Prélèvement à la source: "15 jours pour lever les doutes" dit Bergé (LREM), l'opposition critique. Allemagne: Chemnitz au bord de la crise de nerfs. Allemagne: Chemnitz au bord de la crise de nerfs

Prélèvement à la source: "15 jours pour lever les doutes" dit Bergé (LREM), l'opposition critique

AFP/Archives / DAMIEN MEYER Avec la réforme, les contribuables paieront leurs impôts 2018 sur les revenus de 2017, et les impôts 2019 sur ceux de 2019
Le gouvernement "se laisse 15 jours" pour "lever les doutes" autour du prélèvement à la source et décider de la date de sa mise en oeuvre, a indiqué vendredi Aurore Bergé, porte-parole du groupe LREM à l'Assemblée nationale.
Mais la communication de l'exécutif suscite critiques et interrogations dans les rangs de l'opposition.
"Oui nous souhaitons mettre en oeuvre le prélèvement à la source (mais) si c'est mis en oeuvre et qu'au final ce n'est pas dans les bonnes conditions pour les Français, ce sera un échec. Il faut que ce soit une réussite, et donc c'est ça qu'a demandé le président de la République: on se laisse 15 jours pour lever les doutes", a déclaré Aurore Bergé sur RMC.
"Ca se fera", a-t-elle assuré, et "sur la question de la date de janvier 2019, on se laisse 15 jours pour savoir exactement la date d'entrée en vigueur", a-t-elle précisé.
Cette date n'est plus certaine depuis qu'Emmanuel Macron a annoncé jeudi qu'il attendait "des réponses précises" avant de décider la mise en oeuvre, après des mois de préparation du pays à cette réforme majeure.
Dimanche, le Premier ministre Edouard Philippe avait déjà semé le doute en promettant de faire "le point" d'ici quelques semaines. Le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin avait toutefois assuré dans la foulée que le prélèvement à la source serait bien appliqué dès la fin janvier 2019.
- "Carabistouille" -
"Emmanuel Macron faisait partie des ministres que j'avais rencontrés pour évoquer ce sujet. Il m'avait dit qu'il n'y voyait pas d'inconvénient", a assuré vendredi sur franceinfo un des artisans de la réforme, l'ancien secrétaire d'Etat chargé du Budget et des Comptes publics Christian Eckert (PS).
Il est donc "un peu surprenant" que le chef de l'Etat "découvre que la France ne serait pas capable de mettre en œuvre le prélèvement à la source", alors que "des milliers de fonctionnaires" y travaillent depuis des mois, a-t-il ajouté, déplorant "une forme de mépris de la capacité des Françaises et des Français à comprendre les choses".
Stéphane Le Foll (PS) a lui dit ne "pas très bien comprendre ce qui se passe, après avoir vu à la fois de la publicité à la télé, une lettre envoyée à tous les contribuables". Est-ce qu'"on va remettre en cause une grande réforme parce qu'il y a un problème de communication ? (...) On ne voit pas très bien la cohérence de tout ça", a-t-il résumé sur Radio Classique, estimant que "ça sent un peu la carabistouille".
"Techniquement, c'est sans doute prêt (...) mais politiquement ils ne savent pas comment prendre le truc, parce qu'ils sentent bien que la saison 1 de Macron est une chose, la saison 2, c'est plus compliqué", a commenté sur RMC le député La France insoumise Alexis Corbière, qui est opposé à la réforme.
Pour le porte-parole du Rassemblement national (ex-FN), Jordan Bardella, "sur ce sujet comme beaucoup d'autres, le gouvernement est loin de rassurer", a-t-il estimé sur Sud Radio, quand la députée Emmanuelle Ménard (apparentée au RN) critiquait "un rétropédalage en direct" sur une réforme "mal pensée". Et ce "n'est peut-être pas non plus sans lien avec la perspective des élections européennes en mai prochain", a-t-elle remarqué sur BFMTV et RMC.
Le président des Républicains Laurent Wauquiez avait quant à lui demandé mercredi à l'exécutif de renoncer à une réforme "qui va dans le mur".


