Les accusations contre Asia Argento éclaboussent le mouvement #Metoo Tchèques et Slovaques marquent le 50e anniversaire de l'écrasement du "Printemps de Prague"



Les accusations contre Asia Argento éclaboussent le mouvement #Metoo

GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives / Frederick M. Brown, Loic VENANCEMontage photo représentant Jimmy Bennett (g), le 1er avril 2010, et Asia Argento, le 19 mai 2018 à Cannes
L'accusation d'agression sexuelle visant l'actrice Asia Argento a réveillé les critiques vis-à-vis de #Metoo, dont elle est une des figures, conduisant des féministes à appeler à la prudence et à fustiger "l'empressement" de certains à vouloir affaiblir ce mouvement de libération de la parole.
L'actrice italienne, une des accusatrices d'Harvey Weinstein, est soupçonnée d'avoir abusé sexuellement en 2013 de Jimmy Bennett, un acteur et musicien de rock américain âgé de 17 ans à l'époque, et d'avoir acheté son silence, ce qu'elle a nié fermement mardi.
L'information, publiée dimanche dans le New York Times, citant des documents envoyés par une source non identifiée, a immédiatement suscité en France des réactions critiques dans les médias et sur les réseaux sociaux, se répercutant sur l'ensemble du mouvement #Metoo.
"L'arroseuse arrosée", a par exemple tweeté Franz-Olivier Giesbert. "On ne se méfie jamais assez des marchands de vertu, des donneurs et des donneuses de leçons. Ce sont les pires ennemis de leur cause."
"Comment peut-on se présenter en justicière quand on se sait coupable ?", s'est demandé sur Twitter Françoise Laborde, journaliste et fondatrice d'une association pour les femmes dans les médias, estimant que cela allait "affaiblir la parole des toutes les autres victimes".
"Prudence", ont rétorqué mardi des porte-parole de mouvements féministes interrogées par l'AFP, critiquant "l'empressement" avec lequel certains se livrent à des tentatives de division.
"Cela donne surtout du grain à moudre à tous ceux qui ont critiqué, ont fermé les yeux face à #Metoo", estime Raphaëlle Rémy-Leleu, d'Osez le féminisme.
- "Victimes exemplaires" -
En apprenant les accusations visant Asia Argento, "j'ai été surprise et déçue", poursuit la militante, qui se dit soucieuse "de croire les victimes, toutes les victimes". "Mais je trouve délirant qu'on pense que cela remet en question le mouvement #Metoo".
A l'inverse, cela "conforte bien l'idée que les agressions sexuelles sont liées à des questions de pouvoir et de domination, qui n'épargnent personne, aucun milieu, et qu'il faut continuer à en parler", dit-elle.
Pour Alice Coffin, du groupe activiste féministe La Barbe, l'article a déclenché "une frénésie pour discréditer #Metoo" et une "haine à l'encontre de ce mouvement", "bien plus importantes en France qu'aux Etats-Unis".
"#Metoo, ce n'est pas seulement une libération de la parole, c'est devenu un combat. Un combat pour défendre la parole des victimes et faire en sorte que les agresseurs ne restent pas impunis", dit-elle.
"L'empressement et même la joie méchante avec laquelle certains ont applaudi les informations visant Asia Argento montre que cela n'est toujours pas compris", analyse-t-elle, y voyant par ailleurs des "tentatives classiques de division et de déstabilisation".
Les faits reprochés "sont graves", mais ils "n'enlèvent en rien son statut de victime" à Asia Argento, plaide-t-elle.
Selon elle, si certains se réjouissent de voir l'actrice dans la tourmente ce n'est pas seulement pour son engagement dans #Metoo, c'est aussi pour son discours à Cannes, "qui a montré chez elle une absence totale de peur".
En clôture du dernier festival, l'actrice avait prononcé un discours incendiaire, accusant Harvey Weinstein de l'avoir violée en 1997 "ici à Cannes".
"Et parmi vous, dans le public il y a ceux que l'on devrait pointer du doigt à cause de leur comportement envers les femmes, un comportement indigne de cette industrie, de n'importe quelle industrie. Vous savez qui vous êtes. Plus important encore, nous, nous savons qui vous êtes", avait-elle ajouté.
"Depuis quand les victimes doivent être exemplaires ?", a réagi sur Twitter Sandra Muller, la créatrice du hashtag #Balancetonporc, équivalent français de #Metoo.
Interrogée par le Parisien, la journaliste française basée aux Etats-Unis dénonce même un "système Weinstein qui ferait tout pour étouffer les scandales". "Ils vont essayer de démonter le mouvement au fur et à mesure, mais ça ne marchera pas!", espère-t-elle.

