Attentat de Magnanville: une policière et sa fille "radicalisée" parmi six nouvelles interpellations Trois jeunes jugés à huis clos pour un projet d'attentat en 2015

Attentat de Magnanville: une policière et sa fille "radicalisée" parmi six nouvelles interpellations

AFP/Archives / SYLVAIN THOMASUn officier de police tient le 20 juin 2016 à Pézénas dans l'Hérault une photographie de Jessica Schneider et Jean-Baptiste Salvaing, victimes d'un assassinat jihadiste à Magnanville, le 13 juin 2016
L'enquête sur le double meurtre jihadiste d'un policier et de sa compagne à leur domicile de Magnanville (Yvelines) en juin 2016 a connu un nouveau rebondissement lundi avec l'arrestation de six personnes, dont une policière et sa fille présentée comme radicalisée.
Ces arrestations, qui visent à établir comment le tueur Larossi Abballa a choisi ses victimes et trouvé leur adresse, relancent un dossier déjà chamboulé en décembre par la mise en examen surprise d'un possible complice du jihadiste.
Le 13 juin 2016, le commandant adjoint du commissariat des Mureaux Jean-Baptiste Salvaing, 42 ans, et sa compagne Jessica Schneider, 36 ans, agent administratif du commissariat voisin de Mantes-la-Jolie, avaient été assassinés à coups de couteaux, sous les yeux de leur fils de 3 ans et demi.
Originaire d'un quartier difficile des Mureaux, le jihadiste de 25 ans, tué dans l'assaut des forces de l'ordre, avait revendiqué son acte au nom du groupe État islamique (EI) en direct sur les réseaux sociaux.
Près de deux ans plus tard, trois femmes et trois hommes ont été placés en garde à vue lundi sur décision de la juge d'instruction, a indiqué une source judiciaire.
Parmi eux, interpellés pour la plupart aux Mureaux et dans la commune voisine de Mantes-la-Jolie, figurent une policière, ex-responsable départementale du syndicat Alliance, ainsi que sa fille, ont précisé des sources proches du dossier, confirmant une information de L'Express. Les autres personnes font partie de leur entourage.
A ce stade des investigations, les enquêteurs s'intéressent davantage à la fille, présentée comme radicalisée, qu'à sa mère, actuellement en poste au Centre de rétention administrative de Plaisir (ouest de Paris), selon l'une des sources proches du dossier.
AMAQ NEWS AGENCY/AFP/Archives / HOUne capture d'écran d'une vidéo publiée par l'agence Amaq, affiliée au groupe jihadiste Etat islamique, montre Larossi Aballa, tueur d'un couple de policiers à Magnanville, le 13 juin 2016
"Je la connais, je la vois mal tomber là-dedans, je tomberais des nues", a réagi auprès de l'AFP Frédéric Lagache, secrétaire général adjoint d'Alliance.
Selon lui, la policière avait démissionné de ses fonctions pour ne pas entacher l'image du syndicat, après la révélation en interne d'une perquisition diligentée à son domicile car elle avait hébergé une femme fichée S. (pour Sûreté de l'état), à une date non précisée.
"On n'a pas une boule de cristal pour savoir qui est fiché S dans notre entourage et comme les policiers sont sanctionnés quand ils consultent les fichiers, ce n'est pas possible de savoir", a-t-il ajouté.
- "Deuxième homme" ? -
Trois hommes sont déjà mis en examen dans cette enquête.
Les deux premiers avaient été vite identifiés. Condamnés en 2013 aux côtés d'Abballa dans une filière afghano-pakistanaise de recrutement au jihad, Charaf Din Aberouz, 31 ans, et Saad Rajraji, 28 ans, sont soupçonnés d'avoir pu apporter un soutien logistique.
Mais les enquêteurs ne retenant pas leur complicité directe dans l'attaque, ils ont finalement été relâchés sous contrôle judiciaire.
En revanche, ils pensent avoir identifié un possible "deuxième homme" en la personne de Mohamed Aberouz, 24 ans. Ce frère cadet de Charaf Din a été mis en examen le 11 décembre pour "complicité d'assassinats terroristes" et incarcéré.
Entendu une première fois en avril 2017 en garde à vue, Mohamed Aberouz, 24 ans, était ressorti libre, faute de preuves. Mais à la fin de l'été, les policiers avaient fait le rapprochement entre son profil génétique et l'ADN retrouvé "sur le repose-poignet droit de l'ordinateur" du couple.
Mohamed Aberouz, qui reconnaît son amitié avec Abballa mais clame son innocence, est devenu peu à peu aux yeux des enquêteurs le "mentor religieux" du jihadiste et le "co-auteur et inspirateur" de son acte, selon une synthèse de la Sous-direction antiterroriste (Sdat) dont l'AFP a eu connaissance.
Les policiers, citant des écoutes et de la documentation jihadiste retrouvée chez les deux amis d'enfance, estiment avoir établi qu'ils "adhéraient aux thèses de l'EI".
Mohamed Aberouz leur a assuré que le jour de l'attentat, "il n'avait quitté son domicile que pour se rendre à la mosquée aux heures de prière", en plein Ramadan.
"La preuve ADN n’est pas infaillible", estiment ses avocats Mes Vincent Brengarth et Bruno Vinay, qui ont demandé une nouvelle expertise.
Depuis 2015, la France est la cible d'une vague d'attentats jihadistes sans précédent qui a fait 245 morts et des centaines de blessés. Plusieurs attaques ont en particulier pris pour cible les forces de l'ordre.

