Benalla "assume" et dénonce une "volonté d'atteindre" Macron
AFP/Archives / Thomas SAMSONAlexandre Benalla à l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle près de Paris le 16 juillet 2018
Alexandre Benalla, proche collaborateur d'Emmanuel Macron, a rompu son silence jeudi et "assumé" la "faute" pour laquelle il est mis en examen, tout en dénonçant dans une interview fleuve au Monde la "volonté d'atteindre le président de la République" à travers lui.
Une "faute politique, d'image", "une grosse bêtise", mais pas un "délit": Alexandre Benalla, filmé en train de frapper des manifestants le 1er mai et mis en examen pour ces violences, "referai(t) la même chose" s'il n'était "pas collaborateur de l'Elysée".
Mais en tant que "collaborateur de l'Elysée, je ne le referais pas", ajoute-t-il, consentant "peut-être" qu'il aurait "dû rester en retrait" de la scène, dans cet entretien donné au journal qui a révélé l'affaire il y a une semaine.
Alors qu'Emmanuel Macron est sorti mardi soir de sa réserve sur cette histoire qui marque la plus grande crise politique de son début de quinquennat, en adoptant un ton très offensif, M. Benalla a lui aussi choisi de riposter avec force, en "assumant les faits" mais en se disant "beaucoup plus réservé" sur la cascade de révélations qui s'est ensuivie.
"On a essayé de m'atteindre, de me tuer, et c'était l'opportunité aussi d'atteindre le président de la République", lance-t-il dans cet entretien réalisé au domicile d'un "communicant" et au terme duquel est apparue Michèle Marchand, une proche d'Emmanuel et Brigitte Macron présentée parfois comme leur conseillère d'image officieuse. "C'est une façon d'attraper le président de la République par le colbac", insiste-t-il en se décrivant comme "le maillon faible".
M. Benalla évoque ainsi des "gens qui se frottent les mains" de son licenciement, s'estimant victime d'un règlement de comptes. Qui ? "Des politiques et des policiers", des "gens qui travaillent autour" du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.
Le chargé de mission souligne ainsi qu'il participait à la réorganisation de la sécurité du chef de l'Etat et s'attirait des inimitiés, épinglant notamment le "pouvoir de nuisance" du Service de la protection de la personne (SDLP), une entité de la police nationale.
- "Pas de tabassage" -
Sur les faits du 1er mai, M. Benalla fustige "la préparation et l'encadrement" de la "mission d'observation" à laquelle il participait et qui "n'a pas été au niveau". Le "dispositif" était "sous-dimensionné", cingle-t-il, le poussant à intervenir sous peine d'être "isolés" face à "une cinquantaine de jeunes" qui "se déchaînent".
"Ils cassaient en toute impunité (...) et moi c'est ma nature, je suis trop engagé", se défend-il en assurant que lors de son intervention, "il n'y a aucun coup". "Il n'y a pas de tabassage", "c'est un citoyen qui appréhende un délinquant, point à la ligne", martèle-t-il.
En ce sens, M. Benalla n'était "pas d'accord" avec la suspension de 15 jours qui lui a été infligée mais l'a "acceptée". Recruté à l'Elysée pour "s'occuper des affaires privées" du Président, à savoir "l'organisation" de ses déplacements, il est rétrogradé et cantonné "aux événements qui se passent" à l'Elysée.
"Je le vis comme une humiliation", dit-il. Cela ne l'empêche toutefois pas de participer à quelques opérations extérieures car à l'en croire, "toutes les missions délicates sont pour" lui.
Interrogé sur certains avantages de sa fonction, M. Benalla apporte des précisions ou démentis. "Rémunéré 6.000 euros net" par mois, on lui a bien mis "à disposition" un appartement "le 8 ou 9 juillet", de "80 mètres carrés, pas 300".
Il admet "peut-être un caprice" concernant l'obtention d'un badge d'accès à l'hémicycle de l'Assemblée, demandé en réalité car il "aime aller à la salle de sport" du Palais-Bourbon.
