Manifestations parisiennes: les médias adoptent leur propre système de comptage Mayotte à l'origine d'un nouveau bras de fer entre les Comores et la France

Manifestations parisiennes: les médias adoptent leur propre système de comptage

AFP / PASCAL PAVANIDans la manifestation contre les réformes du gouvernement à Toulouse le 22 mars 2018
Des capteurs paramétrés et des comptages manuels: une vingtaine de grands médias, dont l'AFP, ont adopté jeudi leur propre méthode de comptage des participants avec un cabinet spécialisé, pour les deux manifestations parisiennes des cheminots et des fonctionnaires.
Le collectif de médias, parmi lesquels l'AFP, France Inter, Europe1, Franceinfo, RMC, BFMTV, France Culture, CNews, France 2, Mediapart, Le Figaro, Le Parisien, Libération, La Croix et la presse régionale et départementale représentée par l'Union de la presse en région (UPREG), s'est associé au cabinet d'études spécialisé dans le comptage du public, Occurrence.
Il s'agit de "mettre en place un mode de comptage indépendant lors de grandes manifestations à Paris ou en région afin d'être le plus proche possible de la réalité", expliquait l'AFP mardi dans un communiqué.
Le cabinet Occurrence a effectué un comptage avec des capteurs placés en hauteur, le 4e étage d'un hôtel rue de Lyon, par exemple. "Notre capteur va prendre une image qu’il renvoie sur l’ordinateur", explique à l'AFP Jocelyn Munoz, chargé de mission chez Occurrence.
Sur cette image, "nous avons la chaussée avec le trottoir et donc on comptabilise toutes les personnes qui vont passer dans ce sens, donc du haut de l’écran vers le bas de l’écran, qui sont dans le sens de la manifestation", explique-t-il.
En parallèle, sont effectués des "micro-comptages humains". La manifestation est filmée pendant 20 à 30 secondes à différents intervalles et différentes "intensités". Les manifestants sont recomptés humainement sur ces extraits vidéo pour ajuster le décompte fait par les capteurs, et déterminer une marge d’erreur.
"L’idée c’est vraiment de détecter le premier cortège de la manifestation pour refaire un micro comptage à la main, et pour calculer sur 30 sec quelle est la marge d’erreur entre ce qu’a calculé le capteur et la réalité", selon M. Munoz.
Selon ce comptage, Occurrence a dénombré 47.800 manifestants au total dans les deux cortèges des fonctionnaires et des cheminots à Paris.
Police
Des fonctionnaires de police établissent des points d'observation avec un ou deux hommes en charge du comptage et une caméra en hauteur qui permet d'avoir vue sur la largeur des rangs des manifestants et de tenir compte de ceux qui marchent sur les trottoirs. Les fonctionnaires chargés du comptage ont une formation de six mois et sont équipés d'un compteur manuel. A la fin de la manifestation, ils confrontent leurs chiffres. Une vérification peut être effectuée le lendemain avec un visionnage de l'ensemble des vidéosurveillances.
Jeudi, pour les deux manifestations parisiennes, la préfecture de police a comptabilisé 49.000 personnes.
Syndicats
"Des compteurs sont détachés dans chaque manifestation, qui se mettent sur des points de passage précis", a expliqué à l'AFP la CGT. "Ils appellent la centrale, qui compile et croise les chiffres, qui remontent de toutes les manifestations", ajoute-t-on. "Les compteurs ne sont pas spécialement formés", précise le syndicat.
La CGT a donné jeudi une première estimation de 65.000 personnes ayant participé aux deux manifestations.

