Corbyn se pose en homme providentiel en plein chaos du Brexit

L'échange musclé sur l'Iran s'invite au Conseil de sécurité de l'ONU

AFP / Nicholas Kamm Donald Trump à l'ONU à New York le 25 septembre 2018
L'échange musclé sur l'Iran se poursuit mercredi à l'ONU, où le président des Etats-Unis Donald Trump, en quête d'alliés contre Téhéran, a convoqué une réunion du Conseil de sécurité, au risque d'exposer au grand jour son propre isolement.
Marteau à la main, l'iconoclaste milliardaire, qui ne rate pas une occasion de dire tout le mal qu'il pense de l'organisation multilatérale, préside à 10H00 (14H00 GMT) l'organe suprême des Nations unies pour parler de non-prolifération, en cette Journée internationale pour l'élimination totale des armes nucléaires.
Mais le locataire la Maison Blanche, dont la capacité à respecter le protocole millimétré de cette enceinte sera scrutée à la loupe, ne s'en cache pas: il veut faire de ce rendez-vous un moment fort de sa campagne de "pression maximale" contre l'Iran.
Le président iranien Hassan Rohani n'y participera pas, son pays n'étant pas l'un des quinze membres actuels du Conseil. Mais il a opportunément prévu peu après une conférence de presse à New York où se tient l'Assemblée générale annuelle des Nations unies.
Mardi, parmi les premiers à fouler la tribune de l'ONU, les deux hommes s'étaient violemment affrontés.
- "Dictature corrompue" -
Donald Trump avait appelé "toutes les nations" à "isoler" la "dictature corrompue" de Téhéran.
Objectif: rallier la communauté internationale pour contraindre la République islamique à venir négocier avec lui un vaste traité qui non seulement l'empêcherait de fabriquer la bombe atomique, mais qui interdirait aussi à Téhéran toute prolifération de missiles balistiques et mettrait fin à son comportement "déstabilisateur" au Moyen-Orient.
En retour, Hassan Rohani l'a accusé de chercher à le "renverser", par le biais des sanctions draconiennes comparées à un acte de "terrorisme économique", au moment même où il prétend l'inviter au dialogue.
AFP / Gillian HANDYSIDE L'Iran sous Rohani
Pour le président iranien, les seules négociations possibles doivent avoir lieu à l'ONU. Et sur la base de l'accord multilatéral conclu en 2015 sur le nucléaire iranien, dont son homologue américain s'est retiré avec fracas en mai en critiquant son laxisme et en rétablissant dans la foulée toutes ses sanctions contre Téhéran.
De son côté, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche John Bolton a averti Téhéran que cela lui "coûterait cher" s'il menaçait les Etats-Unis ou leurs alliés.
"Si vous nous doublez, ou nos alliés ou nos partenaires, si vous continuez à mentir, tricher et tromper; oui, cela va effectivement coûter cher", a-t-il déclaré lors d'un rassemblement tenu en marge de l'assemblée générale par le groupe United Against a Nuclear Iran (Unis contre l'Iran nucléaire).
"Que mon message aujourd'hui soit clair: nous vous avons à l'oeil et nous vous trouverons", a ajouté M. Bolton.
Devant le Conseil de sécurité, Donald Trump risque toutefois de se retrouver isolé, y compris, par un spectaculaire renversement des alliances traditionnelles, face au président français Emmanuel Macron et à la Première ministre britannique Theresa May.
Paris et Londres, ainsi que Berlin et toute l'Union européenne, n'ont en effet jamais accepté le retrait américain de l'accord de 2015, et tentent tout pour le garder en vie, avec Téhéran, ainsi que les deux autres signataires, Moscou et Pékin, adversaires habituels de Washington et également membres permanents du Conseil de sécurité.
- Corée du Nord et Syrie -
Tous ont fini par annoncer à l'ONU en début de semaine un mécanisme complexe de troc visant à préserver les nombreuses entreprises européennes et étrangères sommées de quitter l'Iran sous peine de mesures punitives américaines.
Tout en avouant sa "profonde déception", le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo s'est évertué à minimiser l'initiative européenne. Les montants en jeu sont "insignifiants".
"Toutes les grandes entreprises ont fait le choix de quitter l'Iran", a en outre balayé son émissaire Brian Hook.
Le face-à-face entre Donald Trump et les autres dirigeants s'annonce tendu. Mardi, Emmanuel Macron a dit "non" à "la loi du plus fort" pour régler la crise iranienne.
Les Européens partagent avec Washington les inquiétudes sur les missiles iraniens et le rôle de Téhéran dans les conflits régionaux, mais les divergences sur la méthode masquent jusqu'ici toute possibilité d'entente.
Le président Trump ne peut guère espérer trouver un consensus complet sur les autres dossiers à l'ordre du jour.
Sur la Corée du Nord, un an après avoir réussi à mobiliser la communauté internationale pour imposer des sanctions sans précédent contre les programmes nucléaire et balistique de Pyongyang, les Etats-Unis font face au revers de la médaille de leur rapprochement diplomatique avec Kim Jong Un en vue d'une éventuelle dénucléarisation.
La Russie et la Chine veulent alléger la pression, et des accusations de "tricherie" et de "mensonges" ont récemment fusé entre Russes et Américains au Conseil de sécurité sur l'application des sanctions.
Quant à la Syrie, si le front occidental reste soudé -- Donald Trump a promis mardi une "réponse" américaine en cas de nouvelle attaque chimique --, il fera face à la détermination de la Russie, alliée de Damas et principal obstacle à l'adoption de nombreuses résolutions de l'ONU sur ce conflit vieux de sept ans.