Effectivement habilité secret-défense comme "tout le monde" au cabinet de la présidence, il détient bien un permis de port d'arme "dans l'exercice de (s)a mission". En revanche, il affirme n'avoir "jamais détenu les clefs" de la résidence secondaire du couple présidentiel au Touquet.
"La vérité, c'est que ma nomination à ce poste, ça a fait chier beaucoup de gens. Parce qu'un gamin de 25 ans qui n'a pas fait l'ENA, qui n'est pas sous-préfet (...) et en plus qui dit les choses (...), évidemment, ça suscite des rancoeurs", plaide-t-il encore.
Le pic de pollution à l'ozone se poursuit en Ile-de-France, d'autres régions touchées
AFP/Archives / LIONEL BONAVENTURELe pic de pollution à l'ozone va se poursuivre en Ile-de-France
Le pic de pollution à l'ozone va se poursuivre vendredi en Ile-de-France, pour la cinquième journée consécutive, a annoncé jeudi Airparif, résultat de la combinaison de la canicule et du trafic routier.
"Le niveau maximum prévu demain en situation de fond dans la région Île-de-France est compris entre 190μg/m3 et 220μg/m3", alors que le seuil d'information est fixé à 180μg/m3, indique Airparif dans un communiqué.
Ce gaz corrosif se forme sous l'action d'un fort ensoleillement et de températures élevées par la combinaison de deux polluants: les composés organiques volatils (COV), émis par des sources naturelles mais également par l'industrie, et les oxydes d'azote (NO2), principalement émis par le trafic routier.
Il favorise l'asthme et peut aggraver des troubles cardio-vasculaires ou respiratoires. Il a aussi des conséquences néfastes sur la végétation.
Pour tenter de réduire cette pollution, les véhicules les plus polluants ne sont pas censés circuler à Paris et en proche banlieue mercredi et jeudi.
L'Ile-de-France n'est pas la seule région touchée. Le seuil d'information devrait aussi être dépassé dans l'Eure-et-Loire et le Loiret jeudi, tout comme dans l'Est de la Seine-Maritime.
Dans l'Est de la France, la vitesse maximale autorisée est réduite jeudi sur les principaux axes routiers dans le Haut-Rhin, Bas-Rhin, Moselle, Meuse et Meurthe-et-Moselle.
AFP / AFPVigilance canicule
Dans le Nord, le niveau d'alerte est dépassé pour jeudi et vendredi pour le Nord, le Pas-de-Calais, la Somme, l'Aisne et l'Oise.
Dans le Sud, le bassin Lyon Nord-Isère est placé jeudi en vigilance orange. Un épisode de pollution de l'air à l’ozone et aussi prévu dans le Gard, l'Hérault et la Haute-Garonne. Une procédure d'alerte niveau 1 pour pollution à l'ozone a été déclenchée dans le Var et les Bouches-du-
Affaire Benalla: l'ex-collaborateur parle, Macron concentre les critiques
POOL/AFP/Archives / PHILIPPE WOJAZERAlexandre Benalla et Emmanuel Macron à la fin du défilé du 14-Juillet à Paris le 14 juillet 2018
Alexandre Benalla a livré jeudi matin sa part de vérité sur l'affaire qui secoue l'exécutif, tandis que les critiques de l'opposition se concentraient toujours plus sur Emmanuel Macron après ses prises de parole impromptues.
"Je crois que c'est une tempête dans un verre d'eau", a déclaré le chef de l'Etat jeudi, après avoir attaqué la veille les médias avec une dureté inhabituelle pour un président de la République, les accusant d'avoir "dit beaucoup de bêtises" sur cette affaire.
Dans une longue interview au Monde, M. Benalla, mis en examen pour avoir malmené et frappé deux manifestants le 1er mai, admet avoir "fait une grosse bêtise" et "commis une faute" à cette occasion. Mais il pointe aussi "une volonté d'atteindre le président de la République" à travers lui.
