Néandertal savait lui aussi allumer le feu Israël: accusations de "racisme" après le vote d'une loi sur "l'Etat-nation juif" L'Espagne retire le mandat d'arrêt international contre Puigdemont et cinq autres dirigeants catalans

Néandertal savait lui aussi allumer le feu

AFP/Archives / STEPHANE DE SAKUTIN Une pièce exposée en mars 2018 au musée de l'Homme de Paris représentant un homme de Néandertal
L'homme de Néandertal savait faire du feu en percutant des pierres, assurent jeudi des chercheurs qui ont analysé plusieurs outils provenant de sites en France datant de 50.000 ans.
On savait déjà que ce cousin de l'homme se servait du feu. Mais on ignorait si c'était seulement grâce à des braises naturelles recueillies après des incendies provoqués par la foudre ou des éruptions volcaniques ou bien si, comme l'homme moderne, il connaissait les techniques pour le produire lui-même.
"Nous apportons la première preuve directe matérielle d'une production de feu régulière et systématique par les Néandertaliens", écrivent les scientifiques dans une étude publiée dans Scientific Reports.
"Nous avons trouvé les briquets qui ont servi à l'homme de Néandertal à faire le feu", explique à l'AFP Marie Soressi, professeur de préhistoire à l'université de Leiden (Pays-Bas) et co-auteure de l'étude.
Les chercheurs ont identifié des dizaines de silex taillés sur les deux faces (bifaces) porteurs de traces qui semblent indiquer qu'ils pourraient avoir été utilisés pour percuter un minerai ferreux comme de la pyrite ou de la marcassite.
L'une des techniques pour démarrer un feu consiste à percuter un silex contre de la pyrite. Il se produit alors des étincelles très énergétiques. Si on les fait tomber sur des touffes d'herbes ou des feuilles sèches et que l'on souffle un peu, le feu démarre.
Marie Soressi, qui participe à des chantiers de fouilles préhistoriques en France, connaissait ces bifaces "depuis longtemps" mais elle ne s'expliquait pas la raison de certaines "traces intrigantes" sur ces outils du Paléolithique moyen.
Andrew Sorensen de l'université de Leiden, premier auteur de l'étude, a étudié très attentivement les traces sur ces bifaces qui servaient sans doute aussi à d'autres tâches (découpe de la viande etc.).
- "Le débat va continuer" -
A l'oeil nu, on voit des "traces de percussion en forme de C, qui permettent de déduire l'angle et la direction avec lesquels le biface a frappé la pyrite", indique à l'AFP Andrew Sorensen.
Au microscope, les chercheurs ont également découvert des stries et un poli d'usure bien spécifique.
L'équipe a aussi mené plusieurs expériences sur des répliques de bifaces, en les soumettant à diverses tâches (par exemple écraser de l'ocre pour faire du pigment). C'est lorsque le silex frappait la pyrite que les traces étaient les plus ressemblantes à celles trouvées sur les bifaces néandertaliens.
Le fait d'avoir trouvé des dizaines de bifaces portant ces traces montre qu'il s'agissait bien d'"une technologie répandue chez les Néandertaliens dans cette région il y a environ 50.000 ans", considère Andrew Sorensen.
Il ajoute qu'il ne serait "pas surpris" qu'à l'avenir on découvre des bifaces plus anciens, ayant servi eux aussi à faire du feu.
Le chercheur convient toutefois que son analyse des traces "reste une interprétation". "Je suis sûr que le débat" autour de la capacité de Néandertal à produire son feu "va continuer".
Pour les Néandertaliens, être capables de produire son feu devait changer bien des choses. S'ils étaient dépendants du feu naturel, ils devaient constamment faire attention à le nourrir et à le transporter avec eux de campement en campement, en veillant à ce qu'il ne s'éteigne pas.
En revanche, s'ils savaient produire du feu, ils pouvaient l'allumer à leur guise, souligne Andrew Sorensen. "Cela devait leur permettre de gagner beaucoup de temps et d'énergie!".



