup de jeunes filles", raconte parmi elles Mosammat Habiba, 20 ans, terrée avec sa sœur dans une plantation de bananes.
Viols en réunion, tortures, meurtres et massacres: les Rohingyas qui ont franchi la frontière ont fait le récit des violences que leur font subir les soldats birmans dans l'ouest du pays.
Les récits d'agressions sexuelles sont légion parmi les femmes rohingyas interrogées par l'AFP au Bangladesh.
"Lorsque l'armée a attaqué notre village, ils ont mis le feu à la plupart des maisons, tué de nombreuses personnes, dont notre père, et violé beaucoup de jeunes filles", raconte parmi elles Mosammat Habiba, 20 ans, terrée avec sa sœur dans une plantation de bananes.
AFP / MUNIR UZ ZAMAN
Noor Sahara, une petite
fille de six ans, dont la mère a disparu et qui a traversé la frontière
avec sa voisine Roshida et son neveu Noor, le 23 novembre 2016 près d'un
camp de réfugiés à Teknaf, dans le district de Cox's Bazar
Les militaires birmans ont "emmené mes deux garçons
âgés de neuf et douze ans quand ils sont entrés dans mon village. Je ne
sais pas ce qui leur est arrivé", raconte Deen Mohammad, paysan rohingya
de 50 ans."Cinquante femmes et filles de notre village ont été torturées et violées", affirme-t-il aussi.
John McKissick, directeur du Haut Commissariat des Nations pour les réfugiés (UNHCR) dans la ville bangladaise frontalière de Cox's Bazar (sud), a estimé sur la BBC que ces actes s'apparentaient à un "nettoyage ethnique", sur la base de témoignages de réfugiés.
AFP / MUNIR UZ ZAMAN
Des gardes frontières du
Bangladesh sur les rives de la rivière Naf, près de Teknaf dans le sud
du district de Cox Bazar, le 24 novembre 2016
D'après les Nations unies, 30.000 personnes ont été
déplacées par ces violences qui ont fait des dizaines de morts depuis le
début de l'opération de l'armée birmane à la suite d'attaques de postes
de police début octobre.Ignorant les pressions de la communauté internationale l'exhortant à ouvrir sa frontière pour éviter une crise humanitaire, le Bangladesh a appelé la Birmanie à prendre des "mesures urgentes" pour que cesse l'entrée sur son territoire des Rohingyas.
"Il est très difficile pour le gouvernement bangladais de déclarer ouverte sa frontière, car ceci pourrait encourager le gouvernement birman à perpétuer les atrocités et les pousser dehors, jusqu'à atteindre son objectif final de nettoyage ethnique de la minorité musulmane de Birmanie", a expliqué M. McKissick.
Par la voix de sa porte-parole régionale Vivian Tan, le HCR s'est inquiété vendredi d'"informations très inquiétantes" collectées auprès des réfugiés et a réclamé l'ouverture aux humanitaires de la zone touchée en Etat Rakhine. Les journalistes étrangers n'y ont pas accès non plus.
AFP / MANAN VATSYAYANA
Des musulmans rohingyas
protestent contre leur persécution en Birmanie, devant l'ambassade
birmane à Kuala Lumpur, le 25 novembre 2016
Des milliers de musulmans ont manifesté vendredi dans
plusieurs pays d'Asie pour dénoncer la situation. Quelque 5.000
musulmans se sont rassemblés après la prière du vendredi à Dacca, la
capitale du Bangladesh. Ils étaient des centaines à Kuala Lumpur,
Jakarta et Bangkok.- Silence d'Aung San Suu Kyi -
La Birmanie a déjà été accusée de nettoyage ethnique contre cette minorité forte de près d'un million de personnes, mais c'était à l'époque où le pays était dirigé par d'anciens militaires. Depuis fin mars, Aung San Suu Kyi a pris les rênes du pays, après des élections historiques il y a un an.
- Silence d'Aung San Suu Kyi -
AFP / MUNIR UZ ZAMAN
Deen Mohammad et son
épouse Roshida avec leurs jeunes enfants après leur fuite du Birmanie,
le 24 novembre 2016, dans un camp de réfugiés à Teknaf
La Birmanie a déjà été accusée de nettoyage ethnique
contre cette minorité forte de près d'un million de personnes, mais
c'était à l'époque où le pays était dirigé par d'anciens militaires.
Depuis fin mars, Aung San Suu Kyi a pris les rênes du pays, après des
élections historiques il y a un an.Mais elle ne s'est quasiment pas exprimé sur le sujet, dans un pays où l'armée échappe à tout contrôle.
Le sort des Rohingyas est un dossier explosif dans ce pays d'Asie du Sud-Est. Haïs par une partie de la population, à 95% bouddhiste, ces derniers sont considérés comme des étrangers en Birmanie et sont victimes de multiples discrimination: travail forcé, extorsion, restrictions à la liberté de mouvement, absence d'accès aux soins et à l'éducation.
AFP / MUNIR UZ ZAMAN
Des gardes frontières du
Bangladesh arrêtent un birman (C) soupçonné par des réfugiés Rohingyas
d'espionner pour la Birmanie, dans un camp de Teknaf, dans le district
de Bazar de Cox, le 24 novembre 2016
En Etat Rakhine, des milliers d'entre eux vivent dans
des camps depuis des violences intercommunautaires en 2012 entre
bouddhistes et musulmans, qui avaient fait près de 200 morts.Pour fuir les persécutions et leurs conditions de vie, des milliers de Rohingyas tentent tous les ans de fuir, vers la Malaisie notamment.
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