Mère infanticide à Bordeaux: le mari s'explique, les filles soutiennent leur maman
AFP / MEHDI FEDOUACHJuan Carlos Canete à la cour d'assises de Bordeaux le 19 mars 2018
Décrit comme un amoureux "obsessionnel" et "violent" qui la tyrannisait, mais totalement disculpé par l'instruction, le mari de Ramona Canete, jugée pour le meurtre de ses cinq nouveaux-nés, s'est défendu mardi devant la cour d'assises de Bordeaux tandis que ses deux filles ont soutenu leur maman.
Au deuxième jour du procès de la mère, le président Jérôme Hars a fait projeter dans un silence pesant des clichés du dernier nourrisson retrouvé mort au domicile familial, découverte macabre qui a mené à la découverte de quatre autres dans un congélateur de la maison familiale, à Louchats (Gironde) le 19 mars 2015.
"Encore aujourd'hui je ne sais pas pourquoi elle a fait ça", a déclaré à la barre Juan Carlos Canete, ouvrier agricole de 42 ans. Initialement mis en cause pour "non dénonciation de crimes" et "recel de cadavres", il a bénéficié d'un non lieu et s'est porté partie civile.
Depuis la découverte macabre des cinq nourrissons, dont il est le père, il affirme n'avoir jamais rien su des grossesses de Ramona menées à termes entre 2005 et 2015.
Les prises de poids, les changements physiques de Ramona -- remarqués par les proches -- les vêtements amples que cette femme menue portait occasionnellement? Ou encore la sensation en embrassant sa femme que "quelque chose bougeait dans son ventre" ? Autant d'indices qui auraient dû alerter "un mari aussi attentif que lui", a relevé l'avocat général Xavier Chavigné.
"J'étais à des années lumières de penser que c'était possible", s'est défendu M. Canete.
"Je l'aimais par dessus tout (...) mais peut-être que je l'ai mal aimée", a fini par admettre cet époux dévoré par un amour "obsessionnel", "hors normes et total", selon un expert psychiatre.
"Je ne l'ai jamais vue heureuse" dans son couple, "toujours craintive", témoignera la soeur aînée de l'accusée, Espérance Hernandez.
Puis les deux filles de Ramona Canete, seule sur le banc des accusés, sont venues à la barre soutenir leur maman. "C'est une mère parfaite", ont-elles lâché dans un sanglot.
"Pas de colère envers elle?", demande l'un des avocats de la défense. "Non jamais, je l'aime et elle me manque", chuchote la cadette Adriana, 17 ans. C'est elle qui a trouvé le corps sans vie de son petit frère dans un sac isotherme.
"Ma mère m'a toujours soutenue et si j'ai eu la force de continuer mes études c'est grâce à elle; je veux qu'elle sache que je ne lui en voudrais jamais", sanglote Andrea, 19 ans.
Macron célèbre "les profs de français, ces héros" et parle programme
POOL/AFP / LUDOVIC MARINEmmanuel Macron prononce un discours sur la francophonie à l'Institut de France, le 20 mars 2018 à Paris
Emmanuel Macron a rendu mardi, en présentant sa stratégie pour la francophonie, un vibrant hommage à "ces héros bien particuliers qu'on appelle les profs de français" et formulé quelques exigences sur leur programme, dont le retour aux "oeuvres intégrales".
"Sur ce sujet", a souri le chef de l'Etat, dont l'épouse était professeur de français, "j'ai une forme de conflit d'intérêt biographique qui pourrait conduire à fausser mon jugement, je ne pourrai le nier. Mais je veux néanmoins dire que l'histoire de notre pays fut constituée par ces héros que sont les professeurs de français", a-t-il insisté.
"Le professeur de français est cette figure centrale qui forge l'esprit, la sensibilité, la mémoire, la curiosité car la grammaire, le vocabulaire, l'étymologie et la littérature sont le terreau où nos vies s’enracinent", a-t-il poursuivi, estimant que "tous ici avons un dette à l'égard de ces éveilleurs".
Il a ensuite cité les fondamentaux qu'il veut voir enseignés à l'école, où "la lecture sera au cœur de l'apprentissage".
Entrant dans le détail, il a demandé "des exercices multipliés, de la dictée à la pièce d'éloquence, de la lecture à voix haute à la chanson, de la récitation à la réflexion sur la racine des mots, qui passe par la revitalisation résolue des langues anciennes".
"Nous ne pouvons être davantage ce pays où ces reculs avaient été admis", a-t-il critiqué.
"Je veux que la littérature française retrouve toute sa place aux dépens des succédanés dont trop souvent on s'est satisfait et je veux que les élèves renouent avec les œuvres intégrales trop souvent découpées en extraits, avec le plaisir de lire, (...) qui accepte qu'on se perde dans des longueurs", a-t-il réclamé.
Il a aussi souhaité que soient lus davantage d'écrivains étrangers en langue française et que la journée du 20 mars soit "dédiée à la connaissance des littératures en langue françaises à l'école".
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