Israël: accusations de "racisme" après le vote d'une loi sur "l'Etat-nation juif"

AFP / Marc Israel Sellem Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu assiste à une session du Parlement avant le vote d'une loi controversée le 18 juillet 2018 à Jérusalem
Le Parlement d'Israël a adopté jeudi une loi définissant le pays comme "l'Etat-nation du peuple juif", un texte polémique qui suscite des accusations de "racisme" envers la minorité arabe, en dépit de l'amendement d'un article controversé.
La loi, adoptée par 62 voix contre 55, fait de l'hébreu la seule langue officielle d'Israël, alors que l'arabe avait auparavant un statut identique.
Elle déclare que l'établissement de "localités juives (sur le territoire israélien) relève de l'intérêt national" et proclame que Jérusalem est la capitale d'Israël, y compris la partie orientale de la ville annexée et occupée.
La loi labelle "l'Etat d'Israël comme l'Etat national du peuple juif où celui-ci applique son droit naturel, culturel, religieux, historique" précisant que "le droit d'exercer l'auto-détermination au sein de l'Etat d'Israël est réservé uniquement au peuple juif".
L'article le plus controversé, qui évoquait la possibilité de créer des localités exclusivement réservées aux juifs, excluant les citoyens arabes israéliens, a en revanche été amendé.
Les Arabes israéliens sont les descendants des Palestiniens restés sur leurs terres à la création d'Israël en 1948. Ils représentent 17,5% de la population israélienne très majoritairement juive et se disent victimes de discriminations.
- "Apartheid" -
Le texte amendé spécifie que "l'Etat considère que le développement des localités juives relève de l'intérêt national et que l'Etat prendra les mesures pour encourager, faire avancer et servir cet intérêt".
La formulation initiale avait suscité une vague de critiques, notamment du président Reuven Rivlin, du procureur général Avishai Mandelblit et de la délégation de l'Union européenne en Israël en raison de son caractère jugé discriminatoire.
AFP / Marc Israel Sellem Le député arabe israélien Ahmed Tibi(première rangée, à droite) assiste à une session du Parlement avant le vote d'une loi controversée le 19 juillet 2018
La nouvelle formule, plus vague, a toutefois été également dénoncée avec force par l'opposition, notamment le député arabe Ayman Odeh, qui a brandi durant le débat un drapeau noir à la tribune pour marquer "la mort de notre démocratie".
Un autre député arabe, Youssef Jabareen, a affirmé que cette loi encourageait "non seulement la discrimination, mais aussi le racisme, elle va perpétuer le statut d'infériorité des Arabes en Israël", l'Etat hébreu agissant comme "un mouvement juif et colonial, qui poursuit la judéisation de la terre".
La députée d'opposition travailliste, Shelly Yachimovich, a elle aussi affirmé à la radio militaire qu'il s'agissait d'une loi "raciste".
Le secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) Saëb Erakat a lui estimé sur Twitter que le texte légalisait "officiellement l'apartheid".
L''Union européenne s'est dite "préoccupée" par l'adoption de cette loi car cela risque de "compliquer" la solution à deux Etats pour régler le conflit israélo-palestinien, et la Ligue arabe, la jugeant "dangereuse", a jugé qu'elle consolidait des "pratiques racistes".
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui avait fait de ce texte son cheval de bataille, s'est félicité du vote. "C'est un moment décisif dans l'histoire de l'Etat d'Israël qui inscrit dans le marbre notre langue, notre hymne et notre drapeau", a-t-il proclamé.
- L'arabe, "statut spécial" -
Et, lors des débats, le député du Likoud --le parti de M. Netanyahu--, Avi Dichter, qui était le rapporteur de la loi, a lancé aux députés arabes: "vous n'étiez pas ici avant nous et vous ne resterez pas ici après nous. Nous avons fait passer cette loi fondamentale pour empêcher la moindre velléité ou tentative de transformer l'Etat d'Israël en une nation de tous ses citoyens".
La loi entre dans la catégorie des lois fondamentales qui font office de constitution en Israël.
A propos de la langue officielle, aucune loi n'ayant été votée à ce sujet depuis la création de l'Etat d'Israël en 1948, l'hébreu et l'arabe étaient jusqu'à présent tous les deux considérées comme des langues quasi-officielles, utilisées dans tous les documents étatiques.
AFP / Cecilia SANCHEZ Composition du parlement israélien
Après le vote de la loi, l'arabe n'aura qu'un "statut spécial", qui n'est pas précisément défini.
Pour Shuki Friedman, membre du groupe de réflexion Israel Democraty Institut, la loi a un caractère avant tout symbolique, mais elle va contraindre les tribunaux à prendre en compte le caractère juif de l'Etat ce qui va aboutir à une "interprétation plus restrictive des droits des Arabes".
En soulignant le caractère juif de l'Etat, cela "réduit, indirectement, son caractère démocratique", a ajouté Shuki Friedman.