Allemagne: Chemnitz au bord de la crise de nerfs

AFP / Odd ANDERSEN L’extrême droite allemande s’est à nouveau rassemblée le 30 août 2018 à Chemnitz contre la politique migratoire d’Angela Merkel
A Chemnitz, les nerfs sont à vif et le dialogue laborieux après les incidents racistes consécutifs au meurtre d'un Allemand, qui ont donné à cette ville de l'ex-RDA une célébrité dont elle se serait bien passée.
"Nous ne sommes pas tous des Nazis", lâche dans un soupir Rita Thal, 60 ans.
"Tous ce qu'on entend et voit sur Chemnitz, cela ne réflète pas la réalité", assure à l'AFP cette pharmacienne qui y vit depuis 50 ans, en attendant patiemment d'entrer dans les bâtiments du club de football local.
Jeudi soir, le chef du gouvernement régional de Saxe Michael Kretschmer, membre du parti conservateur d'Angela Merkel, y a convié à un dialogue citoyen.
Le rendez-vous était fixé de longue date. Mais les événements récents lui ont donné subitement un tout autre relief.
- 'Dégage!' -
Près de 500 habitants ont fait le déplacement, la salle est comble et il fait chaud. Dehors, environ 800 personnes manifestent à l'appel d'un mouvement de la droite radicale Pro Chemnitz, dont trois représentants siègent au conseil municipal.
AFP / Jonathan STOREY Allemagne
De loin on entend à espaces réguliers des "dégage!" criés à l'attention du responsable politique. Et dans la salle, les esprits sont tout aussi échauffés.
La maire sociale-démocrate Barbara Ludwig, également présente, en fait particulièrement les frais. Elle est copieusement conspuée à plusieurs reprises pendant sa prise de parole. "A Chemnitz nous oscillons entre l'amour et la haine", constate-telle.
"Cette ville n'est pas d’extrême-droite, cette ville n'est pas brune", clame de son côté Michael Kretschmer.
Mais les image des incidents de Chemnitz, où sur des vidéos postées sur les réseaux sociaux des manifestants font le salut hitlérien, "est maintenant partout dans le monde", dit-il.
- 'Peur latente' -
"On vit bien à Chemnitz", affirme pourtant Birgit Menzel, vendeuse en assurances de 59 ans venue elle aussi au dialogue citoyen.
L'ancienne Karl-Marx-Stadt et ses industries qui s'était retrouvée ruinée après la réunification du pays en 1990 -comme la plupart des cités de l'Allemagne de l'est- s'est relevée et donne une image proprette et verte, le centre ville est entièrement rénové, il y a beaucoup de théâtres, de musées.
Pourtant, la sécurité est le thème numéro un. "Il y a un sentiment de peur latente, chez les personnes âgées notamment, attisé par l'extrême-droite", estime Sabine Kühnrich, qui s'occupe d'un mouvement citoyen pour la démocratie et la tolérance.
Mme Menzel avoue ne pas trop comprendre les raisons de ces craintes.
"Les étrangers? Nous n'en avons pas beaucoup ici", dit-elle, environ 7% sur une population de quelque 246.000 habitants.
Pour elle, le meurtre de dimanche qui a mis le feu aux poudres - et pour lequel la police soupçonne deux jeunes irakien et syrien - est certes "terrible" mais inédit et ne justifie pas ce "déferlement de haine".
La phrase de trop pour son voisin, un homme qui l'écoutait avec attention.
"Vous dites n'importe quoi. Les gens ont peur et ils ont raison. Je ne laisse pas ma fille de 13 ans aller seule en ville", s'échauffe ce quarantenaire, le cheveux ras.
"Comment peut-on affirmer que les étrangers ne sont pas un problème? Vous n'avez pas lu ce qui s'est passé?", dit-il.
Une femme d'une cinquantaine d'années à côté de lui approuve: "si la victime avait été votre enfant, vous ne réagiriez pas comme ça!".


