Migrants: Salvini confirme sa ligne dure, attente en Méditerranée Campagne de Macron: enquête ouverte sur le rôle des collectivités lyonnaises Syrie: des dizaines de familles du sud fuient sous le feu du régime

Migrants: Salvini confirme sa ligne dure, attente en Méditerranée

AFP / Mahmud TURKIALe ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini et le vice-Premier ministre Ahmed Maiteeq lors d'une conférence de presse à Tripoli le 25 juin 2018
Le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini a confirmé lundi sa ligne dure à l'encontre des ONG venant en aide aux migrants, dont plus de 200 attendaient toujours un port où enfin toucher terre.
Lors d'une conférence de presse à son retour lundi de Tripoli, M. Salvini a confirmé que le navire humanitaire Lifeline et les 234 migrants se trouvant à son bord, ne seraient pas autorisés à accoster en Italie. Il a au passage égratigné une nouvelle fois la France, jugeant que son président Emmanuel Macron était "proportionnellement 15 fois plus méchant" que le Premier ministre hongrois Viktor Orban, dans son refus de respecter les quotas de réallocation de migrants en Europe.
La situation restait donc totalement bloquée lundi soir pour le Lifeline, affrêté par l'ONG allemande du même nom, mais aussi pour le cargo danois Alexander Maersk au large de la Sicile. Quelque 108 personnes étaient toujours lundi à bord de ce porte-conteneurs, à quelques milles nautiques du port sicilien de Pozzallo, où l'équipage attendait encore en début de soirée, et depuis vendredi, des consignes de la part des autorités maritimes italiennes.
- Visage fermé -
Mission Lifeline/AFP / Hermine POSCHMANNPhoto fournie le 22 juin 2018 par l'ONG allemande Mission Lifeline montrant des migrants en mer à bord du navire Lifeline qui va chercher des migrants en Méditerranée 
La situation reste difficile en Méditerranée après un weekend où près de 1.000 migrants ont été secourus pour la seule journée de dimanche au large de la Libye. Des images prises au moment de leur débarquement à Tripoli, montrent des centaines d'entre eux, hommes, femmes et enfants, tête baissée ou le visage fermé, visiblement exténués, loin des sourires qu'ils affichent d'ordinaire sur les bateaux qui les transportent vers l'Italie.
M. Salvini, parti en guerre contre les ONG qui viennent en aide aux migrants au large des côtes libyennes, a jugé lundi qu'elles étaient "consciemment ou inconsciemment les complices" des trafiquants d'êtres humains en Libye, et qu'il n'était donc pas souhaitable à ses yeux qu'elles continuent leurs opérations en Méditerranée.
Deux autres navires humanitaires, l'Aquarius des ONG françaises SOS Méditerranée et Médecins sans frontières (MSF) et l'Open Arms de l'ONG espagnole Pro Activa, se trouvaient lundi au large de la Libye mais sans possibilité d'intervenir, faute de demande en ce sens de la part des garde-côtes libyens. Car, ce sont eux désormais qui ont la haute main sur les opérations de secours au large de la Libye, les autorités maritimes italiennes, jusqu'à ce weekend coordinateurs principaux de ces sauvetages, leur ayant cédé cette responsabilité.
- "Travail de secours" -
AFP / AFPNavires de secours en Méditerranée
M. Salvini, qui s'est rapidement imposé comme l'homme fort du nouveau gouvernement italien, a effectué lundi une visite éclair à Tripoli où il a rencontré le vice-Premier ministre libyen du Gouvernement d'union nationale (GNA) Ahmed Meitig, et remercié les garde-côtes libyens.
Au cours d'une conférence de presse commune, M. Salvini, qui est aussi le patron de la Ligue (extrême droite), a indiqué que l'Italie allait proposer l'installation de "centres d'accueil et d'identification" au sud de la Libye lors du sommet de l'Union européenne jeudi à Bruxelles.
"Nous soutiendrons, d'un commun accord avec les autorités libyennes, la mise en place de centres d’accueil et d’identification (de migrants) au sud de la Libye, à sa frontière externe, pour l'aider autant que l'Italie à bloquer la migration", a déclaré M. Salvini.
M. Meitig a pour sa part indiqué que son pays refusait "catégoriquement l'installation de camps pour migrants en Libye". M. Salvini a pris acte et annoncé lundi soir à Rome qu'une mission technique serait mise sur pied dès cette semaine avec la participation de l'Italie, du Niger, du Tchad et du Mali.
La question de l'accueil des migrants a été dimanche à Bruxelles le sujet d'un mini-sommet destiné à tenter d'apaiser les tensions au sein de l'Union européenne face au défi migratoire, qui s'est achevé sans avancée concrète.
AFP / Simon MALFATTOMigrants
La France et l'Espagne avaient proposé samedi des "centres fermés" sur les côtes européennes, principalement en Italie, pour gérer les migrants arrivant depuis la mer Méditerranée. Mais M. Salvini avait fustigé cette proposition.
"Des hotspots d'accueil en Italie? Ce serait un problème pour nous et pour la Libye elle-même parce que les flux de la mort ne s’interrompront pas", a indiqué M. Salvini sur son compte Twitter après sa rencontre avec le ministre libyen de l'Intérieur Abdessalam Achour.
"Le seul moyen pour contrecarrer vraiment les intérêts criminels des trafiquants et éviter les voyages de la mort, c'est d'empêcher que les bateaux prennent le large", a-t-il ajouté dans un communiqué.

