Jeune tué à Nantes: un millier de personnes réclament "justice" Londres demande à Moscou de s'expliquer après un nouvel empoisonnement au Novitchok Tapie gagne un nouveau répit pour le remboursement de l'arbitrage Adidas

Jeune tué à Nantes: un millier de personnes réclament "justice"

AFP / Damien MEYEREdouard Philippe et la maire de Nantes Johanna Rolland s'expriment devant la presse le 5 juillet 2018 à Nantes
Un millier de personnes ont participé à une marche blanche jeudi en début de soirée dans le quartier du Breil à Nantes pour réclamer "vérité" et "justice pour Abou", victime mardi du tir d'un policier placé en garde à vue jeudi midi.
Des habitants de ce quartier, secoué ces deux dernières nuits par des violences urbaines, se sont regroupés dès 18H00 devant le 68, rue des Plantes, où se sont déroulés les faits et où des bouquets de fleurs avaient été déposés. "Bavure !!!!" et "Police tue" ont été inscrits sur le muret où la voiture conduite par le jeune homme de 22 ans s'est encastrée après que le conducteur eut été touché par le tir du policier lors d'un contrôle de police.
Sur instruction du procureur de la République de Nantes, Pierre Sennès, "le fonctionnaire de police qui a fait usage de son arme de service et causé le décès de la victime a été placé en garde à vue" jeudi à 12H40 par l’IGPN (Inspection générale de la police nationale, ndlr) "du chef de violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner", selon un communiqué du parquet envoyé jeudi.
"Ce n’est qu’à l'issue de cette mesure de garde à vue que le procureur de la République de Nantes sera en mesure de faire connaître sa décision sur les suites à réserver à cette affaire", est-il précisé.
En visite jeudi à Nantes, le Premier ministre Édouard Philippe a exigé "la plus grande transparence" sur les circonstances de la mort du jeune homme.
M. Philippe a également exprimé sa "condamnation la plus ferme" des violences, en précisant que 11 gardes à vue étaient en cours jeudi matin, pour la plupart des jeunes arrêtés dans le quartier du Breil où a été tué le jeune homme originaire de Garges-lès-Gonesse (Val d'Oise).
Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a lui assuré depuis Marseille que le gouvernement ferait "tout pour apaiser la situation (...): c'est notre devoir de restaurer la tranquillité à Nantes, comme nous souhaitons le faire dans tout le pays".
AFP/Archives / SEBASTIEN SALOM GOMISDes policiers près d'une voiture brûlée dans le quartier du Breil à Nantes le 4 juillet 2018 au petit matin
Dans la nuit de mercrde à jeudi, plus d'une quarantaine de véhicules ont été incendiés dans les quartiers dits "sensibles" de Nantes: le Breil, Bellevue, les Dervallières et Malakoff. Sept bâtiments publics et une dizaine de commerces ont aussi été incendiés.
Une voiture a aussi été dégradée par un cocktail Molotov dans la cour du commissariat de Saint-Herblain, dans la banlieue de Nantes. Enfin, un CRS a été blessé à la main et un impact a été relevé sur le casque d'un policier départemental, qui pourrait être dû à un tir de 22 Long Rifle, mais ce policier n'a pas été blessé.
- "on est déjà pauvres" -
AFP/Archives / SEBASTIEN SALOM GOMISDes policiers près d'une voiture brûlée dans le quartier du Breil à Nantes le 4 juillet 2018
"On brûle nos quartiers, on est déjà pauvres. On peut s'exprimer d'une autre manière que la violence", affirmait une habitante du quartier du Breil jeudi matin, partagée entre colère envers les jeunes après les destructions et envers la police qui n'est "jamais là".
Les proches du jeune homme tué mardi soir avaient appelé au calme mercredi soir par la voix de leur avocat. Sous le coup d'un mandat d'arrêt pour "vol en bande organisée, recel et association de malfaiteurs", le jeune conducteur a tenté de s'enfuir en effectuant une marche arrière, avait indiqué mercredi le procureur Sennès.
Selon une source proche du dossier, les cinq collègues du policer auteur du coup de feu, entendus le soir des faits, ont affirmé que le conducteur a fait une marche arrière à "très vive allure", au point de risquer de renverser deux des quatre enfants qui jouaient sur la chaussée derrière la voiture. Toujours selon eux, l’un des policiers a juste eu le temps de pousser l'un des enfants, de prendre l'autre dans ses bras et de se mettre à l’abri devant le fourgon de CRS.
Ces déclarations des policiers n'ont pas été confirmées par le procureur et sont contredites par des habitants du quartier interrogés par l'AFP qui disent avoir assisté à la scène. Selon une femme qui a filmé la scène, il n'y avait "pas de CRS derrière la voiture, il n'a écrasé personne".
"Afin d'assurer la sécurité de tous (personnel et voyageurs) et des véhicules", la direction de la la société de transports de Nantes Métropole a annoncé l'interruption du réseau de transport pour la nuit de jeudi à vendredi, avec les derniers départs des lignes dès 20h30.