"Les faits, je les assume, je ne suis pas dans la théorie du complot, c'est la réalité", explique-t-il: "Sur ce qui s'est passé après, je suis beaucoup plus réservé. Il y avait en premier une volonté d'atteindre le président de la République, c'est sûr et certain. Et je suis le maillon faible, je le reconnais. Et en même temps, il y a énormément de gens qui se frottent les mains en se disant +Ca y est, on s'est débarrassé de lui, il ne va plus nous emmerder, c'est fini+".
"Les gens qui ont sorti cette information sont d'un niveau important (...) des politiques et des policiers", estime-t-il en précisant qu'il ne vise pas le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.
AFP / Sabrina BLANCHARDAlexandre Benalla
Le chef de l'Etat, attendu au Pic du Midi, a saisi l'occasion d'un bain de foule à Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées), mercredi soir, pour répéter ses arguments sur "une affaire qui est triste mais qui est l'affaire d'un homme", son ex-collaborateur Alexandre Benalla, et pas une affaire d'Etat.
Comme mardi devant ses fidèles de la majorité, Emmanuel Macron a voulu tout assumer: sa "fierté" d'avoir embauché M. Benalla, un jeune homme "dévoué et qui avait un parcours différent"; sa déception face à "une faute réelle, grave", qu'il a considérée comme "une trahison"; enfin ses regrets devant les "réactions disproportionnées" depuis la révélation de l'affaire par Le Monde le 18 juillet.
"J'ai dit ce que j'avais à dire, c'est-à-dire que je crois que c'est une tempête dans un verre d'eau. Et pour beaucoup, c'est une tempête sous un crâne", a répété jeudi le président à une journaliste de l'AFP.
- "Dérive monarchique" -
Pour le président du Sénat Gérard Larcher (LR), ces déclarations impromptues ne valent pas réponse aux Français.
"Les Français sont préoccupés par le fonctionnement de nos institutions, par le fonctionnement même de l'Elysée et cette inquiétude, il appartient au président d'y répondre", a affirmé sur RTL ce poids lourd de la droite.
Le chef de file des députés LR, Christian Jacob, a lui aussi sommé à nouveau le président de "s'expliquer face aux Français".
Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, un très proche du président, a dénoncé une "convergence des oppositions" dans l'affaire Benalla, destinée selon lui à "bloquer la transformation du pays".
"Hier (mercredi) on a vu une image cocasse à l'issue de la commission d'enquête parlementaire: Mme Obono de La France insoumise et Mme Le Pen bras dessus, bras dessous pendant une conférence de presse", a dit M. Griveaux sur Europe 1 pour appuyer son propos.
Mais la posture bravache et le mode de communication adoptés par Emmanuel Macron après de longs jours de silence semblent avoir fourni un nouvel angle d'attaque aux oppositions. M. Larcher dénonce ainsi une "conception de l'exercice du pouvoir très solitaire" et M. Jacob "une dérive monarchique".
A gauche, le patron du PS Olivier Faure estime que "le pouvoir ment et fait mentir l'Etat", en évoquant des contradictions dans les multiples auditions à l'Assemblée et au Sénat.
Dernier responsable entendu en date, le secrétaire général de l'Elysée, Alexis Kohler, répondait jeudi matin aux questions de la commission d'enquête du Sénat, présidée par Philippe Bas, l'un de ses lointains prédécesseurs à l'Elysée sous la présidence de Jacques Chirac.
Au cours d'échanges courtois, le bras droit du président a admis que la suspension d'Alexandre Benalla prononcée après le 1er mai pouvait "apparaître insuffisante", mais qu'elle était "proportionnée" lorsqu'elle a été prise au "regard des éléments connus le 2 mai". Rhône.
Dans les Bouches-du-Rhône, les vitesses maximales autorisées ont été abaissées de 20 km/h, jeudi. La préfecture des Bouches-du-Rhône a également demandé aux navires de mers et bateaux fluviaux de se raccorder "électriquement à quai et de ne pas utiliser les groupes électrogènes à bord "dans la limite des installations disponibles".
Le 14 juillet, les autorités avaient déjà déclenché la procédure d'alerte à la pollution à l'ozone dans les Bouches-du-Rhône et le Var, une procédure alors assortie d'une baisse de la vitesse autorisée sur de nombreux axes dans ces deux départements
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