Déraillement TGV à Marseille: retour à la normale vendredi, enquêtes lancées
AFP / CHRISTOPHE SIMONPhoto du TGV qui a déraillé vendredi à la gare Saint-Charles à Marseille le 25 août 2018
Au lendemain du déraillement d'un TGV, la SNCF a estimé samedi qu'il faudrait sans doute attendre vendredi prochain pour un retour total à la normale à Marseille où la circulation des TER reste perturbée, tandis que trois enquêtes ont été lancées pour déterminer les causes de l'incident.
"On prévoit un retour normal du trafic plutôt vendredi matin. Aujourd'hui, le trafic TGV et Intercités est normal et il sera normal demain, pour acheminer les grands retours. Pour les TER, on a un trafic adapté avec un TER sur deux entre Marseille et Aubagne et un bus sur Marseille et Aix toutes les 30 minutes", a déclaré samedi à l'AFP Olivier Bancel, directeur des opérations et de la production chez SNCF Réseau et qui officie en tant que directeur de crise.
Il espérait pouvoir confirmer dimanche vers 17H00 un plan de transport identique pour la semaine à venir, avant un retour à la normale du trafic des TER vendredi.
Parti à 14H37 de Paris, le TGV 6045 était "sorti de la voie" à l'entrée de la gare Saint-Charles vendredi peu avant 18H00, sans faire de blessés ni parmi les 350 voyageurs, ni parmi les agents à bord, selon la SNCF.
Outre l'enquête interne de la SNCF et l'enquête judiciaire, des investigations ont été lancées par le Bureau d'enquête sur les accidents de transport terrestre (BEA-TT) pour faire la lumière sur les raisons du déraillement, a souligné le ministère des Transports samedi.
"On n'en sait pas plus" en l'état, a déclaré M. Bancel, rappelant que les sept dernières voitures du train dont la motrice de queue ont déraillé et doivent faire l'objet d'opérations de relevage afin de rendre visibles les installations sur lesquelles l'accident s'est produit.
"C'est arrivé sur une zone où il y a des aiguilles (aiguillages, NDLR), à très faible vitesse -27 km/h, selon les premières constatations-, le train était à quai, quasiment", a précisé M. Bancel.
"On a deux TGV accolés, qui sont des TGV duplex, donc excessivement lourds et excessivement longs (...), il faut relever ça très, très méticuleusement, il ne faut pas que le train bascule", a indiqué le responsable, ajoutant que l'opération avait démarré dans la nuit de vendredi à samedi et "prendra(it) entre deux et trois jours", avant une durée similaire pour la remise en état des voies.
"C'est une opération longue et délicate. Nous ne travaillons qu'avec des vérins, la présence de caténaires et de fils électriques empêchant l'utilisation de la grue", a expliqué Jean-Aimé Mougenot, le directeur régional de la SNCF en région Paca, lors d'un point presse à la gare Saint-Charles où 100.000 personnes étaient encore attendues ce week-end.
Sept voies sur les 16 que compte la gare sont indisponibles pour la circulation des trains, "soit parce que le train fait obstacle, soit parce que les aiguilles ne sont pas disponibles, soit parce que nous avons besoin des voies autour pour acheminer les moyens de réparation et de dégagement", a souligné M. Bancel.
- 350 agents supplémentaires -
AFP / CHRISTOPHE SIMONDes TGV à la gare Saint-Charles à Marseille le 25 août 2018
Suite à l'accident, la SNCF a mobilisé 350 personnes supplémentaires, "en plus des personnes normales", notamment pour prendre en charge les passagers, dans les gares, de Paris à Marseille, ou pour les informer, en ce week-end de retours de vacances. "Elles sont mobilisées le jour et la nuit, ça va durer au-delà de la remise en état des installations", selon M. Bancel.
Trente à 40 personnes ont été mobilisées pour le relevage et 20 à 30 pour la remise en état des voies, selon M. Mougenot.
Le premier et seul déraillement mortel d'un TGV remonte au 14 novembre 2015, quand onze personnes avaient perdu la vie lors du dernier test sur le tronçon de la ligne à grande vitesse Paris-Strasbourg, à une vingtaine de kilomètres au nord de la capitale alsacienne. La rame d'essais avait percuté un pont à 243 km/h puis chuté de la ligne.
Le dernier déraillement d'un train sur le réseau français remonte à celui du RER B le 12 juin 2018. Plusieurs voitures d'une rame s'étaient couchées entre Saint-Rémy-lès-Chevreuse (Yvelines) et Courcelle-sur-Yvette (Essonne), sur la partie de la ligne gérée par la RATP, faisant sept blessés légers, après l'effondrement du ballast, fragilisé par plusieurs jours de fortes pluies.
Abus : le pape rencontre des victimes irlandaises, Dublin lui demande d'agir
AFP / Vincenzo PINTOLe pape François embarque pour l'Irlande, à l'aéroport de Fiumicino en Italie, le 25 août 2018
Le pape a entamé samedi une visite chargée en Irlande en rencontrant huit victimes d'abus commis par l'Eglise et en reconnaissant "l'échec" de la hiérarchie irlandaise face à des "crimes ignobles", tandis que Dublin lui a demandé d'user de son influence pour aller plus loin.
Entre foules chaleureuses et critiques acerbes, l'accueil du pape a été contrasté samedi dans ce pays catholique où l'Eglise s'est retrouvée, à partir des années 1980, au cœur de plusieurs scandales retentissants.
