Voitures-radar privées: lancement lundi, dans l'Eure
AFP/Archives / CHARLY TRIBALLEAULe délégué interministériel à la Sécurité routière Emmanuel Barbe présente une voiture-radar en février à Evreux
Les premières voitures privées équipées de radars vont commencer lundi dans l'Eure à flasher les automobilistes en excès de vitesse, un dispositif contesté par certaines associations, qui sera étendu à toute la France métropolitaine d'ici à 2020, a annoncé vendredi la Sécurité routière.
"Le système va commencer à fonctionner lundi sur les routes de l'Eure avec cinq véhicules qui vont commencer à flasher", a expliqué Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière lors d'une conférence de presse à la préfecture à Évreux.
Il sera progressivement étendu à la Normandie avec 26 véhicules. L'objectif est que ces véhicules soient "opérationnels à l'été" pour la région, a précisé la délégation interministérielle, interrogée par un correspondant de l'AFP.
A partir de 2019 et jusqu'en 2020, le dispositif sera déployé sur toute la France métropolitaine, avec "l'objectif d'avoir 383 véhicules opérationnels", selon la même source. Actuellement affectées aux gendarmes et aux policiers, ces voitures vont progressivement être transférées au privé, même si elles resteront propriété de l’État.
L'idée est "d'augmenter la capacité de flasher", a précisé M. Barbe. L'objectif assigné aux sociétés privées sera en effet d'opérer 08H00 par jour, tous les jours, y compris les jours fériés et la nuit, alors que le temps d'utilisation quotidien de ces véhicules est aujourd'hui de 01H30, selon la délégation.
Mais il n'y aura "pas de rétribution au nombre de flashs", a assuré M. Barbe. "On rémunère la société uniquement pour conduire sur les itinéraires prévus par l’État. La rémunération est fondée uniquement sur le nombre de kilomètres à parcourir sur un mois donné", a souligné M. Barbe.
Si la société effectue plus d'heures que demandé, elle "devra payer une lourde pénalité", précise l'Etat dans un communiqué.
"L'objectif n'est pas de gagner de l'argent", a assuré M. Barbe.
Le marché normand a été attribué à la société Mobiom sélectionnée parmi 21 offres pour faire conduire des voitures-radar dans la région. Il s'agit d'une filiale de l'entreprise Challancin (propreté, sécurité, services à la personne) qui a réalisé 182 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2017 et compte 7.000 collaborateurs.
Les voitures-radar lancées dans l'Eure sont des Peugeot 308 mais celles qui circuleront lorsque le dispositif sera étendu seront de différents types, selon la Sécurité routière.
Le système est expérimenté depuis début 2017 dans l'Eure mais les voitures radars n'y circulaient jusqu'à présent qu'à blanc, sans flasher. Près de 50.000 km ont été parcourus lors de ces essais soit 900 heures de "roulage", selon l'Etat.
En septembre la Sécurité routière avait annoncé les premières contraventions par voitures-radar privées pour fin 2017 mais ce lancement a dû être repoussé à la suite de "problèmes techniques", a indiqué M. Barbe au correspondant de l'AFP, sans plus de précisions.
Les véhicules radars confiés au privé sont équipés de caméras posées sur les plages avant et arrière qui permettent de détecter automatiquement la vitesse maximum autorisée. Ils ne circuleront en effet qu'avec leur chauffeur à bord, alors qu'actuellement un fonctionnaire conduit tandis que l'autre relève la vitesse maximum autorisée.
L'annonce de cette externalisation avait fait l'objet de vives critiques, notamment par l'association 40 millions d'automobilistes qui a depuis déposé un recours contre les radars embarqués privés.
Le Conseil d'Etat a confirmé vendredi à l'AFP le dépôt de ce recours dont la date d'audience n'est pas encore fixée. L'association estime que cette "privatisation des radars embarqués" n'a "d'autre but que de générer d'importants revenus pour l'Etat".
La Ligue de défense des conducteurs de son côté affiche plus de 427.000 signatures à sa pétition contre cette externalisation.
NDDL: les occupants font un premier pas vers une éventuelle régularisation
AFP / JEAN-FRANCOIS MONIERLe ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot(D) et la préfète des Pays de la Loire, Nicole Klein, le 18 avril 2018 à Nantes
Pour la première fois depuis le début de l'opération d'expulsion de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) les occupants ont effectué un premier pas vers une éventuelle régularisation, en déposant vendredi 40 dossiers en préfecture, à Nantes, dont 28 purement agricoles.
