USA: Monsanto sur le banc des accusés dans un procès visant le Roundup Erdogan, doté de pouvoirs renforcés, nomme son gendre aux Finances




USA: Monsanto sur le banc des accusés dans un procès visant le Roundup

POOL/AFP / JOSH EDELSONDewayne Johnson, le plaignant, lors de l'ouverture du procès à San Francisco, le 09 juillet 2018
Monsanto s'est retrouvé lundi sur le banc des accusés lors d'un procès à San Francisco qui devra établir si son herbicide Roundup est cancérigène et si le groupe américain a volontairement caché la dangerosité de ce produit élaboré à partir du glyphosate.
Monsanto, qui vient d'être racheté par l'allemand Bayer et dont la raison sociale devrait bientôt disparaitre, est visé par la plainte d'un particulier atteint d'un cancer en phase terminale après avoir vaporisé du Roundup pendant plusieurs années.
"Monsanto sait depuis 40 ans que les composants de base du Roundup peuvent provoquer des tumeurs chez des animaux de laboratoire", a affirmé au nom de l'accusation l'avocat Brent Wisner, au premier jour des audiences du procès à San Francisco (ouest).
Celui-ci doit se pencher sur la plainte de Dewayne Johnson, un Américain de 46 ans qui a vaporisé du Round Up pendant plus de deux ans.
POOL/AFP / JOSH EDELSONL'avocat de Dewayne Johnson Brent Wisner montre à la cour une combinaison de protection comme celle que portaient son client, le 09 juillet 2018 à San Francisco
C'est le premier procès visant ce produit qui fait l'objet de centaines voire de milliers de procédures aux Etats-Unis. Officiellement ouvert mi-juin avec les procédures de désignation du jury, il est entré dans le vif du sujet lundi et devrait durer au moins trois semaines.
"Monsanto a utilisé tous les moyens à sa disposition pour effrayer les scientifiques et s'opposer aux chercheurs", a accusé Me Wisner en affirmant que Monsanto avait tout fait pour dissimuler le lien entre son produit et les risques de cancer.
- Glyphosate-
Vendu depuis plus de 40 ans, le Roundup, l'un des herbicides les plus utilisés au monde, contient du glyphosate, une substance très controversée et qui fait l'objet d'études scientifiques contradictoires quant à son caractère cancérigène.
Monsanto, qui risque des millions de dollars de dommages et intérêts dans ce seul dossier, a toujours fermement réfuté tout lien entre cancer et glyphosate.
Dewayne Johnson a été diagnostiqué il y a deux ans d'un lymphome non-hodgkinien, incurable, explique l'un de ses avocats David Dickens, du cabinet Miller, spécialisé dans la défense de particuliers s'estimant victimes de produits défectueux.
"Ce n'est pas la faute à pas de chance", ce n'est pas dû à un problème "génétique", "c'est à cause de son exposition continue au Round Up et au Ranger Pro" (produit similaire de Monsanto), qu'il a vaporisés entre 2012 et 2014 sur des terrains scolaires de la ville de Benicia, en Californie (ouest), assure Me Dickens.
Me Wisner a, lui, affirmé lundi que M. Johnson s'était entendu dire à propos du Roundup "qu'il pouvait le boire, qu'il n'était absolument pas toxique" mais qu'il avait néanmoins revêtu une combinaison et porté des lunettes protectrices ou de soleil lorsqu'il l'utilisait.
La tâche de l'accusation est de convaincre les jurés du lien entre le Roundup et le cancer de Dewayne Johnson alors qu'il n'a pas été prouvé scientifiquement en dépit de longues années de débat.
POOL/AFP / JOSH EDELSONL'avocat spécialisé dans l'environnement Robert F. Kennedy Jr.
Monsanto devait présenter ses arguments plus tard dans la journée de lundi. Le groupe chimique affirme que plus de 800 études appuient ses dénégations concernant la dangerosité du produit.
"Nous exprimons de la sympathie pour toute personne atteinte par un cancer mais les preuves scientifiques démontrent clairement que le glyphosate n'en est pas la cause. Nous nous apprêtons à présenter ces preuves au tribunal", a également affirmé Monsanto dans un récent communiqué.
Robert Kennedy Junior, fils de Bob Kennedy lui-même frère de l'ex-président des Etats-Unis John Kennedy assassiné en 1963, était assis au premier rang de l'auditoire lundi en tant que membre de l'équipe d'avocats rassemblée autour du plaignant.
- "Le plus possible" -
"Je ne pense pas que l'on puisse se dire surpris du fait que Monsanto a essayé d'empêcher le public de connaitre (la dangerosité du produit) et de manipuler le processus d'autorisation", a-t-il affirmé à la presse hors du tribunal. Il a précisé que son propre cabinet avait 700 plaintes "dans le pipeline" concernant le Roundup et des cas de cancer.
Interrogé sur le montant des dédommagements que pourrait obtenir M. Johnson, M. Kennedy a répondu: "Nous espèrons que M. Johnson pourra obtenir le plus possible".
AFP / Alain BOMMENEL, Laurence SAUBADU, Kun TIANLe glyphosate
Contrairement à l'agence fédérale américaine de protection de l'environnement (EPA), la Californie, où se trouve San Francisco, a placé le glyphosate sur la liste des produits cancérigènes. Et dans cet Etat, tout fabricant ayant connaissance du caractère cancérigène certain ou suspecté d'un produit doit obligatoirement le faire figurer sur l'emballage.
Le glyphosate est aussi classé "cancérigène probable" depuis 2015 par le Centre international de recherche sur le cancer, un organe de l'OMS, contrairement aux agences européennes, l'Efsa (sécurité des aliments) et l'Echa (produits chimiques).
Le glyphosate fait particulièrement polémique en Europe. Après la décision de l'Union européenne en novembre de renouveler la licence de l'herbicide pour cinq ans, le gouvernement français s'est engagé à cesser d'utiliser cette substance pour les principaux usages d'ici trois ans.