Mayotte à l'origine d'un nouveau bras de fer entre les Comores et la France

AFP / IBRAHIM YOUSSOUFLe port de Mutsamudu, sur l'île comorienne d'Anjouan, le 21 mars 2018
Les tensions sont reparties de plus belle jeudi entre les Comores et la France, après la décision du gouvernement de Moroni de refuser d'accueillir une centaine de ses citoyens expulsés à ses yeux illégalement de l'île française voisine de Mayotte.
Le Premier ministre Edouard Philippe a demandé une action "ferme et déterminée" vis-à-vis du gouvernement comorien.
De son côté, la ministre des Outre-mer Annick Girardin a annoncé la nomination la semaine prochaine d'un "délégué du gouvernement" pour oeuvrer à de nouvelles mesures en faveur de Mayotte, en plus des dispositions d'urgence déjà annoncées par l'exécutif.
"Le Premier ministre écrira dans les heures qui viennent à l'ensemble des élus de Mayotte pour réaffirmer la position du gouvernement. Cette position, c'est réaffirmer toutes les mesures d'urgence qui ont été annoncées lors de ma visite à Mayotte au début du mois" et de "demander à nouveau et faire en sorte que la sécurité soit la plus complète, totale, sur le territoire", a déclaré Mme Girardin.
Mayotte est paralysée depuis un mois par un mouvement de contestation sociale largement nourri par l'immigration clandestine récurrente en provenance des Comores, où le revenu moyen par habitant est treize fois inférieur à celui du département français.
Selon des statistiques officielles françaises, les natifs de l'archipel représentaient en 2015 42% de la population mahoraise, qui les accuse de tous les maux.
Pour tenter de faire baisser la pression sociale, la préfecture de Mayotte a procédé depuis le début de la semaine à plusieurs centaines d'expulsions de personnes en situation irrégulière en direction des Comores.
Moroni a réagi en refoulant mercredi soir un bateau chargé de 96 d'entre eux, a constaté l'AFP.
Le Gombessa a été bloqué pendant deux heures devant le port de Mutsamudu, la capitale de l'île comorienne d'Anjouan, avant d'être contraint à faire demi-tour.
Les autorités locales lui ont refusé d'accoster sur ordre du gouvernement, qui a publié mercredi une circulaire interdisant le retour sur son territoire des expulsés de Mayotte.
"Aujourd'hui notre position est claire, plus d'expulsions", a confirmé jeudi à l'AFP le ministre comorien des Sports Mahamoud Hafi.
- Manifestation -
Selon des sources proches de la capitainerie de Mutsamudu interrogées par l'AFP, près de 600 personnes ont été expulsées de Mayotte ces dix derniers jours.
Chaque année, quelque 20.000 personnes sont renvoyées de Mayotte vers l'archipel comorien.
Les clandestins refoulés à Anjouan ont été débarqués au port de Dzaoudzi, à Mayotte, et vont être hébergés dans un gymnase réquisitionné par l'Etat dans la commune voisine de Pamandzi. Mais 100 à 200 habitants ont manifesté jeudi devant le bâtiment pour refuser leur venue, selon plusieurs sources.
Dans une motion que l'AFP a pu consulter, les élus disent "ne pas être favorables à l'accueil" de ces expulsés et redouter "des affrontements entre la population et les forces de l'ordre".
Les flux migratoires entre les Comores et Mayotte suscitent des crises entre Moroni et Paris depuis de nombreuses années.
- 'Situation ingérable' -
Les Comores, composées de quatre îles (Grande-Comore, Anjouan, Mohéli et Mayotte), ont proclamé leur indépendance de Paris en 1975 mais celle de Mayotte a alors décidé de rester dans le giron de la France.
Depuis, Moroni revendique la souveraineté sur ce département français et s'oppose aux expulsions de ses ressortissants.
"L'Etat des Comores n'a jamais accepté que Mayotte n'en fasse pas partie", a expliqué à l'AFP Gérard-François Dumont, professeur à l'université de la Sorbonne.
"Le discours de tous les dirigeants des Comores a toujours été de dire : +Les Comoriens qui partent à Mayotte vont dans un territoire qui fait partie des Comores+", a-t-il ajouté, "ce qui rend la situation ingérable dans la mesure où cela se traduit par une croissance démographique phénoménale".
Le gouvernement de Moroni a déjà refusé par le passé d'accueillir sur son sol des expulsés de Mayotte.
Un influent député de l'île, Mansour Kamardine (droite), a vivement réagi jeudi au refoulement du Gombessa et appelé le gouvernement français à "bloquer immédiatement toute délivrance de visa et titre de séjour" pour les Comoriens.
L'intersyndicale et le collectif à la tête du mouvement de contestation qui secoue Mayotte ont pour leur part estimé que le refoulement de ce bateau "légitime la position des Mahorais dans la poursuite du mouvement".
"Quand va-t-on enfin défendre nos propres compatriotes face à un comportement inadmissible des Comores ?", s'est exclamée la présidente du Front national (extrême droite) Marine Le Pen.
copy https://www.afp.com/fr

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