Syrie: médecins et infirmiers manifestent à Idleb contre une offensive
AFP / OMAR HAJ KADOUR
Des médecins et infirmiers manifestent à Atmé, dans la région d'Idleb, en Syrie, le 16 septembre 2018.
Plus de 300 médecins et infirmiers ont manifesté
dimanche en Syrie dans la province d'Idleb, s'inquiétant d'une possible
offensive du régime de Bachar al-Assad et appelant la communauté
internationale à les protéger, a constaté un correspondant de l'AFP.En blouse blanche ou vêtus de leur uniforme chirurgical bleu ou vert, les manifestants, hommes et femmes, se sont rassemblés devant un hôpital de la localité d'Atmé, tout près de la frontière avec la Turquie, tenant à la main une rose ou le drapeau de la révolution syrienne.
Les frappes russes se sont interrompues depuis plusieurs jours tandis que les tirs d'artillerie du régime ont baissé en intensité, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
A Atmé, certains manifestants brandissaient des pancartes en anglais, ainsi qu'en russe ou en allemand. "ONU, notre protection est votre responsabilité", pouvait-on lire sur une pancarte. "Les médecins d'Idleb sont en danger", était écrit sur une autre.
"On réclame l'arrêt des frappes contre les hôpitaux, et notre protection par les Nations unies", a indiqué à l'AFP l'infirmier Fadi al-Amour, coiffé d'un bonnet médical.
"Le personnel médical est neutre. Nous soignons les civils touchés par les frappes de l'aviation russe ou de l'aviation d'Assad", lâche-t-il.
Le 6 septembre, un hôpital tenu par une ONG a été touché par une frappe aérienne près de la localité de Kafar Zita, dans le nord de la province voisine de Hama, causant "d'importants dommages" à l'établissement qui s'est ensuite retrouvé "hors-service", a rapporté mercredi l'ONU.
Les données de localisation de cet hôpital avaient pourtant été fournies à certains des belligérants dont l'aviation intervient en Syrie dans le but d'éviter ce type d'incident, selon l'ONU.
Le 8 septembre, une clinique installée dans une grotte, aux abords de la localité d'Al-Hass dans la province d'Idleb, a aussi été touché par une frappe qui l'a endommagée ainsi qu'une partie de son matériel, selon l'OSDH.
Vendredi, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a assuré qu'aucune offensive d'ampleur contre Idleb n'était en préparation.
A plusieurs reprises, l'ONU et les ONG ont mis en garde contre un "bain de sang", une "catastrophe humanitaire" à Idleb en cas d'offensive du régime syrien.
AFP / OMAR HAJ KADOUR
Des médecins et infirmiers manifestent à Atmé, dans la région d'Idleb, en Syrie, le 16 septembre 2018.
Déclenché en 2011 par la répression de manifestations
pro-démocratie par le régime, le conflit en Syrie s'est complexifié au
fil des ans avec l'implication de pays étrangers et de groupes
jihadistes, sur un territoire morcelé.Il a fait plus de 360.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.
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