Route du Rhum: sprint final et duel grandiose entre Gabart et Joyon
AFP/Archives / LOIC VENANCELe skipper français Françis Joyon (Ultim IDEC Sport) au départ de la Route du Rhum, à Saint-Malo, le 4 novembre 2018
Et si Francis Joyon remportait la Route du Rhum ? Encore chimérique il y a 24 heures, une victoire est désormais possible pour le vétéran français qui fond sur le jeune leader François Gabart à quelques heures de l'arrivée de la prestigieuse transatlantique, prévue dimanche soir à Pointe-à-Pitre.
Les Antilles en ligne de mire, Joyon (Idec Sport) vole sur l'Atlantique, à plus de 31 noeuds de moyenne sur ces trois dernières heures. Si bien qu'au dernier pointage à 12h00, Gabart (Macif) n'avait plus que 27 milles marins (50 kilomètres) d'avance sur le vétéran de 62 ans. L'écart était encore samedi soir de 105 milles...
Car si Joyon sprinte déjà, Gabart avance +seulement+ à 19 noeuds de moyenne ces trois dernières heures. A moins de 200 milles (environ 370 km) du but, la victoire n'est plus du tout acquise pour le benjamin (35 ans) de la catégorie des bateaux les plus puissants, les Ultimes, ces maxi-trimarans de 32 m de long pour 23 m de large.
Que ce soit Joyon, pour sa septième participation, ou Gabart, sacré il y a quatre ans dans la catégorie Imoca, le vainqueur est attendu vers 22h00 heures locales, soit 3h00 lundi matin en métropole, selon les dernières estimations.
Dans l'équipe de Gabart, les projections donnent un passage de ligne vers 18h00-19h00 locales (23h00-24h00 en métropole).
- 'Du piment jusqu'au bout' -
AFP/Archives / LOIC VENANCELe skipper français François Gabart (Macif) au départ de la Route du Rhum, à Saint-Malo, le 4 novembre 2018
"Ca promet un finish assez palpitant, un tour de Guadeloupe cote-à-cote ou, en tout cas, pas très loin l'un de l'autre, ça peut être un scenario et je me prépare à ça", a dit Gabart lors d'une vacation dimanche matin avec le PC course.
"Et je me prépare pour être performant si on est côte à côte sur le tour de la Guadeloupe, ce n'est jamais simple surtout avec nos bateaux et avec le parcours imposé, très proche de la terre. C'est loin d'être simple, l'histoire, et ça risque de mettre du piment jusqu'au bout", a relevé Gabart.
Partis le dimanche 4 novembre à 14h02 précisément, les deux solitaires pourraient battre le record établi il y a quatre ans par Loïck Peyron (Banque Populaire VII) en 7 jours et 15 heures mais à 2, 3 heures près.
Pour cela, le vainqueur doit couper la ligne avant 00h08 heures locales (05h08 en métropole).
Mais les deux marins le savent bien: tout se jouera à l'arrivée, périlleuse et "traditionnellement très tactique" se rappelait samedi le chevronné Joyon, détenteur du record du tour du monde en équipage (40 j 23 h).
- Monstres à 3 coques -
AFP/Archives / Fred TANNEAULe skipper français Françis Joyon (Idec Sport) au large du Cap Frehel, après le départ de la Route du Rhum, le 4 novembre 2018
Après avoir atteint la Tête à l'Anglais, au nord de la Guadeloupe, les deux navigateurs devront contourner l'île. Et là, "on peut perdre plusieurs heures complètement arrêté. J'ai connu ça en bien et en mal. En 2014, avec Yann Eliès, j'ai pu le passer mais, lors de l'autre édition, j'étais resté collé complètement", s'est souvenu Joyon.
Devant lui, Gabart (Macif) sent la tempête Joyon souffler dans son dos: "C'est vrai que mon avance, avec des bateaux qui marchent à 30 noeuds, ce n'est pas grand-chose. Le fait que Francis soit juste là, forcément, ça me pousse", avait déclaré Gabart lors d'une précédente vacation samedi, avant la folle remontée de cette nuit.
Depuis le départ de Saint-Malo, Joyon suit la trace de Gabart, à portée mais avec un écart qui ne cessait d'augmenter depuis le premier jour... avant donc de diminuer de manière spectaculaire.
Ce sont les deux derniers Ultimes encore en lutte pour la victoire, après les avaries qui ont frappé Sébastien Josse (Edmond de Rothschild), Thomas Coville (Sodebo) - reparti dimanche après 6 jours de réparation - et Armel Le Cléac'h (Banque populaire IX).
Loin derrière les monstres à trois coques, en plein coeur de l'Atlantique, la catégorie Imoca (monocoques de 18 m) est pour le moment dominée par Alex Thomson (Hugo Boss) qui, pour sa première participation, pourrait succéder à Gabart.
Dans cette catégorie-phare du célèbre Vendée Globe, le Gallois possède 89 milles d'avance sur le Français Paul Meilhat (SMA). Troisième, Vincent Riou (PRB) est une vingtaine de milles encore derrière. Le premier Imoca est attendu vendredi.