Londres demande à Moscou de s'expliquer après un nouvel empoisonnement au Novitchok

AFP / -Une image tirée d'une vidéo obtenue par l'AFP le 5 juillet 2018 montrant l'évacuation le 30 juin d'une personne par ambulance à Amesbury, dans le sud de l'Angleterre, où un couple a été victime d'un empoisonnement à l'agent inervant Novitchok A still image taken from video footage recorded on June 30, 2018 and released to AFP on July 5, 2018 shows a man on a stretcher being put into an ambulance by medics and police outside a residential address in Amesbury, southern England, on June 30, 2018 where police reported a man and woman were found unconscious in circumstances that sparked a major incident after contact with what was later identified as the nerve agent Novichok.British police scrambled on July 5, to determine how a couple were exposed to the same nerve agent, Novichok, used on a former Russian spy earlier this year, leaving them critically ill. The couple were taken ill on Saturday in Amesbury, close to the city of Salisbury, where former double agent Sergei Skripal and his daughter Yulia were found slumped on a bench on March 4, in an incident that sparked a diplomatic crisis with Russia.
Londres a sommé jeudi la Russie de s'expliquer après l'empoisonnement d'un couple de Britanniques, exposés au Novitchok, le même agent innervant que celui utilisé quatre mois plus tôt contre un ex-espion russe et sa fille, suscitant des inquiétudes dans la population locale.
"Il est maintenant temps que l'Etat russe explique exactement ce qui s'est passé", a déclaré le ministre de l'Intérieur, Sajid Javid, au Parlement à l'issue d'une réunion d'urgence de l'exécutif. "Il est totalement inacceptable que nos citoyens soient des cibles délibérées ou accidentelles ou qu'on déverse du poison dans nos rues, nos parcs, nos villes".
Le Royaume-Uni a alerté l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), selon un porte-parole de Downing Street.
Les deux Britanniques, un homme de 45 ans et une femme de 44 ans, ont été pris en charge dans un état critique samedi à Amesbury (sud-ouest de l'Angleterre), une petite ville située à une douzaine de kilomètres de Salisbury où Sergueï et Ioulia Skripal avaient été empoisonnés début mars au Novitchok, un agent neurotoxique de conception soviétique.
Londres avait pointé du doigt la Russie, qui a nié toute implication, engendrant une grave crise diplomatique entre Moscou et les Occidentaux. Les Skripals étaient finalement sortis d'affaire après plusieurs semaines d'un lourd traitement médical.
Moscou s'est défendu jeudi en disant ne pas avoir "d'informations sur la substance utilisée". Le Kremlin s'est dit "très préoccupé" par "l'utilisation répétée de telles substances en Europe".
"Nous appelons les forces de l'ordre britanniques à ne pas céder aux sales jeux politiques commencés par certaines forces à Londres", a déclaré Maria Zakharova, porte-parole de la diplomatie russe. "Le gouvernement de Theresa May et ses représentants auront à s'excuser".
- "Objet contaminé" -
