Infections nosocomiales: le danger au bout du bistouri Société Générale solde deux litiges qui l'empoisonnaient de longue date

Infections nosocomiales: le danger au bout du bistouri

AFP / FRANCOIS GUILLOTUn patient sur vingt est touché par au moins une infection nosocomiale, selon une enquête nationale réalisée en 2017
Un patient hospitalisé sur vingt est touché par au moins une infection nosocomiale et la part de celles qui sont liées à une opération chirurgicale augmente, selon une enquête sur ces infections qui font 4.200 morts par an.
"On estime que 4.200 décès sont liés à des infections nosocomiales chaque année", a déclaré le docteur Bruno Coignard, responsable de la direction des maladies infectieuses de l'agence sanitaire Santé publique France, lundi en dévoilant cette enquête.
La proportion des patients infectés est stable entre 2012 et 2017 alors qu'elle avait diminué de 10% entre 2006 et 2012, selon cette 6e enquête réalisée un jour donné auprès de 403 établissements de santé. Ces enquêtes sont réalisées tous les cinq ans depuis 1990.
Au sein de ce total, la part des infections liées à une intervention chirurgicale est en hausse, selon l'enquête. Elle passe de 2012 à 2017 de 13,5% à 16% du total, arrivant ainsi au deuxième rang - contre le 3e auparavant - des infections nosocomiales les plus courantes, derrière les infections urinaires (28%) et devant les pneumonies (15,5%).
L'âge est un facteur de risque, rappelle le Dr Anne Berger-Carbonne de l'agence sanitaire. Mais en chirurgie, le tabagisme, l'obésité, l'hypertension artérielle ou le diabète favoriseraient ces infections.
Les deux bactéries les plus fréquemment responsables d'infections nosocomiales (associées aux soins) contractées au cours d'un séjour à l'hôpital sont Escherichia coli (près d'un quart des infections), au premier rang, et le staphylocoque doré (13%) au deuxième, précise-t-elle.
Les infections nosocomiales sont davantage constatées dans les services de réanimation (un patient infecté sur quatre) qui soignent des patients plus vulnérables et exposés à des dispositifs invasifs (cathéter, assistance respiratoire, sonde urinaire) qui augmentent les risques.
- Rumeurs -
Sur le plan chirurgical, il y a une marge de progression en accentuant la prévention de ces infections graves, en particulier pour les prothèses de genou ou les opérations de varices, note le Dr Coignard.
"Les antibiotiques font partie du problème", explique le Dr Coignard. Près d'un patient hospitalisé sur sept reçoit un traitement antibiotique, une proportion qui diminue très légèrement par rapport à 2012, ce qui est une bonne tendance. L'usage inconsidéré des antibiotiques peut en effet les rendre inefficaces.
Mais en revanche, il serait bien de faire mieux respecter l'administration recommandée de la dose d'antibiotique en prévention avant une opération: elle n'est pas donnée systématiquement par certains, donnée trop tard ou trop tôt, ou pas avec la bonne molécule...
Cette photographie des infections nosocomiales en France montre également que les infections dues aux staphylocoques dorés résistants à l'antibiotique méticilline continuent à diminuer.
La proportion des patients infectés par ce germe résistant aux antibiotiques baisse de 7,5% entre 2012 et 2017. "Cela montre que les efforts quotidiens dans les hôpitaux, notamment d'hygiène des mains, portent leurs fruits", remarque le Dr Coignard.
Mais parallèlement les infections dues à certaines entérobactéries résistantes aux antibiotiques (dites "EBLSE"), liées aux "excreta" (selles...) augmentent. Et elles sont plus difficiles à combattre.
Les infections nosocomiales surviennent également dans les soins de ville et les Ehpad. D'où la nécessité d'élargir la surveillance et la prévention de ces infections au-delà des hôpitaux et cliniques, souligne le Pr Jean-Christophe Lucet, président d'un comité d'experts auprès de l'agence sanitaire.
Le Dr Pierre Parneix, président de la société française d'hygiène hospitalière, déplore par ailleurs le "bad buzz" sur les solutions hydro-alcooliques, qui servent à se désinfecter les mains entre chaque patient.
Selon lui, des soignants refusent de s'en servir sous prétexte qu'elles seraient nocives, selon de fausses rumeurs véhiculées sur les réseaux sociaux. Un phénomène "qui ne touche que la France", assure-t-il.





