Syrie: Damas dit avoir vaincu la révolte, les combats font rage

 
03/31 | 10:48 GMT
Captures d'écrans d'une vidéo diffusée sur YouTube le 30 mars 2012, montrant les troupes du régime de Damas entrer dans Homs
DAMAS (AFP) - Le régime syrien a affirmé avoir gagné "une fois pour toutes" la bataille contre l'opposition et les rebelles mais ses troupes bombardaient toujours samedi des poches de résistance et de violents combats se déroulaient près de Damas et dans le sud.
L'annonce de Damas intervient la veille de la réunion des "Amis de la Syrie" à Istanbul, où les représentants de plus de 70 pays devraient "accroître la pression" sur le régime du président syrien Bachar al-Assad qui réprime dans le sang la contestation depuis plus d'un an.
"La bataille pour faire tomber l'Etat en Syrie est terminée une fois pour toutes et une autre bataille a commencé, celle de la consolidation de la stabilité et la construction de la nouvelle Syrie", a affirmé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Jihad Makdessi, cité par Sana.
Mais samedi, l'armée continuait de bombarder le quartier de Khaldiyé "avec une roquette par minute en moyenne" à Homs (centre), troisième ville de pays où sont retranchés des rebelles, tuant un enfant. De violents combats entre armée et rebelles se déroulaient également depuis l'aube près de Damas et dans la province de Deraa (sud), selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Carte des violences en Syrie, dont Homs toujours bombardée
Le porte-parole du ministère a affirmé que l'armée syrienne se retirerait des zones résidentielles dès que la sécurité et la paix civile seront rétablies, assurant que les soldats ne font que "se défendre et protéger les citoyens qui sont pris en otage la plupart du temps".
"L'armée n'est pas contente de se trouver dans les zones résidentielles et quittera les lieux dès le rétablissement de la sécurité et de la paix civile", a indiqué M. Makdessi.
Le régime du président Bachar al-Assad assimile l'opposition et la rébellion à du "terrorisme" et à un "complot" financé et soutenu par l'étranger.
Les troupes syriennes, de loin mieux équipées et plus nombreuses que les rebelles, sont déployées en masse dans l'ensemble du pays où elles bombardent sans relâche des poches de résistance avec des dizaines de victimes chaque jour. Près de 10.000 personnes, en majorité des civils ont péri en un an de violences, selon l'OSDH.
La révolte s'est militarisée au fil des mois, les rebelles, principalement des déserteurs de l'armée, disant chercher à défendre leurs villes et les civils, face à l'impuissance de la communauté internationale à faire cesser la répression menée par le régime.
Les violences se poursuivent malgré l'annonce par Damas de son acceptation du plan de l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe, Kofi Annan, qui préconise notamment la cessation de toute forme de violence armée par toutes les parties sous supervision de l'ONU, la fourniture d'aide humanitaire à toutes les zones affectées par les combats et la libération des personnes détenues arbitrairement.
Hillary Clinton et le prince Saoud al-Fayçal le 31 mars 2012 à Ryad
Avant sa participation à la réunion d'Istanbul, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, entamait son deuxième jour de visite à Ryad, où elle a tenu avec le roi Abdallah et son homologue Saoud al-Fayçal des entretiens axés sur les "efforts de la communauté internationale pour mettre fin au bain de sang en Syrie".
Vendredi, les violences ont fait 39 nouvelles victimes, dont 32 civils, lors d'une journée marquée par des manifestations de milliers de Syriens qui ont exprimé leur déception au lendemain d'un sommet arabe qui s'est contenté d'appeler régime et opposition au dialogue.
"Arabes, cessez de nous ignorer, le peuple syrien veut vivre en paix", clamaient des pancartes brandies par des manifestants.
Capture d'écran d'une vidéo diffusée sur YouTube, le 29 mars 2012, montrant un quartier de Homs bombardé par les forces syriennes
Le sommet arabe a évité d'appeler le président Assad au départ et d'apporter son soutien à l'armement des rebelles, comme le réclament l'Arabie saoudite et le Qatar. Il n'est pas non plus revenu sur un plan de la Ligue arabe prévoyant le transfert des fonctions du chef de l'Etat à son vice-président, de nouveau réclamé par le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition.
L'ONU envisage quant à elle de déployer une mission d'observateurs forte de 250 hommes pour surveiller un éventuel cessez-le-feu en Syrie, ont indiqué vendredi des diplomates.
L'organisation a demandé l'autorisation à Damas d'envoyer une équipe d'experts du département des opérations de maintien de la paix afin d'étudier sur place les conditions de ce déploiement. Le gouvernement syrien n'a pas encore répondu à cette demande.


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