L'Espagne retire le mandat d'arrêt international contre Puigdemont et cinq autres dirigeants catalans

AFP/Archives / Tobias SCHWARZ L'ex-président catalan Carles Puigdemont à Berlin, le 15 mai 2018
L'ex-président catalan Carles Puigdemont et cinq autres dirigeants indépendantistes ayant fui à l'étranger ne risquent plus d'être extradés pour leur rôle dans la tentative de sécession de la Catalogne en octobre, après le retrait jeudi des mandats d'arrêt internationaux à leur encontre.
Cette décision du juge espagnol Pablo Llarena intervient après la décision, il y a une semaine, de la justice allemande de n'autoriser l'extradition de M. Puigdemont vers l'Espagne que pour le délit de malversation et non pour rébellion, passible de 25 ans de réclusion.
Dans l'arrêt, rendu public jeudi par la Cour suprême, le juge a dit refuser que l'ex-président catalan ne soit extradé que pour malversation et retirer les mandats d'arrêt européens et internationaux à l'encontre de ces six dirigeants catalans.
Concrètement, ces séparatistes sont donc désormais libres de se déplacer à l'étranger sans courir le risque d'être arrêtés et extradés. Ils seraient en revanche incarcérés s'ils revenaient en Espagne, où le mandat d'arrêt est toujours en vigueur.
- "Immense faiblesse" -
Dans un tweet, l'ex-président catalan a estimé que cette décision était la "démonstration de l'immense faiblesse" du dossier du juge Llarena. Son successeur à la tête de l'exécutif régional, Quim Torra, a quant à lui salué une "nouvelle victoire politique et judiciaire".
AFP / Sonia GONZALEZ Carles Puigdemont
Hormis Carles Puigdemont, actuellement en Allemagne où il avait été arrêté fin mars, cette décision concerne quatre membres de l'ex-gouvernement catalan - Toni Comin, Lluis Puig, Meritxell Serret, qui se sont exilés en Belgique, et Clara Ponsati, qui vit en Ecosse - et Marta Rovira, la dirigeante du parti de gauche indépendantiste ERC, qui serait en Suisse.
L'incertitude demeure toutefois sur la suite de la procédure, le juge Llarena ayant déjà retiré un premier mandat d'arrêt international contre ces indépendantistes en décembre avant de le réactiver fin mars.
"Si nous accueillons positivement cette annonce, nous devons aussi rester prudents jusqu'à ce que le gouvernement espagnol nous garantisse que c'est la fin de l'affaire", a d'ailleurs réagi Aamer Anwar, l'avocat de Clara Ponsati.
La première ministre indépendantiste de l'Ecosse Nicola Sturgeon a quant à elle qualifié de "très bonne nouvelle" la fin du mandat d'arrêt contre Clara Ponsati. "Les divergences politiques devraient être réglées démocratiquement, pas devant les tribunaux", a-t-elle déclaré sur Twitter.
Contacté par l'AFP, l'un des avocats de Carles Puigdemont, Gonzalo Boye, a salué le retrait des mandats.
"Nous sommes très satisfaits", a-t-il réagi, estimant que le dossier d'instruction du juge Llarena "ne tient pas dans les systèmes démocratiques". "Cela n'a pas de sens que des faits ne soient pas un délit dans le reste de l'Europe et le soient en Espagne", a-t-il ajouté, faisant allusion à l'accusation de rébellion.
La justice allemande avait en effet estimé que cette accusation n'était pas recevable en droit allemand car M. Puigdemont "n'était pas le chef spirituel de violences" et car les dites "violences (ayant eu lieu en octobre) n'étaient pas d'une ampleur suffisante" pour justifier de telles poursuites.
Le juge Llarena a contesté jeudi la décision du tribunal allemand, estimant qu'il aurait dû "se limiter à vérifier si les faits décrits par la justice espagnole peuvent être qualifiés pénalement en Allemagne" plutôt que de chercher l'équivalent allemand de rébellion.
Dès le début de cette affaire, ce chef d'inculpation apparaissait comme le point faible du dossier monté par le juge espagnol pour obtenir l'extradition du dirigeant catalan, tandis que, même en Espagne, l'accusation de rébellion est sujette à débat.
"Nouveau ridicule international pour Llarena et la justice espagnole", a lancé sur Twitter Sergi Sabria, d'ERC.
Au total, 25 dirigeants séparatistes catalans sont inculpés en Espagne pour leur rôle dans la tentative de sécession.

 copy  https://www.afp.com/fr/

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