Allemagne: Chemnitz au bord de la crise de nerfs

AFP / JUAN MABROMATA Des gens passent devant un bureau de change à Buenos Aires le 30 août 2018
Confronté à une crise de confiance, le peso argentin a perdu en deux jours près de 20% de sa valeur face au dollar, contraignant la banque centrale à relever jeudi à 60% son taux directeur, l'un des plus élevés du monde.
Cette devise a ainsi reculé de plus de 53% depuis le début de l'année par rapport au billet vert.
Jeudi, le peso argentin a enregistré sa plus forte dépréciation en une seule journée depuis que, fin 2015, Mauricio Macri (centre droit) a pris ses fonctions de président, cédant 13,52%.
Des manifestations ont éclaté jeudi soir à Buenos Aires, mais aussi à La Plata, Rosario et Mar del Plata. Pour exprimer leur colère face à la hausse des prix, les manifestants ont frappé sur des casseroles ("cacerolazos"), comme en 2001. Cette année-là, le pays a connu le plus important défaut de paiement de l'histoire et une grave crise économique et sociale.
Des dizaines de milliers de professeurs et étudiants ont également protesté jeudi à Buenos Aires contre les réductions budgétaires imposées aux universités publiques.
Actuellement en proie à une récession et connaissant un risque pays élevé, la troisième économie d'Amérique latine peine à rebondir, malgré le recours au Fonds monétaire international (FMI), qui vient de lui accorder (en juin) un prêt de 50 milliards de dollars.
Dans un pays où les prévisions annuelles pour l'inflation sont supérieures à 30%, la Banque centrale de la République argentine (BCRA) a pris une mesure forte jeudi en augmentant de 15 points son principal taux d'intérêt, de 45 à 60%, afin d'endiguer la dépréciation de la monnaie argentine.
- Des marchés pas rassurés -
AFP / Eitan ABRAMOVICH Des professeurs d'université manifestent contre des coupes budgétaires dans les universités publiques argentines le 30 août 2018 à Buenos Aires
L'annonce mercredi par le président de centre droit Mauricio Macri d'un accord avec le FMI pour avancer les versements du prêt de 50 milliards de dollars n'aura pas suffi à rassurer les marchés, bien au contraire.
Jeudi soir, Nicolas Dujovne, le ministre argentin de l'Economie a, dans un souci d'apaisement, annoncé qu'il sera le 3 septembre au FMI à Washington pour "pour faire avancer" les accords concernant le versement du prêt.
En dépit du marasme économique, le gouvernement se montre confiant quant à l'avenir économique du pays.
Le chef du gouvernement argentin Marcos Pena a ainsi assuré que l'Argentine allait "sortir renforcée du processus de transformation" engagée fin 2015 par le président Macri.
"Il n'y a pas d'échec économique, a-t-il affirmé. C'est un changement profond, nous sommes dans la bonne direction".
Il a attribué les turbulences sur le marché des changes à la "vulnérabilité structurelle" de l'Argentine: "cela fait des décennies que nous avons un problème de déficit budgétaire et rien n'avait été fait pour le résoudre".
Depuis son arrivée au pouvoir fin 2015, le gouvernement Macri a réduit de 6 à 3,9% du PIB le déficit budgétaire. En juin, l'Argentine a encaissé une première tranche de 15 milliards de dollars du prêt consenti par le FMI. En contrepartie de ce prêt, le gouvernement s'est engagé à encore réduire le déficit, avec un objectif de 2,7% en 2018 et 1,3% en 2019.
AFP / Tatiana MAGARINOS Le peso argentin face au dollar
Les restrictions budgétaires se font sentir en Argentine dans l'administration publique et dans le secteur privé. Des entreprises ferment, les financements publics diminuent dans tous les domaines et nombre de grands travaux prévus par les autorités sont reportés.
Le ministre de l'Economie a prédit en début de semaine une récession de l'économie argentine en 2018, avec un recul du PIB de 1%, alors que le gouvernement avait tablé fin 2017 sur 3% de croissance pour cette année.
Le géant américain de la grande distribution Wal Mart a annoncé la vente d'une dizaine d'hypermarchés en Argentine.
- Un camouflet pour le président -
A Wall Street, les actions argentines ont chuté de 10% en moyenne.
Mercredi, Mauricio Macri a essuyé un camouflet à Buenos Aires. Il est intervenu publiquement pour annoncer que l'Argentine demandait au FMI d'accélérer le versement de la deuxième tranche du prêt. Mais les marchés ont réagi négativement.
"Le dollar est la monnaie de réserve par excellence, utilisée par les Argentins pour préserver à long terme la valeur de leur épargne. La demande croît en période d'incertitudes et elle diminue par temps calme", explique Victor Beker, le directeur du Centre d'études de la nouvelle économie (CENE).
Dans son plan initial de relance de l'économie, Mauricio Macri tablait sur un afflux d'investissements étrangers dans les infrastructures, l'énergie, qui aurait alimenté la croissance et créé des emplois. L'attentisme des sociétés étrangères, prudentes, a prévalu et la fragile économie argentine s'est trouvée exposée aux turbulences locales et internationales.
La CGT, la principale centrale syndicale du pays, a appelé à une grève nationale de 24 heures pour le 25 septembre. 
copiado https://www.afp.com/

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