Tchèques et Slovaques marquent le 50e anniversaire de l'écrasement du "Printemps de Prague"

AFP / Michal CIZEKRassemblement des Praguois à l'occasion du 50e anniversaire du Printemps de Prague, le 21 août 2018
Les Tchèques et les Slovaques marquent mardi le cinquantenaire de l'écrasement par les chars soviétiques du "Printemps de Prague" de 1968, certains d'entre eux saisissant l'occasion pour dénoncer l'actuel gouvernement tchèque, soutenu par les communistes.
Une cérémonie d'hommage à plus de 400 victimes de l'intervention et de l'occupation soviétiques organisée à Prague devant le bâtiment de la Radio a été émaillée de vives protestations contre le cabinet de l'homme d'affaire milliardaire, l'ex-communiste Andrej Babis.
Composé du mouvement populiste ANO de M. Babis et des sociaux-démocrates CSSD, ce gouvernement n'a remporté le vote de confiance que grâce au soutien du parti communiste KSCM nostalgique de l'ancien régime. Il s'agit d'une première depuis la chute du rideau de fer en 1989.
"Qui gouverne avec les communistes, déshonore les victimes de l'occupation de 1968!", pouvait-on lire sur une pancarte brandie par un protestataire.
Des cris "Honte!" et des sifflements assourdissants des centaines de manifestants ont accompagné le discours de M. Babis, entouré de sa garde rapprochée.
Une quinzaine de Tchèques avaient trouvé la mort devant le bâtiment de la Radio alors qu'ils tentaient d'empêcher à mains nues la prise de l'immeuble par les envahisseurs.
- Précurseur de la "perestroïka" -
Précurseur de la "perestroïka" gorbatchevienne, le "Printemps de Prague" incarné par Alexander Dubcek s'est traduit notamment par une réforme politique et économique, la levée de la censure et une libéralisation des activités culturelles.
Dans la nuit du 20 au 21 août 1968, une trentaine de divisions soviétiques, soutenues par des unités bulgares, hongroises, polonaises et est-allemandes, ont mis brutalement fin à ce rêve éphémère.
AFP / Simon MALFATTOLa semaine qui a fait basculer le Printemps de Prague
"En marquant ce jour, nous commémorons les tragiques pertes de vies humaines et nous rendons hommage au courage et à l'héroïsme de ceux, parmi lesquels beaucoup d'étudiants, qui ont défié les chars et les armes", a écrit dans son message le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.
"Leur héritage relève de notre responsabilité et nous ne devons jamais oublier leur tentative de défendre les libertés et droits de l'Homme les plus élémentaires", a-t-il souligné.
"L'invasion soviétique en Tchécoslovaquie a écrasé le Printemps de Prague. Mais ce désir de liberté et de démocratie a survécu et constitue l'essentiel de ce qui unit l'Europe aujourd'hui", a de son côté tweeté le président du conseil européen Donald Tusk.
En fin de matinée, les commémorations ont commencé par la lecture des noms des victimes sur la place Venceslas à Prague. Elles devaient se poursuivre pendant toute la journée par des concerts et des discours, y compris à Liberec (nord-ouest) où les envahisseurs ont tué neuf personnes le 21 août 1968.
- Ere de Brejnev -
Sévèrement condamnée par la presque totalité des Tchèques et des Slovaques, l'intervention militaire soviétique de 1968 continue cependant à être vue de manière majoritairement favorable en Russie.
Selon un récent sondage du centre d'analyses indépendant russe Levada, l'entrée des forces soviétiques est perçue majoritairement (40%) comme une mesure défensive et indispensable.
Et la proportion des Russes qui désapprouvent l'action de l'URSS en août 1968 a baissé de 29% en 2013 à 19% seulement en 2018, selon cette enquête.
AFP/Archives / -Un char fonce sur des manifestants pendant le printemps de Prague, en août 1968
"Les résultats du sondage démontrent que la Russie retourne à une propagande dans l'esprit de l'ère de (l'ancien dirigeant communiste soviétique Léonide) Brejnev", a estimé le directeur du centre Levada, Lev Goudkov, cité mardi par la presse tchèque.
- Mutisme du président pro-russe -
En Slovaquie, qui s'est séparée de la République tchèque en 1993, l'événement le plus marquant est l'inauguration à Kosice d'un monument au journaliste d'investigation Jan Kuciak, assassiné le 21 février dernier avec sa fiancée.
"Notre principal devoir est de défendre la liberté et notre capacité de déterminer notre propre avenir sans redouter que nos décisions seront réprimées par une force brutale", a tweeté mardi le président slovaque, Andrej Kiska.
En revanche, le chef de l'Etat tchèque Milos Zeman, à qui ses détracteurs reprochent souvent une politique pro-russe, a décidé de garder le silence.
L'absence de M. Zeman, ex-communiste tout comme M. Babis, lors des cérémonies de commémoration a été sévèrement critiquée par les partis d'opposition de droite. Selon son porte-parole Jiri Ovcacek, le président avait déjà fait "preuve de son courage en s'opposant publiquement à l'occupation en 1968".
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