Attentat en France: hommage unanime au gendarme "tombé en héros" Arnaud Beltrame: le gendarme "héros", né pour "défendre la patrie"

Attentat en France: hommage unanime au gendarme "tombé en héros"

AFP / PASCAL PAVANIRecueillement devant la gendarmerie nationale à Carcassonne le 24 mars 2018 au lendemain de l'attaque qui a tué 4 personnes dont un lieutenant colonel
La mort en "héros" de l'officier de gendarmerie Arnaud Beltrame, tué avec trois autres personnes par un jihadiste, suscitait samedi une vive émotion en France, tandis que l'enquête cherchait à cerner les raisons du passage à l'acte de l'assaillant.
Radouane Lakdim, un Français d'origine marocaine de 25 ans, s'était présenté vendredi comme "un soldat" du groupe jihadiste Etat islamique (EI), qui a peu après revendiqué les attaques.
GENDARMERIE NATIONALE/AFP / HOPhoto fournie par la gendarmerie nationale, prise en 2018 du lieutenant-colonel Arnaud Beltrame tué lors de l'attaque dans le Super U
A son domicile de Carcassonne (sud), les enquêteurs ont découvert des "notes faisant allusion à l'Etat islamique" et s'apparentant à un testament, selon des sources concordantes. Parallèlement, deux personnes ont été placées en garde à vue: un jeune de 17 ans présenté comme un ami de Radouane Lakdim, et sa compagne.
Le tueur, qui était armé d'un pistolet, d'un couteau et d'engins explosifs artisanaux selon une source proche de l'enquête, a été abattu par les forces de l'ordre après une équipée meurtrière entre Carcassonne et un supermarché de Trèbes, une petite commune toute proche où il a pris plusieurs personnes en otage.
Lors de cette prise d'otages, un lieutenant-colonel de 45 ans s'est livré à la place d'une femme que l'assaillant avait pris comme "bouclier", a rapporté samedi une source proche du dossier.
AFP / Valentina BRESCHIPrise d'otages dans l'Aude
Grièvement blessé par l'assaillant, Arnaud Beltrame a succombé samedi à ses blessures et sa mort suscitait émotion et hommages. Il est "tombé en héros" et mérite "respect et admiration", a déclaré le président Emmanuel Macron, qui devait réunir à partir de 16H30 GMT un Conseil restreint de défense à l'Elysée.
La grande mosquée de Paris, à l'unisson des représentants musulmans, a salué son "courage" et "son engagement".
Il "savait certainement qu'il n'avait pratiquement aucune chance" et "il n'a pas hésité une seconde", a souligné son frère Cédric Beltrame sur RTL. Marié sans enfants, Arnaud Beltrame devait se marier religieusement cette année.
- 'Merci' -
Les drapeaux et étendards de la gendarmerie étaient en berne samedi. Et les habitants de la région affluaient pour déposer fleurs ou bouquets devant le Super U de Trèbes, fermé, et la caserne de gendarmerie de Carcassonne.
-/AFP / HandoutRadouane Lakdim, sur un document non daté et non situé obtenu le 23 mars 2018
Arrivée avec un bouquet de roses blanches portant l'inscription "Merci", une habitante, Marie-Claire Castel, a appelé à un "hommage national". "C'est un héros (...) il a sauvé des vies", a-t-elle confié, très émue.
A Trèbes, les habitants exprimaient leur choc et leur désarroi: "On se disait que ça n'arrive que dans les grandes villes", confessait la voix chevrotante Khadija, 52 ans.
Trois personnes ont aussi été blessées, dont l'une était samedi entre la vie et la mort.
Engagée dans la coalition militaire intervenant en Syrie et en Irak contre l'EI, la France vit sous la menace terroriste depuis la vague d'attentats jihadistes sans précédent qui ont fait 245 morts depuis 2015.
AFP / Paul DEFOSSEUXAttentats meurtriers en France
"La chute du Califat (de l'EI, ndlr) n'a pas changé la donne. C'est ce que nous craignions", a souligné dans Le Figaro l'ancien patron de l'unité d'intervention de la gendarmerie, Frédéric Gallois.
Les enquêteurs tentent de comprendre les raisons du passage à l'acte de Radouane Lakdim, alors qu'il ne semblait plus être une menace aux yeux des autorités.
"Nous avions suivi" Radouane Lakdim "et nous pensions qu'il n'y avait pas de radicalisation", mais "il est passé à l'acte brusquement", a concédé le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb.
- Aucun signe précurseur -
Né au Maroc le 11 avril 1992, naturalisé Français en 2004, Ladkim avait été surveillé par les services de renseignements et fiché "S" (pour sûreté de l'Etat) "en raison de ses liens avec la mouvance salafiste", a précisé le procureur du parquet de Paris François Molins. Selon une source proche du dossier, il ne s'est jamais rendu en Syrie.
En août 2016, il a fait un mois de prison après des condamnations pour "port d'arme prohibé", "usage de stupéfiants" et "refus d'obtempérer".
AFP / ERIC CABANISLe hall de la mairie de Trèbes, le 24 mars 2018 où un soutien psychologique est proposé au lendemain de l'attaque qui a fait quatre morts 
En 2016 et 2017, il a de nouveau été suivi par les services de renseignements, qui n'ont décelé aucun "signe précurseur pouvant laisser présager un passage à l'acte terroriste", selon M. Molins.
Vendredi, il a notamment demandé "la libération de frères" dont, selon une source proche du dossier, celle de Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des attentats du 13 novembre 2015 (130 morts), emprisonné à Paris.
Radouane Lakdim entame son équipée meurtrière peu après 10H00 vendredi en volant une voiture à Carcassonne, dont il tue le passager et blesse grièvement le conducteur. Il tire ensuite sur quatre policiers, blessant l'un à l'épaule, avant de prendre la fuite.
Vers 11H15, il entre dans le supermarché Super U de Trèbes et tue un employé et un client.
"J'ai vu un individu très excité qui avait une arme de poing, un couteau et qui criait Allah Akbar", a raconté à l'AFP Christian Guibbert, ex-policier, qui faisait ses courses. "On a fait sortir des collègues et des clients par la porte de secours à l'arrière", a confirmé Jacky, collègue de travail d'une des victimes à la boucherie du supermarché. "Il a été tué d'une balle dans la tête à bout portant", a-t-il ajouté.
Vers 14H20, Redouane Lakdim, seul avec l'officier de gendarmerie retenu en otage, ouvre le feu sur le militaire, déclenchant l'assaut des forces de l'ordre, selon le récit du procureur Molins.