Kalachnikovs et tirage au sort: élections séparatistes en Ukraine
AFP / ALEKSEY FILIPPOVDes femmes mettent un bulletin dans l'urne dans un bureau de vote à Donetsk, région séparatiste d'Ukraine, le 11 novembre 2018
Surveillés par des militaires armés de kalachnikovs et récompensés par des tickets de loterie, les habitants des territoires séparatistes prorusses de l'Est de Ukraine votaient dimanche pour des élections locales dénoncés comme illégitimes par Kiev et les Occidentaux.
Ces scrutins visent à élire des "présidents" et des "députés" pour les deux "républiques populaires" autoproclamées par les rebelles à Donetsk (DNR) et à Lougansk (LNR), qui échappent depuis quatre ans au contrôle de Kiev.
Ils ancrent la séparation des territoires rebelles du reste du pays et entendent légitimer leurs nouveaux dirigeants alors que le processus de paix est au point mort et que des heurts alourdissent régulièrement le bilan de ce conflit estimé par l'ONU à plus de 10.000 morts.
"Nous votons pour notre avenir", a déclaré après avoir déposé un bulletin dans l'urne à Donetsk, l'une des deux "capitales" séparatistes, Denis Pouchiline, chef par intérim de la DNR, selon l'agence de presse séparatiste DAN.
Près de plusieurs bureaux de vote à Donetsk, des militaires cagoulés et armés de fusils d'assaut étaient postés, a constaté l'AFP.
Les bureaux de votes sont ouverts de 05H00 GMT à 17H00 GMT. A 11H00 GMT, la participation avait atteint 66% dans la "république" de Donetsk et 56% dans celle de Lougansk, selon leurs autorités respectives.
Interrogée par l'AFP à plusieurs reprises ces derniers jours, la Commission électorale de Donetsk n'a pas indiqué le nombre d'électeurs dans sa "république".
- "Mitraillettes russes" -
L'organisation de ces scrutins a déclenché de vives protestations de Kiev et des Occidentaux, qui y voient la main de Moscou et les jugent contraires aux accords de paix de Minsk.
"Elles sont organisées sous la pointe des mitraillettes russes dans un territoire occupé" par la Russie, a lancé samedi soir le président ukrainien Petro Porochenko, Kiev appelant à de nouvelles sanctions occidentales contre Moscou.
AFP / ALEKSEY FILIPPOVUn bureau de vote de la région séparatiste de Donetsk dans l'est de l'Ukraine le 11 novembre 2018
Bruxelles a dénoncé samedi ces scrutins "illégaux et illégitimes", tandis que Washington les a qualifiées de "moquerie".
La Russie et l'Ukraine sont à couteaux tirés depuis l'arrivée au pouvoir à Kiev en 2014 de pro-occidentaux dans la foulée du soulèvement du Maïdan, suivie de l'annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée et du conflit avec les séparatistes dans l'Est.
Kiev et l'Occident accusent Moscou de soutenir militairement les séparatistes, ce que la Russie dément malgré de nombreuses preuves.
Les accords de paix de Minsk signés en février 2015 ont permis de réduire considérablement les affrontements, mais des flambées de violences continuent d'éclater périodiquement le long de la ligne de front, où quatre soldats ukrainiens ont été tués samedi.
Moscou assure que ces élections n'ont rien à voir avec le processus de Minsk et visent surtout à désigner des chefs pour ces territoires dirigés depuis des mois par des leaders par intérim, qui devraient voir leur autorité confortée avec le vote.
A Donetsk, M. Pouchiline, 37 ans, un ex-négociateur politique avec Kiev, a été nommé pour succéder à Alexandre Zakhartchenko, ancien combattant tué en août dans un attentat.
AFP / ALEKSEY FILIPPOVUne femme met son bulletin dans l'urne dans un bureau de vote de la région séparatiste de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, le 11 novembre 2018
A Lougansk, Léonid Pasetchnik, 48 ans, ex-responsable régional des services de sécurité ukrainiens, a remplacé Igor Plotnitski, destitué en novembre 2017.
Plusieurs candidats sont en lice dans les deux républiques autoproclamées, mais personne ne doute de la victoire des dirigeants actuels, qui ont tous deux promis de renforcer les liens avec Moscou.
- "Pour la paix" -
"Ce serait bien qu'ont devienne partie intégrante de la Russie, comme la Crimée", a déclaré à l'AFP Lioudmila Charakhina, 60 ans, dans un bureau de vote mis en place dans une école en périphérie de Donetsk, près de la ligne de front.
"Il est essentiel pour nous que le nouveau président aspire à la paix", espère pour sa part Vladimir, un mineur de 52 ans dont l'immeuble a été ruiné par un bombardement.
Pour un autre Vladimir, courtier en douane, le vote "n'a aucun sens". "On votera à ma place, et cette voix ira selon toute vraisemblance pour Pouchiline car la Russie l'a déjà choisi", dit cet homme de 36 ans.
Pour attirer les électeurs pour ce scrutin, chaque personne ayant voté à Donetsk obtenait un "ticket" gratuit pour un tirage au sort dont chaque participant gagne un prix -- un billet de théâtre ou de concert.
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