"Nous voulons stopper l'escalade de la tension sur la zone et obtenir enfin le temps nécessaire au dialogue et à la construction du projet que nous défendons", a déclaré l'un des huit représentants de la délégation d'opposants à l'ex-projet d'aéroport, à l'issue d'une réunion technique de plus de deux heures à la préfecture, uniquement consacrée aux futurs projets agricoles.
Parmi les 40 projets nominatifs, certains sont individuels et certains collectifs, a précisé la délégation, qui a pris "collectivement", jeudi soir, la décision de ce "geste très concret".
AFP / JEAN-FRANCOIS MONIERUne délégation d'occupants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes après des discussions à la préfecture de Nantes, le 18 avril 2018
"Face à l'injonction, on n'a pas eu le choix" de déposer ces dossiers "pour sauver un minimum ce qui se passe" sur la ZAD, a confié Cyril Bouligand, membre de Copain 44, collectif d'organisations agricoles.
Le gouvernement avait en effet donné aux zadistes jusqu'à lundi soir pour se régulariser, sous peine de nouvelles expulsions, après la destruction la semaine dernière de 29 squats sur les quelque 97 recensés, lors d'une opération qui a donné lieu à de nombreux heurts entre opposants et forces de l'ordre, et fait de nombreux blessés de part et d'autre.
La préfecture leur demandait de remplir des formulaires individuels devant comporter leur nom et les grandes lignes de leur projet agricole ou para-agricole, un préalable à l'éventuelle signature par l'État de baux précaires.
"Ils ont fait un gros travail, il faut le reconnaître et ils ont amené une vingtaine de projets nominatifs, donc le nom, une adresse, un projet qu'on va bien sûr examiner de près d'ici lundi soir", a salué la préfète des Pays de la Loire, Nicole Klein, lors d'une déclaration à la presse.
"Ils ont répondu à cette injonction, que Nicolas Hulot avait réaffirmée fortement mercredi. Ils ont entendu. Je me suis dit qu'ils auraient pu le faire bien avant", a-t-elle ajouté.
Outre le ministre de la Transition écologique, plusieurs associations ou collectifs qui étaient opposés au projet d'aéroport avaient pressé les occupants à "saisir la main tendue" par le gouvernement.
- "Extrême vigilance" -
Les occupants ont déposé "28 projets agricoles", ainsi que des projets artisanaux et de distribution, soit une quarantaine au total, a confirmé la représentante de l'État.
"Il faut regarder de près, expertiser ces projets. Il y en a sept qui nous paraissent sans problème, 18 qui nous paraissent pas loin de l'aboutissement, quelques autres qui nous paraissent poser problème", a estimé Mme Klein.
Les formulaires individuels ne créent "aucun droit", a rappelé la préfète. "On va voir assez rapidement si ça tient la route".
Les dossiers déposés représentent la "quasi-totalité" des lieux et activités de la zone, selon la délégation et la préfète. Les zadistes n'ayant pas encore répondu à la demande de l'État ont jusqu'à "lundi soir à minuit" pour le faire.
Éludant la question d'éventuelles nouvelles expulsions, la préfète a répondu: "Ce n'est pas moi qui décide évidemment, c'est une décision du gouvernement".
"La pression policière et les ultimatums gouvernementaux doivent cesser", ont exhorté de leur côté les occupants. "Si malgré nos gestes d'apaisement et de dialogue, les expulsions devaient reprendre, nous serons prêts à réagir tous ensemble", ont-ils averti, en appelant leurs soutiens à une "extrême vigilance".
Le Premier ministre Edouard Philippe avait réitéré jeudi l'intention du gouvernement de "mettre un terme à l'occupation illégale" des parcelles de la zone de Notre-Dame-des-Landes, "avec une immense détermination tranquille".
Les gendarmes mobiles resteront sur le site pour poursuivre les opérations de déblaiement et "assurer la circulation sur la route", a indiqué Nicole Klein.
Seuls 270 hectares de terres doivent être attribués par l'État, sur les 1.650 ha au total du site (dont environ 1.250 ha de terres agricoles).
La préfète doit signer mardi des conventions d'occupation précaires avec les quatre agriculteurs historiques qui avaient refusé de céder leurs biens au concessionnaire du projet d'aéroport, et qui exploitent environ 310 hectares.
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