Corbyn se pose en homme providentiel en plein chaos du Brexit

AFP / Oli SCARFF Le chef du parti travailliste britannique Jeremy Corbyn au congrès de son parti à Liverpool mardi 25 septembre 2018
Le chef du Parti travailliste, Jeremy Corbyn, se présentera en homme providentiel capable de sortir le Royaume-Uni du chaos du Brexit, dans son discours de clôture du congrès du parti mercredi à Liverpool.
Le Brexit a été la grande question du congrès du principal parti d'opposition britannique, sans doute au déplaisir de Jeremy Corbyn, eurosceptique plus à l'aise sur les thématiques économiques et sociales que pour prendre position sur le retrait l'UE, comme devrait d'ailleurs le montrer son allocution.
Divisé entre des militants qui ont voté pour rester dans l'Europe, en particulier les plus jeunes, et d'autres, en particulier des adhérents plus âgés ou issus des classes populaires, qui ont voté pour sortir de l'UE, pressé par une partie de la base et des syndicats de défendre un second référendum, le parti a finalement adopté une position de compromis mardi laissant "toutes les options sur la table".
Le Labour a prévenu que si l'accord négocié par la Première ministre conservatrice Theresa May avec Bruxelles ne répond pas aux six critères qu'il a fixés - par exemple s'il menace l'emploi ou la paix en Irlande du Nord ou ne conserve pas les bénéfices du marché unique et de l'union douanière - il s'y opposerait.
En cas de rejet du futur accord par le parlement, il réclame la tenue d'élections législatives, espérant ainsi arriver au pouvoir. Mais si les conservateurs refusent de les convoquer, il fera campagne pour l'organisation d'un second référendum.
Keir Starmer, chargé du Brexit au sein du Labour, a déclaré qu'il n'excluait aucune option, y compris demander aux Britanniques s'ils ne souhaitent pas finalement le maintien dans l'UE. Mais le ministre des Finances au sein du cabinet fantôme, John McDonnell, a exclu de son côté cette dernière éventualité.
Interrogée à New York, où elle participe à l'assemblée générale de l'ONU, sur la possibilité d'organiser des législatives anticipées, Theresa May a déclaré que "cela ne serait pas dans l'intérêt" du Royaume-Uni.
- 'Question hypothétique' -
AFP / Oli SCARFF Le chef de l'opposition travailliste britannique Jeremy Corbyn (deuxième à partir de la droite) sur la tribune du congrès de son parti mardi 25 septembre 2018 à Liverpool
Défenseur depuis des mois d'une nouvelle consultation portant sur le départ de l'UE, le député David Lammy souligne le changement de cap opéré par le parti.
"Je suis maintenant soutenu par de nombreux travaillistes, cela a été un long combat, et je pense que nous sommes en train d'y parvenir", a-t-il déclaré à l'AFP.
Lors de son discours, Jeremy Corbyn, qui avait mollement fait campagne pour le maintien dans l'UE lors du référendum de juin 2016, sortira-t-il de l'ambiguïté?
Interrogé mardi soir sur la BBC, il a refusé de dire quel serait son vote si un nouveau référendum devait porter sur le maintien dans l'UE. "C'est une question hypothétique", a-t-il répondu.
Il devrait de nouveau s'en prendre au gouvernement pour sa gestion des négociations, qui patinent toujours avec Bruxelles à six mois du Brexit, prévu fin mars 2019 mais surtout se poser en futur Premier ministre prêt à mettre un terme aux années d'austérité qui ont pesé sur les ménages les plus vulnérables.
Son programme prévoit des nationalisations dans les secteurs du rail et de l'eau notamment, mais aussi la création 400.000 emplois dans l'énergie verte.
"Il y a dix ans ce mois-ci, l'édifice de la cupidité érigée comme idéal, du capitalisme financier déréglementé (...) s'est effondré, avec des conséquences dévastatrices", doit-il déclarer, en référence à la crise économique et financière de 2008, selon des extraits de son discours.
"Les vieilles recettes ne fonctionnent plus. C'est pourquoi les travaillistes proposent un plan radical pour reconstruire et transformer le Royaume-Uni".

 copy  https://www.afp.com

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