Nick Cohen est un intellectuel de centre gauche britannique. Il a publié plusieurs livres tels que What’s Left (Harper Perennial, 2007, non traduit), et écrit pour The Guardian, The Observer et The Spectator.
Jeremy Corbyn, chef du Parti travailliste, est
encore la cible d’accusations d’antisémitisme, pour avoir été présent
en 2014 à un hommage aux terroristes palestiniens qui ont assassiné des
athlètes israéliens en 1972. Que se passe-t-il dans la gauche
britannique ?
Après la chute du mur de Berlin, l’extrême gauche britannique, en
opposition à l’Occident, a préféré s’allier avec des théocraties
religieuses ou des mouvances islamistes plutôt que de se réconcilier
avec la démocratie libérale. Et ces alliés, réactionnaires et
antisémites, ont déteint sur elle.Par ailleurs, il peut être dans l’intérêt du Parti travailliste de tolérer l’antisémitisme. Viktor Orban peut stigmatiser les « musulmans » pour attirer des électeurs, car il n’y a presque pas de musulmans en Hongrie. De même, Corbyn n’a pas besoin du vote de la communauté juive britannique, peu nombreuse. En tout cas, ses supporteurs ne semblent pas gênés par les accusations d’antisémitisme.
Corbyn vous rétorquerait qu’il est antisioniste, pas antisémite.
Je suis le premier à soutenir la cause palestinienne et on peut bien
sûr critiquer la politique du gouvernement israélien sans être
antisémite. Mais il faut réfléchir à ce que veut dire « antisioniste ».
Au sens littéral, cela signifie vouloir, d’une manière ou d’une autre,
la fin du seul Etat juif au monde. Pourquoi voudrions-nous cela ? Par
ailleurs, tout le monde sait que le mot « sioniste » est abondamment
utilisé pour ressasser les vieux éléments de langage antidreyfusards
sans avoir à prononcer le mot « juif ».
Hormis cet antisémitisme que vous dénoncez, quel est votre problème avec la gauche de Corbyn ?
C’est...copy https://www.lemonde.fr/i
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