Migrants: l'Italie menace de boycotter le mini-sommet de Bruxelles, puis confirme sa présence Des employés de MSF ont recouru à des prostituées en Afrique


Migrants: l'Italie menace de boycotter le mini-sommet de Bruxelles, puis confirme sa présence

AFP / Andreas SOLAROLe ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini sur le plateau de la Rai 1, le 20 juin 2018 à Rome
Rome a fait planer la menace de boycotter le mini-sommet sur les migrations, prévu dimanche à Bruxelles, estimant que les conclusions de cette rencontre sont déjà écrites et ne répondent pas à ses exigences, avant de confirmer sa présence.
"Ou bien il y a une proposition utile sur la défense des frontières, la sécurité et j'ajoute sur les droits des vrais réfugiés ou bien osons dire non", a déclaré jeudi le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini.
"Si nous y allons pour recevoir un petit devoir déjà préparé par les Français et les Allemands, mieux vaut économiser l'argent du voyage", a ajouté M. Salvini qui est aussi le chef de file de la Ligue (extrême droite).
Le nouveau chef du gouvernement Giuseppe Conte a toutefois assuré jeudi après-midi sur Facebook qu'il serait bien présent à Bruxelles dimanche, après avoir reçu un appel de la chancelière allemande Angela Merkel "inquiète" de la possible absence de l'Italie.
"Je lui ai confirmé que cela aurait été inacceptable pour moi de participer à ce sommet avec un texte déjà élaboré", écrit-il.
"La chancelière a éclairci les choses en disant qu'il y eu un +malentendu+: l'ébauche du texte diffusée hier (mercredi) sera écartée", explique Giuseppe Conte.
"La rencontre ne se conclura pas par un texte écrit, mais seulement avec un résumé des sujets abordés et sur lesquels nous continuerons à discuter au sommet européen de la semaine prochaine" (28-29 juin), poursuit-il.
L'ébauche d'une communication finale du mini-sommet de Bruxelles, dont des extraits circulent depuis mercredi dans la presse, a suscité "l’irritation" de l’exécutif italien qui ne souhaite pas participer à cette rencontre pour "ratifier une ébauche déjà rédigée", rapporte le quotidien La Repubblica, citant des sources gouvernementales.
Selon les médias italiens, l'agacement de Rome viendrait du fait que le texte aborderait insuffisamment la question de la protection des frontières européennes pour se concentrer sur le redéploiement des migrants dès lors qu'ils sont déjà arrivés en Europe.
Sur ce point, Giuseppe Conte a expliqué mercredi en recevant le président du Conseil européen Donald Tusk que l'Italie "n'était pas disponible" pour discuter des "mouvements secondaires" (la répartition des migrants dans les pays de l'UE) sans avoir au préalable abordé la question des arrivées sur son territoire, "que l'Italie se retrouve à affronter seule".
L’Italie reproche à ses partenaires européens de ne pas l'avoir suffisamment soutenue alors que 700.000 migrants sont arrivés sur ses côtes depuis 2013.
Dimanche, les dirigeants français, allemand, italien, grec, maltais, espagnol, autrichien, bulgare, belge, néerlandais et italien sont invités par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, à Bruxelles pour travailler à des solutions européennes en vue du Conseil européen des 28-29 juin, dont la migration constitue l'un des principaux thèmes.
Ce sujet reste au coeur des tensions entre Européens et leurs divergences se sont illustrées récemment par l'errance en Méditerranée de l'Aquarius, ce navire avec 630 migrants à son bord, auquel l'Italie a refusé d'ouvrir ses ports en dénonçant le manque de solidarité de ses voisins européens face à la pression migratoire.

Des employés de MSF ont recouru à des prostituées en Afrique

AFP/Archives / PASCAL GUYOT, -Des travailleurs humanitaires de Médecins sans frontières (MSF) ont eu recours à de jeunes prostituées durant leurs missions en Afrique
Des travailleurs humanitaires de Médecins sans frontières (MSF) ont eu recours à de jeunes prostituées durant leurs missions en Afrique ou monnayé des médicaments en échange de relations sexuelles, ont dénoncé d'ex-employées auprès de la BBC.
Interrogée par l'AFP, l'ONG a dit prendre "au sérieux" ces accusations, qu'elle n'a toutefois pas été en mesure de confirmer, et appelé "quiconque ayant des inquiétudes de les signaler via les mécanismes de signalement confidentiel de MSF de manière à ce que nous puissions agir".
"Nous ne tolérons pas les abus, le harcèlement et l'exploitation au sein de MSF", a-t-elle insisté dans un communiqué, se disant "désolée" pour les personnes qui en ont été victimes.
"Nous avons des mécanismes de signalement en place permettant de recueillir des plaintes, mais nous savons que nous devons faire plus pour nous assurer qu'ils sont connus, dignes de confiance et utilisés par les gens qui les utilisent", a-t-elle ajouté.
Selon la BBC, ces accusations visent des logisticiens, et non des médecins ou infirmiers, en poste au Kenya, au Liberia et en Afrique centrale.
"Il y avait ce collègue plus âgé, qui a installé une femme dans la base (de l'ONG). Il était clair que c'était une prostituée mais il l'appelait sa petite amie. Elle passait nuit après nuit avec lui", a raconté une des anciennes employées, qui travaillait auprès de malades du sida en Afrique centrale.
"Il avait une cinquantaine d'année, et elle était beaucoup, beaucoup plus jeune. Et c'était si flagrant, si flagrant - et tellement répandu", a-t-elle ajouté sous couvert d'anonymat.
Une autre a dit avoir vu un membre expérimenté de l'équipe, posté au Kenya, ramener des filles dans les logements de MSF. "Les filles étaient très jeunes et la rumeur disait qu'elles étaient des prostituées", a-t-elle dit, ajoutant qu'il était "implicite" qu'elles étaient là pour le sexe.
Certains travailleurs humanitaires "plus âgés" profitaient de leur position, a-t-elle poursuivi, s'interrogeant sur ce que MSF savait. "Il y avait sans aucun doute un abus de pouvoir. Ils se trouvaient là depuis longtemps, profitaient de leur aura comme travailleur humanitaire occidental. Peut-être que la direction n'était pas au courant, mais on ressentait clairement que certains des hommes se comportant comme des prédateurs étaient vus comme trop importants pour tomber".
Une troisième lanceuse d'alerte a raconté comment un de ses collègues se vantait d'obtenir des relations sexuelles avec des jeunes filles ayant perdu leurs parents dans l'épidémie de l'Ebola au Liberia en échange de médicaments. "Il disait +Oh, c'est si facile. Si facile d'échanger des médicaments avec ces filles faciles au Liberia+", a-t-elle confié.
Ces accusations interviennent après le scandale provoqué par les révélations d'abus sexuels commis par certains employés de l'ONG britannique Oxfam après le séisme dévastateur de 2010 en Haïti.

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