La momification, un procédé plus ancien qu'on ne le pensait. Rome hausse le ton face à Bruxelles sur la question des migrants

La momification, un procédé plus ancien qu'on ne le pensait

AFP/Archives / Marco BERTORELLOLa momie du musée égyptien de Turin qui a fait reculer de 1.000 ans la technique d'embaumement
Une recette vieille de plus de 5.500 ans ! Des chercheurs ont débusqué dans un musée de Turin une momie égyptienne embaumée artificiellement montrant que le procédé de momification est bien plus ancien - d'un bon millénaire - qu'on ne le pensait jusqu'ici.
Une bonne dose d'huile végétale ou de graisses animales, un brin de résine de conifère chauffée, quelques extraits de plante aromatique et un peu de sucre végétal: telle est la recette qui fut ainsi utilisée dès 3.500 avant J.C., selon une étude publiée dans le Journal of Archaeological Science.
Les anciens Égyptiens croyaient à la résurrection et à la vie éternelle. Pour y accéder, les corps devaient être momifiés, avant d'être placés dans des tombeaux avec tout ce dont ils auraient besoin par la suite : objets familiers, animaux...
D'abord, les corps des défunts furent préservés par dessèchement naturel sous l'action du sable chaud et sec du désert. Puis sont arrivés les agents embaumants, dont on pensait que l'usage remontait à 2.400 av. J.-C.
Mais une momie égyptienne, "Turin S. 293", exposée au musée égyptien de Turin (Italie) et datant de 3700-3500 avant J.C., vient perturber l'histoire.
- La résine de conifère conserve -
Le défunt, en position foetale, est présenté aux visiteurs posé sur le sable, entouré d'objets, des fragments de textile dans un panier tissé, une paire de sandales en fibres végétales, un sac en peau d'autruche et des flèches.
D'après les chercheurs, seules une petite vingtaine de momies égyptiennes se trouvent dispersées dans les musées du monde, mais la plupart montrent des traces de traitements de conservation mis en oeuvre par les vendeurs ou les musées eux-mêmes. Par chance, "Turin S. 293" y a échappé, "ce qui a fourni une occasion unique d'analyse", soulignent les chercheurs.
En utilisant chimie, génétique et datation carbone, les experts, issus d'universités britanniques, australiennes et italiennes, ont ainsi pu établir qu'elle présentait "des preuves scientifiques sans équivoque d'utilisation d'agents d'embaumement employés dans le traitement funéraire du corps".
Une recette sensiblement similaire "en terme de constituants et de proportions des ingrédients" à celle utilisée à la préhistoire. Des Egyptiens maîtrisaient donc la momification artificielle un gros millénaire plus tôt qu'on ne le pensait.
Et ce n'est pas tout : "cette recette contenait des agents antibactériens, utilisés dans des proportions similaires à celles employées par les embaumeurs à l'apogée de la momification des pharaons, environ 2.500 ans plus tard", précise l'étude. La résine de conifère, par exemple, possède des propriétés antibactériennes et conservatrices.
Le musée de Turin dispose de très peu d'éléments sur les circonstances de la découverte de la magnifique momie. Seul un inventaire stipule qu'Ernesto Schiaparelli, un archéologue italien qui consacra sa vie à l'Égypte antique, l'a achetée à un revendeur anonyme au début du XXe siècle. La momie pourrait avoir été enterrée à Gebelein, à Qena ou à Louxor.
Son analyse vient étayer une autre étude, parue en 2014, qui faisait état de la découverte de graisses, de résines et d'huiles sur des textiles funéraires datant de 4.500 à 3.350 avant J.C.