Les nouvelles victimes du poison demeuraient "dans un état critique" jeudi, selon l'hôpital de Salisbury où elles sont soignées.
Le couple a été exposé au poison "après avoir manipulé un objet contaminé", a indiqué la police londonienne, dont la branche anti-terroriste a pris les rênes de l'enquête, sans pouvoir dire à ce stade s'il provient du même lot que celui des Skripal.
Selon M. Javid, il serait "entré en contact avec l'agent neurotoxique dans un endroit différent" des sites décontaminés après le précédent empoisonnement. Une des hypothèses est que "l'un des deux a ramassé le contenant utilisé pour stocker l'agent neurotoxique utilisé contre les Skripals", a précisé une source gouvernementale.
"Je pense que le contenant devait être très petit. (...) Cela pourrait donc être une seringue, un petit contenant chirurgical (...) qui peut facilement passer inaperçu", a estimé Hamish de Bretton-Gordon, un expert en armes chimiques interrogé par l'AFP.
AFP / Laurence CHUExposés à l'agent innervant Novitchok
Le chef de la police locale de Wiltshire, Kier Pritchard, a défendu devant la presse la réponse initiale des forces de l'ordre, estimant qu'elle avait été "entièrement proportionnée" à ce qu'elles pensaient n'être au début qu'un incident lié à une absorption de drogue.
Ce n'est qu'ultérieurement, en raison des symptômes des malades, que des prélèvements ont été analysés, dont "les résultats préliminaires" indiquaient dès mardi soir une contamination avec un agent innervant, selon le policier. Soit la veille de l'annonce publique de l'empoisonnement au Novitchok.
- "Extrêmement inquiétant" -
La Première ministre Theresa May a assuré que la police allait "remuer ciel et terre" pour éclaircir ce nouveau cas d'empoisonnement, qu'elle a qualifié d'"extrêmement inquiétant".
Sam Hobson, un ami du couple, qu'il a identifié comme étant Charlie Rowley et Dawn Sturgess, a affirmé à l'AFP qu'ils avaient passé la journée de vendredi à Salisbury et s'étaient trouvés mal le lendemain.
Plusieurs lieux fréquentés par les victimes vendredi et samedi ont été fermés au public par la police, certains cachés des regards par des barrières opaques, dont une pharmacie, un centre baptiste et un parc de Salisbury. Un foyer de sans-abri où vivait Dawn Sturgess a été évacué.
"Nous sommes tous inquiets. (...) Etait-ce quelque chose provenant d'ici?", s'interrogeait un résident qui a refusé de donner son nom.
Mercredi, un habitant de Salisbury, Patrick Hillman, 70 ans, confiait à l'AFP être "choqué que quelque chose arrive si peu de temps après" l'affaire Skripal, s'inquiétant aussi des répercussions pour la ville.
Face à la panique qui menace de s'emparer de la population, les autorités se sont voulues rassurantes.
L'agence de santé publique Public Health England (PHE) a répété jeudi que le risque pour la population demeurait "faible". Elle a néanmoins conseillé "par précaution" aux personnes s'étant rendues aux mêmes endroits que les victimes de laver leurs vêtements, et a demandé aux gens "d'être vigilants lorsqu'ils ramassent des objets inconnus ou dangereux comme des aiguilles ou des seringues".

