Inde : un million de déplacés dans les camps du Kerala sous les eaux. Appels à libérer Sentsov au 100e jour de sa grève de la faim

Inde : un million de déplacés dans les camps du Kerala sous les eaux

AFP / MANJUNATH KIRANDe l'aide distribuée le 21 août 2018 dans une localité de l'Etat de Kerala, dans le sud de l'Inde, frappé par des inondations
Plus d'un million de personnes sont actuellement hébergées dans des camps mis en place pour les déplacés au Kerala, ont annoncé mardi les autorités de cet Etat du sud de l'Inde frappé par une mousson particulièrement violente qui a fait environ 420 morts.
La baisse progressive du niveau des eaux après les inondations, rendue possible par l'affaiblissement des précipitations ces derniers jours, met en évidence l'ampleur des destructions dans cette région luxuriante prisée des touristes en saison sèche.
"Le nombre de personnes dans les camps humanitaires est maintenant d'1.028.000", réparties entre plus de 3.200 sites, a dit à l'AFP Subhash T.V., porte-parole du gouvernement local.
Les secouristes ont découvert mardi huit nouveaux corps, portant le bilan quelque 420 morts depuis le début au mois de juin de la mousson, l'une des plus violentes en un siècle.
Les autorités du Kerala ont déclaré avoir désespérément besoin de fonds. Les Émirats arabes unis leur ont promis mardi une aide de 100 millions de dollars, soit davantage que les 97 millions annoncés par le gouvernement indien.
Le Premier ministre de la province du Kerala a demandé une aide gouvernementale de 375 millions de dollars, affirmant que les dégâts sont estimés à 3 milliards de dollars.
Des dons du reste de l'Inde, de pays étrangers mais aussi de la plus grosse fortune d'Asie, Mukesh Ambani, ont permis de récolter des dizaines de millions de dollars supplémentaires.
Le Dalaï-Lama a pour sa part envoyé 15.000 dollars d'aide, selon le gouvernement de la province.
- Retrouvailles -
Les opérations de secours se concentrent désormais dans les zones les plus touchées comme la ville de Chengannur où la pluie tombe encore.
Selon l'armée, des milliers de personnes sont coincées dans leur maison, inondée depuis dix jours. L'eau potable et les vêtements secs manquent cruellement.
À proximité d'une route inondée, la militaire Jingy Joseph était assise pieds nus avec sa fille de quatre ans, Angelina, soulagée de l'avoir retrouvée. Elle était postée à l'autre bout du pays lorsque les eaux ont envahi la maison de ses parents, où se trouvait sa fille.
"J'ai perdu tout contact avec eux pendant quatre jours et j'ai dû lancer un appel sur Facebook", a-t-elle raconté à l'AFP. Sa vidéo est devenue virale sur l'internet indien.
À travers le Kerala, les largages de provisions et médicaments aux zones sinistrées se poursuivaient à l'aide d'hélicoptères et même de drones.
Les pluies ont détruit ou endommagé plus de 10.000 kilomètres de routes, selon les autorités locales. Les précipitations ont aussi destruit 50.000 habitations, a expliqué Shashi Tharoor, un député du Kerala et ancien haut responsable de l'ONU.
- Catastrophe prévisible ? -
Pour plusieurs spécialistes de l'environnement, cette catastrophe était prévisible dans cette région à l'écosystème particulièrement riche et fragile. D'après eux, l'extension de la présence humaine (urbanisation, mines, industries...) a engendré la disparition de lacs et zones humides, capables d'absorber l'excès d'eau de la mousson.
AFP / NARINDER NANUDes volontaires s'activent pour venir en aide aux victimes des inondations au Kerala. Amritsar le 20 août 2018.
"Modifier l'organisation de l'usage de la terre est difficile dans tout pays en raison des droits de propriété privée et des importantes sommes d'argent en jeu", a analysé pour l'AFP Muralee Thummarukudy, responsable de réduction des risques de catastrophe aux Nations unies.
Pour l'écologiste Madhav Gadgil, qui avait suggéré en 2011 une interdiction des activités minières et industrielles au Kerala, l'action de l'homme a joué un rôle-clé dans ce désastre.
"Malheureusement, nos gouvernements d'États sont en collusion avec des intérêts privés qui ne veulent pas que les lois environnementales soient appliqués", a-t-il estimé.
Des critiques nuancées par le département de l'environnement et du changement climatique du Kerala: "nous avons débuté une restauration écologique des zones humides et avons aussi interdit le plastique", a indiqué à l'AFP une responsable qui n'a pas souhaitée être nommée.
"Nous faisons de notre mieux. C'est la furie de la nature, vous ne pouvez blâmer personne", a poursuivi cette même source.
Le gouvernement indien a décrété "l'état de catastrophe naturelle".