Campagne de Macron: enquête ouverte sur le rôle des collectivités lyonnaises

AFP/Archives / JEAN-PHILIPPE KSIAZEKEmmanuel Macron et Gérard Collomb photographiés ensemble en septembre 2016 à Lyon à l'occasion d'un colloque
Après une plainte d'élus de droite, le parquet a ouvert une enquête préliminaire pour détournement de fonds publics afin de déterminer si la métropole et la ville de Lyon, fief du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, ont effectivement financé la campagne d'Emmanuel Macron.
Confiée à la police judiciaire, elle vise aussi des faits présumés de financement irrégulier de campagne électorale, abus de biens sociaux et recel, a précisé à l'AFP une source proche de l'enquête.
Le maire de Caluire, Philippe Cochet, président du groupe LR à la métropole, et son homologue à la ville, Stéphane Guilland, avaient annoncé la semaine dernière avoir saisi le procureur de la République.
Selon leur plainte contre X, "des moyens publics (humains, matériels et financiers) sous le contrôle de la ville et de la métropole de Lyon", que dirigeait M. Collomb avant d'entrer au gouvernement, auraient été "indûment détournés et mis à disposition" du futur président.
"Il n'y a rien de nouveau dans ces informations dont le seul objet est de jeter le discrédit. La plainte des élus Les Républicains de Lyon reprend une polémique que l'opposition locale tente d'alimenter depuis plusieurs mois", avait-on rétorqué dans l'entourage du ministre la semaine dernière.
"J'ai répondu à 80% de leurs demandes et quand je ne l'ai pas fait, c'est parce que la loi me l'interdit", a dit lundi son successeur à la tête de la métropole, David Kimelfeld, qui invite M. Cochet à "balayer devant sa porte" en rappelant "ses égarements lorsqu'il soutenait la campagne de M. Fillon".
"Aujourd'hui il y a panique en la demeure, après un long sentiment d'impunité dans cette maison", a répliqué M. Cochet, pour qui M. Kimelfeld est dans une situation difficile car "on lui fait porter le chapeau".
- "Coup de main" -
Les plaignants n'ont pas pu obtenir, en particulier, la liste des invités à une réception organisée le 2 juin 2016 à l'Hôtel de Ville de Lyon. L'actuel ministre de l'Intérieur y avait reçu le ministre de l'Économie d'alors, Emmanuel Macron, deux mois après le lancement d'En Marche !
La veille de cette rencontre à laquelle les élus d'opposition n'étaient pas conviés, M. Cochet avait dénoncé "une opération de +fundraising+ en vue de la présidentielle".
"Tout le monde savait déjà que Macron serait candidat, des gens de chez nous avaient été reçus à Bercy pour discuter d'un grand rassemblement de la droite et du centre. Et Collomb avait dit qu'il voulait lui donner +un coup de main+", indique une source LR.
Ce jour-là, près d'un millier de personnes se bousculèrent dans les salons de la mairie pour voir M. Collomb accueillir son "cher Emmanuel". La facture avoisina 19.000 euros, principalement pour le buffet et la sonorisation des lieux, confiés à un traiteur et une société d'événementiel - GL Events.
Dans leur plainte, les élus estiment que M. Macron a bénéficié "d'une mise à disposition gratuite" de locaux publics "à des fins électorales et partisanes", alors que la campagne présidentielle était "juridiquement ouverte" ; et que les collectivités lyonnaises, en payant les frais, ont financé un candidat alors que le code électoral l'interdit aux personnes morales.
Mise en cause également, "la situation particulière" de Jean-Marie Girier, ancien chef de cabinet de M. Collomb à Lyon, qui a joué un rôle actif dans la campagne de M. Macron. M. Girier a bénéficié d'un temps partiel à la métropole à partir d'octobre 2016, puis a mis fin à ses fonctions en décembre pour devenir directeur de campagne en janvier 2017.
Les plaignants affirment que son implication au sein d'En Marche ! a commencé bien avant: un cumul de fonctions "juridiquement interdit" selon eux, qui masquerait un emploi parfois "fictif". L'enquête devrait notamment se pencher sur les prises de congés de M. Girier.
Les élus LR s'interrogent enfin sur une utilisation des locaux parisiens de la métropole lyonnaise durant la campagne de M. Macron et entre les deux tours.