Trois jeunes jugés à huis clos pour un projet d'attentat en 2015

AFP/Archives / LOIC VENANCETrois jeunes jugés à Paris, soupçonnés d'un projet d'attentat en 2015
Le procès de trois jeunes Français radicalisés, soupçonnés d'avoir projeté en 2015 l'attaque d'un site militaire du cap Béar (Pyrénées-Orientales), s'est ouvert lundi à huis clos devant la cour d'assises des mineurs de Paris.
Le président de la cour d'assises, uniquement composée de magistrats comme c'est la règle pour les dossiers terroristes, a annoncé que l'audience se tiendrait à huis clos, "considérant que l'absence de publicité préserve les débats" et "constitue la protection nécessaire" des mineurs.
Les trois accusés, Djebril Amara, Antoine Frèrejean et I. K, avaient respectivement 23, 19 et 17 ans à l'époque des faits visés, vivaient chez leur mère et s'étaient rencontrés sur le forum "islam" du site jeuxvideo.com en 2014. Ils avaient ensuite discuté de leurs desseins jihadistes sur les réseaux sociaux, notamment via la messagerie cryptée Telegram.
Velléités de départ en Syrie, projet d'attentat du sémaphore de Béar et de décapitation d'un officier: de lourdes charges pèsent sur ces trois jeunes Français, qui encourent jusqu'à 20 ans de réclusion criminelle.
Me Sanjay Mirabeau, un des avocats d'I. K., a demandé, en vain, la levée du huis clos, au nom de la "pédagogie" et dans "l'intérêt de la société".
La défense estime que cette affaire a été largement portée dans le débat public par le pouvoir exécutif qui avait affirmé, lors de l'arrestation des jeunes en juillet 2015, qu'"un attentat avait été déjoué". Une thèse que réfutent les accusés, qui affirment tous n'avoir jamais eu de projet abouti.
Jusqu'où leur adhésion aux thèses islamistes radicales les aurait-elle conduits? Djebril Amara, brièvement en poste au sémaphore de Béar avant d'être réformé de la marine, dépressif, a décrit aux enquêteurs comment il avait été "hypnotisé" par les jihadistes du groupe Etat islamique - "Je me lève Daesh, je mange Daesh, je vis Daesh" - avant de prendre ses distances.
Pour les enquêteurs, le projet d'attentat contre des militaires était né de l'échec du plan initial qui était de gagner la Syrie. Le plus jeune des accusés avait été signalé par sa mère qui avait sollicité une mesure d'interdiction de sortie du territoire en novembre 2014. Deux rencontres - les deux seules - ont lieu ce mois de janvier: Djebril Amara retrouve Antoine Frèrejean à Lyon, puis I. K. dans le Nord.
Lors des perquisitions, les enquêteurs avaient retrouvé des caméras, des manuels en ligne de confection d'explosifs et un guide pour les aspirants au jihad syrien, mais ni armes à feu ni explosifs.
Le verdict est attendu vendredi.
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