Paris étudie la possibilité de frappes en Syrie

La Turquie a mené pour la première fois, vendredi 29 août, des raids en Syrie contre les djihadistes de l’Etat islamique (EI) avec la coalition. Ankara a également donné son feu vert aux Américains pour l’utilisation de sa base aérienne d’Incirlik, en vue d’une offensive commune contre l’Etat islamique.

Paris étudie la possibilité de frappes en Syrie


L’exode accéléré des Syriens et l’échec de la coalition à faire reculer l’EI bousculent la position française sur l’opportunité de frapper en Syrie. François Hollande devrait préciser ses orientations lors de sa conférence de presse lundi.
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    Paris étudie la possibilité de frappes en Syrie

    Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par
    La Turquie a mené pour la première fois, vendredi 29 août, des raids en Syrie contre les djihadistes de l’Etat islamique (EI) avec la coalition. Ankara a également donné son feu vert aux Américains pour l’utilisation de sa base aérienne d’Incirlik, en vue d’une offensive commune contre l’Etat islamique.
    La France n’exclut plus de mener des frappes en Syrie contre l’Etat islamique (EI). Selon les informations du Monde, l’exécutif étudie cette option, qui fait débat au sein même du gouvernement. Le sujet a été abordé lors d’un conseil restreint de défense réuni par le président François Hollande, vendredi 4 septembre au matin, sur la crise syrienne. Jusqu’à présent, cette éventualité était purement et simplement écartée. Paris limitait à l’Irak sa participation à la campagne aérienne menée contre l’EI, avec une place qualifiée par l’état-major « d’équipier » dans la coalition militaire dirigée par les Etats-Unis. En Syrie, la France fournit conseils et armes aux rebelles « modérés ».
    L’exode accéléré des Syriens, l’échec de la coalition à faire reculer l’EI, ou encore le renforcement possible de la présence militaire russe sur le terrain sont en train de bousculer la position française.
    Ces derniers jours, plusieurs responsables laissaient entendre que la conviction du chef de l’Etat était faite. « Il ne serait pas aberrant d’avoir de la continuité dans notre action, là où on équipe, on forme, on soutient par ailleurs des forces » contre l’EI, c’est-à-dire en Syrie, a expliqué au Monde une source de haut niveau. « La décision est prise », affirmait même un expert bien informé, sans que l’on sache à quelle échéance, dans les prochains mois, de premières missions de reconnaissance pourraient être menées en Syrie par les Mirage 2000 basés en Jordanie ou les Rafale d’Abou Dhabi intégrés aux plans américains.

    « Neutraliser » Bachar Al-Assad

    M. Hollande doit préciser ses orientations lors de sa conférence de presse de rentrée, lundi 7 septembre. Pour la France, pays désigné comme une des cibles privilégiées des terroristes de l’EI, une action en Syrie relève de la cohérence, souligne-t-on à Paris.
    « Est-on en capacité de frapper efficacement ? Sans nul doute. De frapper sans dommages collatéraux ? C’est plus difficile », résume une source de haut niveau. Paris affiche une attitude prudente. La priorité pourrait être donnée à des vols de reconnaissance et de renseignement. Les avions français pourraient aussi se concentrer sur les territoires syriens totalement occupés par l’EI, visant ses centres de commandement et sa logistique.
    Mais pour l’heure, diplomates et experts admettent qu’aucune perspective politique ne se dessine. Jusqu’à présent, les Occidentaux ont toujours invoqué la feuille de route édictée lors des conférences de Genève, en 2012 et 2014, qui veut que toute négociation en Syrie aboutisse à la formation par « consentement mutuel » d’un gouvernement de transition, « doté des pleins pouvoirs exécutifs », ce qui suppose que M. Assad n’y joue aucun rôle.
    Lors de la réunion des ambassadeurs à l’Elysée fin août, le chef de l’Etat a parlé de « neutraliser » Bachar Al-Assad. Décryptage élyséen : « Cela signifie faire en sorte qu’il ne soit pas un obstacle à la négociation. » Et non plus : s’en débarrasser au préalable. Laurent Fabius a précisé, le 28 août : « C’est la seule solution, s’il en est encore temps. Nous en discutons avec les Arabes, les Américains, les Russes, les Turcs, les Iraniens. » Le discours s’est nuancé. Les solutions sont toujours aussi lointaines.
    Lire l'intégralité de notre enquête (en édition abonnés) : François Hollande envisage de frapper l’Etat islamique en Syrie

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