Rome hausse le ton face à Bruxelles sur la question des migrants

AFP / Giovanni ISOLINODes migrants à bord du navire des garde-côtes italiens, le Diciotti, le 23 août 2018
"Ligne dure", déclarations de fermeté et ultimatum, Rome hausse le ton face à l'Europe sur la question de la répartition des migrants, dont environ cent cinquante sont bloqués depuis plus d'une semaine à bord d'un navire des garde-côtes italiens.
Après les attaques répétées cet été du ministre de l'Intérieur italien, Matteo Salvini (qui est aussi vice-Premier ministre) sur la question migratoire, l'Union européenne est désormais aussi la cible de son alter ego du Mouvement 5 Etoiles (M5S, antisystème), Luigi Di Maio, qui a fait monter la pression d'un cran.
"Nous avons eu l'occasion de voir au cours de ces derniers mois comment fonctionne l'approche modérée envers l'Union européenne et comment fonctionne la ligne dure envers l'Union européenne", a déclaré ce dernier sur Facebook.
"Si l'UE s'obstine dans ce comportement, si demain (vendredi) la réunion de la Commission ne décide rien, il n'en sort rien sur le navire Diciotti et sur la redistribution des migrants, alors moi et tout le M5S nous ne serons plus disposés à donner 20 milliards d'euros à l'Union européenne chaque année", a-t-il ajouté.
Les menaces en Europe "ne servent à rien et ne mènent "nulle part", a répliqué vendredi un porte-parole de la Commission à Bruxelles, Alexander Winterstein.
"Les commentaires peu constructifs n'aident pas et ne nous rapprochent pas d'une solution", a-t-il insisté alors que devait se tenir à Bruxelles une réunion informelle au niveau des hauts fonctionnaires pour évoquer la question migratoire.
AFP / ANDREAS SOLAROLe ministre de l'Intérieur italien, Matteo Salvini, au cours d'une conférence de presse à Rome, le 5 juillet 2018
Un rendez-vous qui intervient une semaine après le sauvetage de 190 migrants, du 15 au 16 août dernier en Méditerranée, par le Diciotti, navire des garde-côtes italiens, et les multiples refus de Matteo Salvini, chef de file de la Ligue (extrême-droite), de les accueillir.
"Personne ne débarquera en Italie sans mon autorisation", a réaffirmé jeudi M. Salvini, assurant que l'Italie ne deviendrait pas "un camp de réfugiés" pour le reste de l'Europe.
- 'Situation critique' -
Une semaine après ce sauvetage, le gouvernement populiste italien n'entend pas dévier d'un iota de la ligne dure qu'il s'est fixée sur la question migratoire, fort du soutien des Italiens si l'on en croit les derniers sondages.
Et ce malgré les nombreuses voix qui s'élèvent pour dénoncer les conditions de vie des migrants bloqués à bord du Diciotti.
AFP / Giovanni ISOLINOQuelques personnes viennent soutenir les migrants bloqués sur le Diciotti, bateau des garde-côtes italiens, le 23 août 2018
Si l'écrivain antimafia, Roberto Saviano, a qualifié mardi la situation de "prise d'otage", le Défenseur des droits des détenus, une institution officielle indépendante, a adressé vendredi un courrier aux parquets de Catane et Agrigente, en Sicile, où il fait état d'une "situation critique" des migrants à bord du Diciotti pouvant exposer l'Italie "au risque de condamnations par des instances internationales".
Jeudi, il s'était rendu à bord du navire, à quai depuis lundi soir dans le port de Catane dénonçant à sa sortie les conditions sanitaires précaires dans lesquelles se trouvent ces migrants, des hommes et des femmes, essentiellement originaires d'Erythrée.
Les deux parquets siciliens ont du reste ouvert une enquête sur le Diciotti, pour associations de malfaiteurs visant le trafic d'êtres humains mais aussi pour séquestration de personnes, le maintien à bord des migrants pouvant être jugé illégal.
"Si un juge veut m'arrêter, je l'attends, aucun problème", a lancé vendredi le ministre de l'Intérieur
AFP / Laurence CHUMigrants arrivés par la mer en Europe en 2018
Selon les médias italiens, une petite partie des migrants du navire ont entamé une grève de la faim pour protester contre leur maintien à bord. Joint par l'AFP, les garde-côtes ont indiqué que ces migrants "avaient refusé de prendre leur petit déjeuner vendredi matin".
"Cinq millions d'Italiens en situation de pauvreté absolue font la grève de la faim tous les jours, dans le silence des journalistes et bien-pensants. Les Italiens d'abord", a rétorqué Matteo Salvini.
Le nouveau gouvernement populiste italien a accru la pression sur les autres pays de l'UE pour qu'ils partagent davantage la prise en charge des arrivants. Quelque 700.000 migrants ont débarqué sur les côtes italiennes depuis 2014, mais le nombre de ces arrivées avait diminué de plus de 80% à fin juin par rapport à l'an dernier, selon le ministère de l'Intérieur.
En juillet, 450 migrants étaient ainsi restés trois jours à bord du même Diciotti, jusqu'à ce que l'Italie accepte leur arrivée après avoir obtenu que d'autres Etats européens en accueillent une partie.
copy https://www.afp.com/fr/

Nenhum comentário:

Postar um comentário

Postagem em destaque

Ao Planalto, deputados criticam proposta de Guedes e veem drible no teto com mudança no Fundeb Governo quer que parte do aumento na participação da União no Fundeb seja destinada à transferência direta de renda para famílias pobres

Para ajudar a educação, Políticos e quem recebe salários altos irão doar 30% do soldo que recebem mensalmente, até o Governo Federal ter f...