Arnaud Beltrame: le gendarme "héros", né pour "défendre la patrie"

Un "héros" qui "se bat jusqu'au bout" et mesurait certainement la portée fatale de son geste: Arnaud Beltrame, le lieutenant-colonel de gendarmerie décédé après s'être substitué à une otage du tueur jihadiste de l'Aude, forçait samedi l'admiration de la France.
"En donnant sa vie pour mettre un terme à l’équipée meurtrière d’un terroriste djihadiste, il est tombé en héros", a souligné le président Emmanuel Macron, dans l'un des nombreux hommages rendus au défunt.
Pour sa famille, l'acte de bravoure de Beltrame était toutefois une évidence, vu les convictions chevillées au corps de l'officier.
"Il me dirait: +je fais mon travail maman, c'est tout+", a confié sa mère vendredi soir au micro de la radio RTL.
"Ça ne m'étonne pas de lui (...) Il a toujours été comme ça, c'est quelqu'un qui, depuis qu'il est né, fait tout pour la patrie (...). Pour lui, c'est sa raison de vivre, défendre la patrie. C'est Arnaud ça, voilà, défendre les autres", a-t-elle ajouté.
Peu après la prise d'otages de Radouane Lakdim dans le Super U de Trèbes vendredi, Beltrame s'était livré à la place d'une personne retenue. Et avait laissé son téléphone ouvert sur une table, permettant aux autorités d'entendre ce qu'il se passait à l'intérieur du supermarché et de déclencher l'assaut après les coups de feu de l'assaillant sur l'officier.
"Il est parti en héros" mais il "savait certainement qu'il n'avait pratiquement aucune chance" et "il n'a pas hésité une seconde", a souligné de son côté samedi matin son frère Cédric Beltrame, sur RTL.
Grièvement blessé, l'officier, dont la famille est originaire du Morbihan, a succombé à ses blessures à l'aube.
- Un gendarme qui "n'abandonne jamais" -
Agé de 45 ans, Arnaud Beltrame, yeux clairs et élancé, était sorti major de l’Ecole militaire interarmes de Saint-Cyr Coëtquidan en 1999, où ses supérieurs avaient décelé un militaire "qui se bat jusqu'au bout et n'abandonne jamais", selon l'Elysée.
Il était sorti également major de l'école des officiers de la gendarmerie en 2001 avant d'être retenu en 2003 avec six autres gendarmes sur 80 candidats pour intégrer le GSIGN (actuel GIGN).
GENDARMERIE NATIONALE/AFP / HOPhoto prise en 2018 fournie par la gendarmerie nationale, de l'officier gendarme Arnaud Beltrame mort le 24 mars 2018 dans le cadre des attaques de Carcassonne et Trèbes
Déployé en Irak, commandant de compagnie au sein de la Garde Républicaine et affecté pendant quatre ans à la sécurité de l'Elysée, l'officier avait également été commandant de la compagnie d'Avranches (Manche) jusqu'en 2014, avant de devenir conseiller auprès du secrétaire général du ministère de l’Écologie.
Marié sans enfants, Arnaud Beltrame, qui devait se marier religieusement cette année dans l'église de la cité médiévale de Carcassonne, venait d'arriver l'an dernier dans la préfecture de l'Aude comme officier adjoint du groupement de gendarmerie départemental.
Et devant la caserne samedi, où étaient postés deux gendarmes en faction, les habitants de Carcassonne et des environs affluaient malgré la pluie et déposaient des dizaines de bouquets de fleurs en hommage au gendarme.
Sur ces bouquets, des cartes de condoléances ou des lettres manuscrites comme celle de la petite Lilou disant: "A l'école, nous avons eu très peur (...) Vous êtes très courageux".
"On est un peu abasourdis, c'est notre petite façon à nous de dire qu'on pense à eux. On sait qu'il y avait des fichés S (à Carcassonne). Cela n'arrive pas que dans les grandes villes, c'est le sentiment de tout le monde ce matin, on est à l'abri nulle part", a déclaré Roselyne Gazel.
Arrivée avec un bouquet de roses blanches, portant l'inscription "Merci", Marie-Claire Castel, habitante de Montlegun, village situé à côté de Trèbes, appelle elle à un "hommage national" pour Beltrame.
"C'est un héros, j'ai pas dormi de la nuit, j'ai beaucoup prié en pensant qu'il y aurait un miracle, qu'on le sauverait. Il a sauvé des vies", a-t-elle déclaré, très émue.
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