Erdogan, doté de pouvoirs renforcés, nomme son gendre aux Finances

Turkish President Office/AFP / KAYHAN OZERLe président turc Recep Tayyip Erdogan prie avec sa femme Emine au palais présidentiel à Ankara, le 9 juillet 2018. Photo fournie par la présidence turque.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a entamé lundi un nouveau mandat de cinq ans avec des pouvoirs renforcés, et dévoilé un gouvernement resserré au sein duquel il a confié à son gendre le poste clé des Finances.
M. Erdogan, 64 ans, a prêté serment au Parlement, s'engageant notamment à préserver les principes de la Turquie laïque fondée par Mustafa Kemal Atatürk et à accomplir sa tâche d'une manière "impartiale".
Au pouvoir depuis 2003, d'abord comme Premier ministre puis président, M. Erdogan a été réélu le 24 juin, remportant l'élection présidentielle dès le premier tour avec 52,6% des voix, loin devant ses concurrents.
Après la prestation de serment, M. Erdogan a déposé une gerbe au mausolée d'Atatürk avant de présider une cérémonie au palais présidentiel, inaugurant une nouvelle ère dans l'histoire moderne de la Turquie avec le passage au système présidentiel, aux termes d'une révision constitutionnelle adoptée par référendum avec une marge étroite en avril 2017.
Saluant "un nouveau début" pour la Turquie, il a promis, dans une apparente tentative d'apaiser une société extrêmement polarisée, de servir tous les Turcs.
"Je ne suis pas seulement le président de ceux qui ont voté pour moi, mais de l'ensemble des 81 millions" de Turcs, a-t-il déclaré.
- Son gendre aux Finances -
AFP / OZAN KOSELe président turc Recep Tayyip Erdogan le 29 mai 2018 à Istanbul avec son gendre Berat Albayrak, nommé lundi ministre des Finances.
Dans la soirée, il a dévoilé un nouveau cabinet de seize ministres (contre 26 actuellement), dont le plus en vue est son gendre Berat Albayrak, qui s'est vu confier le portefeuille clé des Finances.
Le ministère de la Défense a été attribué au chef d'état-major Hulusi Akar. Le chef de la diplomatie sortant Mevlut Cavusoglu a été reconduit.
Marié à la fille aînée de M. Erdogan, Esra, M. Albayrak, 40 ans, qui occupait depuis 2015 le poste de ministre de l'Energie, a connu ces dernières années une irrésistible ascension.
Sa nomination aux Finances survient dans un contexte économique difficile avec une inflation élevée, une forte dévaluation de la monnaie et un important déficit des comptes courants, en dépit d'une croissance solide.
Les marchés, qui redoutent des pressions de M. Erdogan sur la Banque centrale, semblent avoir mal accueilli la nomination de M. Albayrak aux Finances, la livre turque chutant de 3,5% dans la soirée pour s'échanger à 4,7 TRY pour un dollar.
Outre les ministres, M. Erdogan a nommé au poste de vice-président Fuat Oktay, un technocrate qui avait par le passé dirigé l'Agence turque de gestion des situations d'urgence (Afad).
L'accession de M. Erdogan à cette "hyperprésidence" intervient près de deux ans après une tentative de coup d'Etat, le 15 juillet 2016, menée par des militaires factieux et suivie de vastes purges notamment au sein des forces armées, de la police et des administrations, avec l'arrestation ou le limogeage de dizaines de milliers de personnes.
La dernière vague de purges, annoncée dimanche, a touché plus de 18.000 personnes, en majorité des soldats et des policiers, qui ont été limogées par un décret-loi présenté comme le dernier sous l'état d'urgence instauré au lendemain du putsch manqué.
AFP / Sophie RAMISLes dirigeants de la Turquie depuis Atatürk
- "Autocratie institutionnalisée" -
Dans le nouveau système, le poste de Premier ministre, occupé par Binali Yildirim, a été supprimé, et le chef de l'Etat détient désormais l'ensemble du pouvoir exécutif et pourra promulguer des décrets.
Il nommera également six des treize membres du Conseil des juges et procureurs (HSK), chargé de désigner et destituer le personnel du système judiciaire.
"L'essentiel des pouvoirs seront concentrés entre ses mains, il n'y aura plus de Premier ministre et presque aucune des procédures de contrôles et de contrepoids d'une démocratie libérale. En d'autres mots, la Turquie sera une autocratie institutionnalisée", estime Marc Pierini, chercheur à l'institut Carnegie Europe.
Lors des législatives qui se sont tenues en même temps que la présidentielle, le parti islamo-conservateur de M. Erdogan, l'AKP, a obtenu 295 sièges sur 600 et ne contrôle le Parlement que grâce à son alliance avec les ultranationalistes du MHP, qui comptent 49 élus.
De nombreux experts craignent que cette alliance conduise à un durcissement de la politique menée par M. Erdogan, notamment sur la question kurde.
Des dirigeants étrangers, comme le Vénézuélien Nicolas Maduro et le Soudanais Omar el-Béchir ou encore le Premier ministre russe Dmitri Medvedev, ont assisté à la cérémonie, ainsi que le président bulgare Roumen Radev et le Premier ministre hongrois Viktor Orban. 
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