Société Générale solde deux litiges qui l'empoisonnaient de longue date
AFP/Archives / ERIC PIERMONTLa société générale a annoncé des accords de principe pour mettre fin à des enquêtes la concernant aux Etats-Unis et en France
Soulagement pour les actionnaires de Société Générale: la banque va solder deux litiges qui l'empoisonnaient depuis des années et l'ont déjà forcée à chambouler sa direction, même si elle n'en a pas fini avec la justice américaine et le fisc français.
Le groupe français a annoncé lundi être "parvenu à des accords de principe" avec les autorités concernées aux Etats-Unis et en France pour mettre fin à des enquêtes sur deux dossiers: les manipulations du taux interbancaire Libor et des soupçons de corruption avec le fonds souverain libyen (LIA).
Si l'un de ces accords concerne le parquet financier français, impliqué dans les enquêtes sur la Libye, ils sont principalement conclus avec les autorités américaines: le département de la Justice (DOJ) dans les deux cas, ainsi que la CFTC, le régulateur des marchés de matières premières et de produits dérivés, pour le Libor.
La banque ne dit pas pour l'heure combien ces arrangements vont lui coûter, en laissant la primeur aux autorités concernées: des audiences vont avoir lieu ce lundi et mardi pour faire valider les accords par les justices des deux pays.
Société Générale précise juste qu'ils n'auront "pas d'impact sur les résultats". Autrement dit, elle ne devra pas payer plus que le milliard d'euros qu'elle avait déjà réservé dans ses comptes pour ces deux dossiers.
L'annonce n'est pas une surprise: depuis des mois, la banque promettait un règlement prochain. Et en mars, elle avait annoncé des "discussions plus actives" aux Etats-Unis.
GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives / SPENCER PLATTDes courtiers en pleine transaction sur un marché financier de New York le 31 mai 2018
Reste que l'impatience se manifestait chez les actionnaires. Fin mai, lors de l'assemblée générale de la banque, l'un d'eux s'était dit "un peu perplexe", forçant le directeur général, Frédéric Oudéa, à rappeler qu'il n'y avait "aucun nouveau litige" mais "des processus très longs".
- Violations d'embargos -
Les deux dossiers ont déjà fait subir à Société Générale un lourd fardeau.
Celui du fonds souverain libyen lui a déjà coûté près d'un milliard d'euros voici un an. C'est la somme qu'avait payée Société Générale pour solder le dossier auprès du seul LIA, qui accusait la banque de cas de corruption vers la fin de l'ère Kadhafi, entre 2007 et 2009. Mais restait à régler le volet pénal du dossier, d'abord aux Etats-Unis puis en France, où le parquet s'est greffé au dossier fin 2017.
Quant au second dossier, le Libor, la banque n'a pas payé qu'un prix financier. L'un de ses principaux dirigeants, Didier Valet, qui chapeautait les activités de marchés, a dû démissionner en début d'année, ce qui a favorisé un remaniement entre plusieurs hauts dirigeants.
La banque n'a pas explicitement dit que ce départ était à la demande des autorités américaines. Mais elle a reconnu qu'il s'était fait "dans l'intérêt" du groupe, tandis que des sources proches ont confirmé qu'il était lié au dossier Libor.
Comme plusieurs autres grandes banques, Société Générale était visée sur des cas de manipulation de ce taux de référence dans le monde de la finance: il a une incidence sur une masse énorme de produits financiers dont certains prêts aux ménages et aux entreprises. La suisse UBS, la néerlandaise Rabobank ou l'allemande Deutsche Bank ont déjà dû payer des milliards d'euros à la suite de ce scandale qui a éclaté au début des années 2010.
La banque française n'en a pour autant pas fini avec les litiges aux Etats-Unis: le Trésor américain l'a dans la ligne de mire pour un troisième dossier, concernant la violation supposée d'embargos. Société Générale évite pour l'heure d'indiquer tout calendrier.
Quant à la France, la banque y est toujours confrontée au fantôme de l'affaire Jérôme Kerviel. Elle a confirmé en début d'année que le fisc pensait annuler la ristourne de plus de deux milliards d'euros d'impôts dont elle avait bénéficié à cause des pertes astronomiques causées par l'ancien trader.
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