Moment très attendu par la population, le pape François a rencontré samedi en fin de journée pendant une heure et demie huit victimes irlandaises d'abus commis dans le passé par des membres du clergé, des religieux et des personnes au sein d'institutions catholiques.
Parmi ces "survivants", Paul Jude Redmond et Clodagh Aileen Malone, furent adoptés illégalement après avoir été retirés à leurs mères non mariées avec la complicité d'institutions catholiques.
"Le pape nous a demandé pardon pour ce qui c'est passé dans ces maisons" pour filles mères, ont-ils raconté dans un communiqué, impressionnés par son écoute attentive.
Le pape a aussi parlé avec une victime du prêtre catholique Tony Walsh, qui a fait subir des sévices sexuels à des enfants durant près de deux décennies avant d'être défroqué et emprisonné.
François avait auparavant prié en silence avec l'archevêque de Dublin Diarmuid Martin devant un cierge dédié depuis 2011 aux victimes irlandaises d'abus sexuels, dans la pro-cathédrale St Mary's à Dublin.
De sordides révélations la semaine dernière sur plus de 300 "prêtres prédateurs" ayant commis des abus sur mille enfants en Pennsylvanie (USA) ont mis le pape François au pied du mur dans ce dossier.
- "Justice" aux victimes -
A la mi-journée, il a été accueilli sans langue de bois au château de Dublin par le Premier ministre irlandais Leo Varadkar, qui lui a demandé d'utiliser sa "position" et son "influence" pour rendre "justice" aux victimes d'abus commis par le clergé en Irlande mais aussi dans le monde entier.
"Nous devons à présent veiller à ce que les paroles soient suivies par des actes", a-t-il insisté, ajoutant sa voix à celles de plus en plus nombreuses de prélats de l'Eglise et de victimes d'abus.
Après avoir écouté gravement M. Varadkar, François a exprimé samedi sa "honte" et sa "souffrance" face à "l'échec des autorités ecclésiastiques– évêques, supérieurs religieux, prêtres et autres – pour affronter de manière adéquate ces crimes ignobles" dans le passé en Irlande.
"Je ne peux que reconnaître le grave scandale causé en Irlande par les abus sur les mineurs de la part des membres de l'Église chargés de les protéger et de les éduquer", a commenté le pape, dans un premier discours toutefois en retrait par rapport à bien d'autres prises de parole sur le sujet.
Ses paroles n'ont pas convaincu son ancienne conseillère sur les abus pédophiles du clergé, la victime irlandaise Marie Collins. "Décevant, rien de nouveau", a assené aux journalistes cette septuagénaire porte-voix des "survivants", elle-même victime à 13 ans d'abus sexuels de la part d'un prêtre.
Quelques heures plus tard, elle a fait partie du groupe de victimes reçues par le souverain pontife.
Pour Mark Vincent Healey, un survivant qui organisait samedi soir une conférence de presse, la journée a constitué "une opportunité manquée". "Quand va-t-il agir?", s'est-il interrogé.
Depuis 2002, plus de 14.500 personnes se sont déclarées victimes d'abus sexuels commis par des prêtres en Irlande. La hiérarchie de l'Église irlandaise est accusée d'avoir couvert des centaines de prêtres.
Trente-neuf ans après la dernière visite d'un souverain pontife, le pape François est arrivé samedi en Irlande afin de clôturer la Rencontre mondiale des familles.
Signe que l'influence de l'Eglise recule spectaculairement en Irlande, le pays a légalisé en 2015 le mariage homosexuel, choisi un Premier ministre gay, M. Varadkar, en 2017, et libéralisé, en mai, l'avortement.
M. Varadkar n'a d'ailleurs pas ménagé samedi le pape argentin en lui indiquant que "les femmes doivent prendre leurs propres décisions" et que "les familles se présentent sous de nombreuses formes", y compris avec "des parents de même sexe ou des parents divorcés".
AFP / Gal ROMALes scandales de pédophilie qui entourent l'Eglise catholique
Le pape François, parfois dépeint comme un révolutionnaire en raison de son langage direct, défend l'idéal catholique de la famille traditionnelle et se dit horrifié par l'avortement.
Face à des couples, il a rendu hommage samedi au sacrement du mariage, une union entre "un homme et une femme", "un papa et une maman" élevant leurs enfants.
Il a présidé samedi soir dans une ambiance détendue le Festival des familles, au stade Croke Park de Dublin, où étaient attendues plus de 80.000 personnes. Mais le stade n'était rempli qu'aux deux tiers, malgré la présence du ténor italien Andrea Boccelli et un spectacle de claquettes irlandaises du groupe Riverdance.
Il célèbrera dimanche la messe de clôture de l'événement au parc Phoenix de Dublin, avec potentiellement un demi-million de fidèles.
En marge de la visite du souverain pontife, plusieurs contre-manifestations ont été planifiées. Des milliers d'internautes irlandais ont appelé sur Facebook à "dire non au pape" en boycottant la messe de Phoenix Park.
A Thuam, dans l'ouest du pays, une veillée aura lieu en mémoire des 796 bébés décédés, entre 1925 et 1961, dans l'ancien foyer catholique des sœurs du Bon Secours et qui avaient été enterrés dans une fosse commune.
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