Syrie: des dizaines de familles du sud fuient sous le feu du régime

AFP / Mohamad ABAZEEDDe la fumée s'élève au-dessus d'un quartier tenus par les rebelles, à la suite d'un bombardement du régime syrien sur la ville de Basr al-Harir, dans l'est de la province de Deraa (sud)
Le régime syrien a intensifié lundi ses frappes sur les quartiers rebelles de la ville de Deraa, dans le sud, poussant des dizaines de familles à fuir dans la crainte d'une vaste offensive contre cette région stratégique.
La pression s'est accentuée sur les territoires rebelles du sud, cible depuis près d'une semaine des bombardements du régime de Bachar al-Assad, et visé depuis samedi soir par les raids aériens de l'allié russe.
Depuis mardi dernier, les violences qui se concentrent sur l'est de la province de Deraa ont fait au moins 29 morts parmi les civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
La région, située près de la frontière avec la Jordanie et du plateau du Golan, dont une large partie est annexée par Israël, a pourtant fait l'objet en juillet 2017 d'un cessez-le-feu négocié par Moscou, Washington et Amman.
Mais, ces deux derniers jours, c'est la ville même de Deraa qui est visée. Fuyant à pied ou en moto, les habitants des quartiers ciblés se sont réfugiés dans les champs d'oliviers à proximité, selon un correspondant de l'AFP.
"Les forces du régime ont lancé 55 missiles sol-sol de courte portée dans la nuit de dimanche à lundi contre des quartiers rebelles de Deraa", a indiqué à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.
"Des hélicoptères du régime ont largué lundi matin au moins quatre barils d'explosifs sur le secteur ouest de la ville, pour la première fois depuis plus d'un an", a-t-il ajouté.
L'aviation russe a également pilonné lundi des quartiers de Deraa, ainsi qu'une base militaire sous contrôle rebelle au sud-ouest de la ville. Plus tard dans la journée, les bombardements russes et syriens se sont concentrés sur la partie orientale de la province, où les forces du régime cherchent à progresser après avoir conquis sept villages depuis mardi, selon l'OSDH.
Une source militaire syrienne, citée par l'agence officielle Sana, a assuré que l'armée "poursuivra ses opérations contre les nids terroristes dans l'est et le nord-est de Deraa", en allusion aux groupes rebelles.
- "Cachés entre les arbres" -
AFP / Mohamad ABAZEEDDes civils fuient des bombardements du régime syrien dans la province de Deraa (sud), le 24 juin 2018
Après avoir fui la cité, certaines familles se sont installées sous des tentes ou dans des baraques aménagées ces dernières années dans les champs, selon le correspondant de l'AFP.
"Nous n'avons pas compris ce qui s'est passé. Nous dormions et soudainement nous avons été réveillés par une pluie de missiles (...). Les enfants étaient sous le choc", a raconté Ahmad al-Moussalma, un habitant du centre-ville de Deraa.
"Nous ne savions pas où aller, nous sommes sortis de chez nous et avons passé la nuit en pyjama dans une plaine, cachés entre les arbres", ajoute ce trentenaire.
Les groupes rebelles contrôlent 70% de la province de Deraa et celle voisine de Qouneitra, tandis que le régime domine la région de Soueida, la troisième de ce trio qui compose le sud syrien. Celle-ci est la cible depuis plusieurs jours, y compris lundi, de tirs de représailles rebelles.
Pour l'instant, les forces du régime se concentrent sur la province de Deraa. Là, elles attaquent sur deux fronts "pour fragmenter la zone (rebelle) en trois poches", explique M. Abdel Rahmane.
Une stratégie déjà adoptée dans la plupart des offensives précédentes du régime, comme dans la Ghouta orientale, près de Damas, souligne-t-il.
Les combats se concentrent sur la base militaire au sud-ouest de la ville de Deraa, prise par les rebelles à l'armée en 2014, ainsi que la localité de Basr al-Harir, dans l'est de la province.
- Pourparlers contre offensive -
Selon l'OSDH, les bombardements ont déjà fait 20.000 déplacés dans le secteur, tandis qu'au total 750.000 civils vivant dans les zones rebelles sont menacés par les opérations du régime, a averti l'ONU.
AFP / Mohamad ABAZEEDUne vieille femme marche au milieu de débris à Al-Hirak, dans l'est de la province syrienne de Deraa (sud), le 21 juin 2018
"Il faut éviter toute crise humanitaire dans le sud de la Syrie en épargnant d'abord les civils (...)", a appelé dimanche le coordinateur humanitaire de l'ONU en Syrie, Ali Zaatari.
Le sud syrien fait l'objet depuis des semaines de pourparlers impliquant des puissances régionales et internationales, qui cherchent à éviter une opération militaire du régime.
Mais les Etats-Unis "ne sont pas sérieusement impliqués dans les négociations et n'interviendront pas militairement", souligne le spécialiste du conflit, Sam Heller.
AFP / Omar KAMALFrappes en Syrie
Les frappes contre Deraa revêtent deux objectifs, selon l'analyste: exercer une pression en faveur d'un déblocage diplomatique, et le déblayage du terrain en vue "d'une vaste offensive si les pourparlers ne progressent pas".
Réunis lundi à Genève, l'émissaire spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, et les représentants de plusieurs pays, dont les Etats-Unis et la France, ont appelé à une "fin immédiate" des hostilités.
Déclenché en 2011 par la répression de manifestations par le régime, le conflit en Syrie s'est complexifié avec l'implication de pays étrangers et de groupes jihadistes, sur un territoire de plus en plus morcelé.
Il a fait plus de 350.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.

copy  https://www.afp.com/fr


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