Tapie gagne un nouveau répit pour le remboursement de l'arbitrage Adidas

AFP/Archives / Boris HORVATBernard Tapie, le 15 novembre 2013 à Marseille
Bernard Tapie s'est félicité jeudi du rejet de la demande de liquidation judiciaire de ses sociétés, mais doit encore batailler pour valider un délicat plan de remboursement des millions perçus en 2008 dans l'arbitrage de son litige avec le Crédit lyonnais, qui lui vaut un renvoi en correctionnelle.
Le tribunal de commerce de Paris a rejeté jeudi la demande formulée par le parquet, qui souhaitait voir le plan de sauvegarde des holdings GBT (Groupe Bernard Tapie), propriétaire du groupe de médias La Provence, et FIBT (Financière Immobilière Bernard Tapie), converti en une liquidation judiciaire immédiate afin d'honorer sa créance colossale.
L'ex-patron de l'Olympique de Marseille, affaibli à 75 ans par un cancer de l'estomac, a en effet été définitivement condamné l'an dernier à rembourser à l’État les 404 millions reçus lors de l'arbitrage censé mettre un terme à son bras de fer avec le Crédit lyonnais sur la revente d'Adidas en 1994.
Mais l'ancien ministre avait placé auparavant ses sociétés en procédure de sauvegarde, évitant toute saisie de ses biens.
Une partie est déjà indisponible, puisque saisie dans le volet pénal de ce dossier tentaculaire, qui vaut à Bernard Tapie d'être renvoyé en correctionnelle pour "escroquerie" et "détournement de fonds publics".
Le procès à Paris, dont la date n'a pas encore été fixée, doit se tenir au printemps 2019, selon une source proche du dossier.
Pour la première fois, le parquet demandait cette liquidation en s'appuyant sur l'annulation, en avril, du plan initial de remboursement sur six ans proposé par Bernard Tapie.
La cour d'appel avait invalidé ce plan en fustigeant un "défaut de financement", la procédure "ne prévoyant aucune cession d'actif" susceptible de fournir des liquidités.
Jeudi, le tribunal ne s'est pas prononcé sur le nouveau projet présenté par Bernard Tapie, qui sera examiné à l'automne, mais s'est limité à constater "que l'état de cessation des paiements n'est pas démontré" pour ses sociétés.
Le tribunal retient en effet que le rejet du plan initial, qu'il avait lui-même approuvé en juin 2017, "ne met pas fin à la procédure de sauvegarde et, qu'en conséquence les dettes nées antérieurement à l'ouverture de la procédure sont gelées tant que la procédure perdure", selon la décision consultée par l'AFP.
- "Il a gagné du temps" -
"Je suis extrêmement heureux pour au moins trois raisons", a déclaré M. Tapie à l'AFP. "La première, c'est que, même lorsque la situation incite la justice à vous être défavorable, vous tombez toujours, à un moment ou à un autre, sur des magistrats qui n'ont à coeur que de respecter le droit, rien que le droit".
"Quelle que soit la somme au final à rembourser, j'ai mis en place des garanties incontestables, qui permettent d'aller au bout de ce remboursement", a-t-il ajouté.
"Et surtout, je suis tellement heureux par rapport à La Provence", qui "fait un travail incroyable et qui va pouvoir continuer à travailler dans la sérénité", s'est-il encore réjoui.
"La situation de Bernard Tapie n'a pas bougé: il a gagné du temps mais pas de nouveaux moyens de paiements", a réagi le CDR (Consortium de réalisation), l'entité chargée de gérer le passif du Crédit lyonnais et dont l'Etat est l'unique actionnaire.
"Ses sociétés sont dans une situation objective telle qu'il n'y a pas de possibilité de présenter un nouveau plan de sauvegarde crédible", a-t-il ajouté. "La liquidation est donc inévitable et incontournable, ce n'est qu'une question de temps", selon le CDR.
Le montant que Bernard Tapie aura réellement à payer fait aussi l'objet d'un bras de fer judiciaire: le CDR, qui estime devoir recevoir les 404 millions d'euros plus les intérêts générés jusqu'à fin 2015, a lancé un recours contre une décision qui a raboté sa créance de 117 millions d'euros.
Le jugement du tribunal de commerce de juin 2017 ayant approuvé le plan initial fait par ailleurs l'objet d'une procédure pénale, depuis l'ouverture par le parquet de Paris d'une information judiciaire pour "escroquerie".

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