Appels à libérer Sentsov au 100e jour de sa grève de la faim

AFP/Archives / HOLe cinéaste ukrainien Oleg Sentsov dans sa cellule du camp de Iamalie en Sibérie, sur une photo diffusée le 9 août 2018
"Oleg Sentsov peut mourir à chaque minute": de nouveaux appels à libérer le cinéaste ukrainien, détenu en Russie, ont été lancés mardi, au 100e jour de sa grève de sa faim , face à une apparente indifférence du Kremlin.
Dix personnes qui manifestaient leur soutien au cinéaste à Moscou ont été interpellées par la police russe mardi, selon l'organisation OVD-Info, spécialisée dans le suivi des arrestations.
Le cinéaste de 42 ans, opposé à l'annexion de la Crimée, a cessé de s'alimenter le 14 mai et n'est maintenu en vie que par les compléments alimentaires injectés par l'administration pénitentiaire russe. Il exige la libération de "tous les prisonniers politiques" ukrainiens emprisonnés en Russie.
En dépit des nombreux appels d'écrivains, acteurs ou cinéastes occidentaux, Moscou refuse de céder, mettant en exergue les charges de "terrorisme" qui lui ont valu sa condamnation et assurant que le réalisateur doit demander une grâce pour l'obtenir, ce qu'il refuse.
"S'il restait aujourd’hui quelque chose à sauver d’une affirmation politique des démocraties européennes, elles le perdraient définitivement avec la mort d'Oleg Sentsov", écrivent dans une tribune publiée dans le quotidien français Le Monde des dizaines de personnalités du monde culturel, du cinéaste Jacques Audiard au philosophe Slavoj Zizek.
"Oleg Sentsov peut mourir à chaque minute", ajoutent les signataires, appelant les dirigeants européens à faire pression sur la Russie.
A Prague, plusieurs cinéastes tchèques ont annoncé qu'ils seraient en grève de la faim jusqu'au 25 août, appelant leurs collègues à prendre le relais les jours suivants, afin de manifester leur solidarité avec Oleg Sentsov.
En 2015, Oleg Sentsov a été condamné à 20 ans de détention pour "terrorisme" et "trafic d'armes" à l'issue d'un procès qualifié de "stalinien" par Amnesty International et dénoncé par Kiev, l'Union européenne et les États-Unis.
Les ambassadeurs du G7 à Kiev ainsi que de nombreuses personnalités du monde culturel, comme le cinéaste suisse Jean-Luc Godard ou l'acteur américain Johnny Depp, ont appelé à sa libération.
Le secrétaire d’État britannique aux Affaires étrangères Alan Duncan s'est dit mardi, dans un communiqué, "extrêmement préoccupé" par l'état de santé du cinéaste ukrainien.
La porte-parole de la Commission européenne, Maja Kocijancic, a appelé à sa libération "immédiate".
"Oleg Sentsov observe sa grève de la faim depuis 100 jours. C'est un chiffre effrayant", a déclaré sur Twitter la porte-parole de la diplomatie ukrainienne, appelant les Occidentaux à "renforcer la pression sur la Russie".
AFP/Archives / SERGEI SUPINSKYLa cousine d'Oleg Sentsov, Natalia Kaplan, à Kiev en Ukraine, le 16 août 2018
Le réalisateur "n'entend pas abandonner sa grève, ni demander à Poutine de le gracier", a déclaré sa cousine Natalia Kaplan aux journalistes. "Moralement, c'est le même Oleg. Il n'est pas brisé."
"Sa santé se dégrade très vite. Personne ne sait combien de temps il lui reste", a-t-elle déclaré dans une vidéo publiée par le ministère ukrainien des Affaires étrangères.
- Pressions occidentales -
AFP / Vincent LEFAIOleg Sentsov
Qualifié de "kamikaze ukrainien" par son avocat, qui le dit "prêt à mourir", le réalisateur a toutefois consenti depuis plusieurs semaines à prendre des compléments alimentaires destinés habituellement aux malades incapables de se nourrir.
D'après Zoïa Svetova, une militante russe qui a pu le rencontrer le 14 août dans la colonie pénitentiaire de Labytnangui (nord), le prisonnier dit avoir perdu 17 kilogrammes.
La déléguée aux droits de l'Homme auprès du Kremlin, Tatiana Moskalkova, a assuré mardi que les médecins russes avaient jugé l'état de M. Sentsov "satisfaisant". "Il se déplace, se lève et reçoit une alimentation spéciale", a-t-elle précisé.
Mme Moskalkova a également estimé que M. Sentsov ne pouvait être échangé contre des Russes détenus en Ukraine car il posséde aussi selon elle la nationalité russe, qui lui a été attribuée d'office après l'intégration de la Crimée à la Fédération de Russie. "Il faut chercher ici une nouvelle forme légale" pour un tel échange éventuel, a-t-elle affirmé.
La vice-présidente du Parlement ukrainien, Irina Guerachtchenko, a qualifié ces propos de Mme Moskalkova de "farce" et de "chantage". "La seule chose qu'il faut pour la libération de Sentsov (...) est une volonté politique de Poutine", a-t-elle déclaré.
Le 10 août, le président français Emmanuel Macron a fait par téléphone "plusieurs propositions" à Vladimir Poutine afin de "trouver de façon urgente une solution humanitaire", sans donner plus de détails sur ces propositions.
Vladimir Poutine et le président ukrainien Petro Porochenko avaient évoqué en juin au téléphone un éventuel "échange de prisonniers" entre les deux pays, mais cela ne s'est pas concrétisé.
Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a lui répété à plusieurs reprises qu'une grâce ne pouvait être accordée qu'à la demande du prisonnier, mais Oleg Sentsov s'y refuse.
Kiev a cependant balayé cet argument, rappelant que la pilote ukrainienne Nadia Savtchenko, emprisonnée en Russie puis libérée à l'issue d'un échange de prisonniers en 2016, n'avait jamais demandé à être graciée.


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